Cartes mentales pour le brevet

Tapez « carte mentale » dans n’importe quel moteur de recherche et vous comprendrez tout de suite que le succès de cet outil pédagogique n’est plus à démontrer. Les termes de ‘mind mapping’, de carte heuristique ou plus prosaïquement de carte mentale ont envahi la Toile. Une carte mentale permet d’organiser de façon très visuelle nos idées et connaissances sur un sujet donné. Si l’on se réfère au document ci-dessous, les usages de la carte mentale sont nombreux. Apprendre, mémoriser, organiser, la liste est longue mais si je devais rajouter un verbe à cette liste d’usages, je choisirais évaluer.

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D’après le diaporama « Usages et pratiques des cartes mentales en éducation » par Olivier Le Deuff / 2011

En mai 2012, un article de Thot Cursus montrait tout l’intérêt d’évaluer les connaissances avec les cartes mentales. Extrait : 

« De nombreux témoignages montrent que les « mindmaps » servent de plus en plus comme supports de présentation orale dans le cadre de « simples » exposés, d’épreuves d’examen ponctuelles ou de contrôles en cours de formation. Lucas Gruez, enseignant et formateur, rend compte sur son blog Classemapping de projets pédagogiques qui s’inscrivent dans cette dynamique, à l’image de cette séquence menée en cours d’anglais de 4ème.D’autres exemples d’activités en phase d’évaluation sont consultables en ligne sur le site disciplinaire histoire-géographie de l’académie de Besançon. »

D’autres exemples d’évaluations sous forme de carte mentale

Sur Lettres et cartes heuristiques : « La carte heuristique comme support d’évaluation » (sur César) – 2007

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Sur la p@sserelle : « Réaliser une carte mentale sur l’Asie (évaluation 5ème) » – 2009

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Sur la p@sserelle : Carte mentale – Les grandes phases de la Seconde Guerre mondiale

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La carte mentale et l’examen

Comme on peut le voir avec ces exemples, la carte mentale semble sortie du champ de l’expérimentation et chemine vers un usage de plus en plus large. D’ailleurs, les enseignants s’emparent de cet outil dans toutes les disciplines ce qui montre bien l’universalité de cette technique.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Ts9FhoZHME0[/youtube]

Beaucoup d’élèves en tirent profit notamment ceux pour qui la pensée linéaire pose problème. Dans son article « Evaluer des compétences avec des cartes mentales, c’est possible ! », Mark Nagels écrit qu’une « recherche a mesuré l’impact des cartes mentales sur l’apprentissage des étudiants en sciences de l’éducation de l’université de Cordoue. Les capacités cognitives et les compétences sociales sont améliorées par les cartes mentales. Comme on pouvait s’y attendre, l’organisation de l’information et la capacité de réflexion ont progressées. De manière plus surprenante, l’estime de soi et la socialisation des connaissances ont été impactées positivement. »

Dans certains programmes, l’Education nationale vante les logiciels de carte mentale qui « facilite la structuration des réflexions des élèves et la présentation collective (diaporama, note de synthèse, affiche, compte rendu de projet, etc.). »

Si les cartes mentales sont reconnues utiles par les élèves, les enseignants, les chercheurs et l’institution, pourquoi n’intégrerait-on pas des exercices sous forme de carte mentale dans les examens du Brevet et du Bac. J’ai toujours vanté à mes élèves l’intérêt de la carte mentale pour préparer le brouillon d’une rédaction organisée dans l’épreuve d’Histoire-Géo du Brevet. Cela permet d’aller à l’essentiel, d’avoir un plan clair sur une seule page, d’organiser ses idées et ses exemples de façon simple, de gagner du temps. À combien d’élèves me demandant s’ils avaient « le droit » de faire une carte mentale à la place de la rédaction ai-je dû répondre non… Et si la pensée non-linéaire avait sa place en examen ?

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La refonte du Brevet des collèges en Histoire-Géo ne va évidemment pas dans ce sens puisque la nouvelle version est un formulaire à remplir (voir les annales 0). Plus l’encadré est grand, plus la réponse rédigée doit être longue. Sans parler de révolution (remplacer la rédaction organisée par une carte mentale), pourquoi ne pas imaginer…

Avant d’introduire de tels exercices dans un examen, il faut évidemment former les enseignants et se questionner sur les critères d’évaluation de tels exercices comme le note un récent article de SavoirsCDI :

« Dès lors, dans la mesure où l’enjeu de l’apprentissage se situe plus dans l’élaboration de la carte que dans la carte elle-même, on peut donc se poser la question de la pertinence d’une évaluation sommative du résultat final. Par ailleurs, quels critères d’évaluation utiliser : clarté de lecture ? pertinence des concepts ? choix des illustrations ? Liens entre les idées ? Les aspects visuels ?… »

Pour ma part, l’organisation de la carte mentale, la précision des informations et le respect des consignes constituent des critères d’évaluation pertinents. Offrir une voie de réussite supplémentaire à des élèves intégrant mal la pensée linéaire sera, me semble t-il, tout aussi efficace qu’un tiers-temps. Le plus souvent le problème n’est pas d’avoir plus de minutes à son actif pour boucler sa copie mais de bien pouvoir exprimer ses connaissances autrement.

En savoir +

Un dossier d’Eduscol sur les cartes mentales

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