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L’année scolaire se termine : nous vivons tous les fins d’année différemment mais globalement, le mois de juin est toujours extrêmement chargé et les enseignants sont sur les genoux. On devrait prendre une photo d’eux avant et après les vacances: ça permettrait de mesurer en image la fatigue de l’année malgré les deux mois de vieillesse supplémentaire. Et d’arrêter de dire qu’ils ont trop de vacances !

Albert Jacquard conclut « Pour une terre de dix milliards d'hommes » avec ces mots : « Les vrais puissants sont ceux qui ont la parole. Les instituteurs, par exemple, les professeurs. Et la parole est la vraie puissance. »
Albert Jacquard conclut « Pour une terre de dix milliards d’hommes » avec ces mots : « Les vrais puissants sont ceux qui ont la parole. Les instituteurs, par exemple, les professeurs. Et la parole est la vraie puissance. »

Une pause donc pour sortir un instant du quotidien-qui-va-trop-vite, de la multitude de « trucs à faire » et de « choses à penser » parce que dans ces moments-là, on devient fataliste, blasé, « c’est la vie » « c’est injuste mais c’est comme ça », « on n’y peut rien »… et on risque d’oublier l’essentiel.

C’est quoi l’essentiel ? C’est aimer bien sûr ! C’est aussi savoir pourquoi on est là. Pris dans le tourbillon d’une année qui se termine, la question ne se pose plus. Un prof est là pour enseigner ? Non, c’est bien plus que cela ! Même ceux qui pensent ne faire qu’enseigner ne feront jamais que cela…

Parce qu’entre les individus, dès qu’il y a communication, il y a interaction. Parfois jusqu’à l’effet papillon : « Un simple battement d’ailes d’un papillon peut-il déclencher une tornade à l’autre bout du monde ? » Tornade ou miracle.

Il y a des miracles et parfois, c’est l’enseignant qui le provoque, le miracle ! « Cette maîtresse m’a sauvé ma fille » Une phrase qui retentit. Pas anodine. Bien réelle.

C’est l’histoire d’une poupette de 7 ans qui a été si malheureuse à l’école qu’elle a plongé dans la maladie, jusqu’à en perdre un rein. Un an d’antibiotiques et de galère. Comme elle dit «oubliée au fond de la poubelle ». Et puis, une maîtresse magique qui change tout : un regard bienveillant, de la considération et hop, la poupette ressuscite. Retour à la case bonheur.

Une autre pitchoune, en phobie scolaire, qui retrouve le goût de vivre en changeant d’école : la maîtresse responsable de cette renaissance ne saura peut-être jamais à quel point sa douceur et sa gentillesse ont eu un retentissement sur la vie de l’enfant : elle peut à nouveau dormir dans sa chambre, entrer dans un magasin, s’éloigner de sa maman… « J’étais la plus nulle dans l’autre école et là je suis à nouveau forte. C’est parce que ma maîtresse, ici, elle est gentille et je ne suis pas stressée. »

Il y a donc des enseignants formidables, qui portent dans leur regard tout le bonheur de voir grandir et s’épanouir les enfants. Des personnes qui savent mettre leurs élèves en situation de réussite, qui ne jugent pas mais cherchent à comprendre. Qui n’accusent pas mais encouragent. Qui posent le cadre tout naturellement, comme une évidence, un cadre rassurant pour donner confiance. Des mots valorisants. Une autorisation d’être soi-même pourvu que l’on respecte l’autre. Bienveillance. Respect. Juste une question de regard. Un regard à la saint-Exupéry qui « ne voit bien qu’avec le cœur » et qui dit « Tu es unique au monde« .

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« L’intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu’il y ait désir, il faut qu’il y ait plaisir et joie. L’intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. La joie d’apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs. » Maria Montessori

Nous sommes nombreux à garder dans nos souvenirs le visage d’un enseignant qui a su nous élever, nous apporter la joie d’apprendre. C’est peut-être même grâce à cette voix-là que nous avons choisi de devenir à notre tour professeur…

Dans le code de l’éducation : « La formation scolaire favorise l’épanouissement de l’enfant. »

Et sans épanouissement, l’apprentissage est bien difficile. Parents et enseignants ont donc le même objectif et nous sommes tous des jardiniers : en observant nos petites plantes pousser, en cherchant à répondre à leurs besoins d’eau et de soleil, on leur permet de bien fleurir. C’est à la fois simple et compliqué, mais quand on y arrive, le bonheur est grand !

Alors voilà, je voulais juste rendre hommage à ces supers-enseignants qui aiment leurs élèves, qui ne les laisseront pas tomber sous prétexte que « dans la vie faut apprendre à se relever seul », qui naturellement seront des tuteurs, des passeurs, des guides. Des humains très humains qui ne savent même pas quel pouvoir est entre leurs mains. Et aussi des super-héros que l’on remercie à la fin de l’année avec un petit cadeau, un joli bouquet. Dans un silence qui peut cacher des tonnes de reconnaissance.

Une chronique de Claire Nunn

2 réponses

  1. Les profs ont des supers pouvoirs, c est tellement vrai. Souvent sous-estimés, ils les utilisent sans imaginer l impact réel qu ils ont sur leurs élèves. C est tellement dommage, car c’est la source la plus enrichissante qu’il soit. Un prof et un élève, c’est avant-tout une rencontre et un partage. Le jour où tous se rendront contre de leurs supers pouvoirs, le monde changera …

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