Faut-il que l’enseignant et le formateur écrivent sur leur pratique ?

Le métier d’enseignant ou de formateur est souvent très solitaire. L’activité pédagogique se déroule la plupart du temps dans une salle, un jour précis, à une heure donnée devant un groupe plus ou moins important en nombre. C’est le lot quotidien de tout un chacun.

Pas facile alors d’avoir un retour sur son action. Si l’on travaille avec de jeunes enfants, aucun autre adulte n’est présent dans la classe pour nous donner un avis sur notre façon de faire. Nous sommes désespérément seuls. L’inspection pourrait être ce feedback utile, encore faut-il qu’elle soit réalisée par une personne à l’écoute, habile dans cette profession délicate. Les dés sont un peu pipés, car de cette évaluation institutionnelle découle le déroulement de carrière. Si une personne vient assister à une séance à votre demande, il faut bien la choisir, avoir une grande confiance en elle et savoir que ses remarques seront respectueuses et constructives. Sinon, vous fermerez votre porte à jamais.

prof blogueur

Alors pourquoi ne pas écrire soi-même sur sa propre pratique, évoquer ses questionnements, ses doutes, ses sentiments de succès et d’insuccès. Cette écriture peut être totalement privée, intime. Elle peut déboucher tout ou partie sur une publication en ligne sur un blogue par exemple. D’une écriture intime, elle se transformera en écriture extime, dans laquelle la personne s’exposera moins.

On peut imaginer que ce lieu privilégié devienne un lieu de partage, d’échanges avec des collègues. À ce moment, les pratiques s’ouvrent, la richesse des uns et des autres apparaît. Une intelligence collective se construit.

Depuis 2006, j’utilise un blogue pour réfléchir sur ma pratique. J’aime bien ce retour sur soi, ce moment où je prends le clavier et rédige en cumulant mon expérience avec des lectures d’ouvrages, d’articles papier et/ou en ligne. Je vous invite à parcourir cet espace compagnon.

En ce moment, j’écris chaque semaine entre un et trois billets en prenant des moments d’expérience tirés de ma carrière d’enseignant dans l’éducation nationale française de la maternelle à l’université. Cette écriture me permet un retour en arrière sur des moments qui ont marqué mon activité. Je les perçois différemment au fur et mesure que les lignes se publient. Mon action future s’en trouve impactée.

On pourrait être tenté de renoncer en disant que notre écriture n’est pas scientifique, que ce que nous relatons reste du domaine d’un quotidien bien banal. Redonnons à l’écriture une place plus humble, plus sensible. Certes le quotidien est évoqué dans ce qui peut sembler routine, mais c’est bien à partir de ce cheminement que nous pouvons questionner notre pratique, la faire interroger par d’autres et la faire évoluer.

Une chronique de Jacques Cartier

www.jacques-cartier.fr – www.espace-formation.eu

3 réponses

  1. bonjour ,Jacques
    pas plus tard qu’hier nous avons cité ton nom lors d’une seance de travail encadrée par un expertde l’UE dans le cadre du PAPS .Et nous avons évoqué ce que nous avons appris avec toi et qui a été benefique pour nous .Merci ,pour tout ,Abdelkader de Mostaganem

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