Revue et illustrée

Ceux parmi vous qui suivent de près l’actualité du monde de l’enseignement savent que les professeurs stagiaires de l’Espé de Grenoble ont fait grève en avril et que le mouvement s’est étendu à d’autres Espés (Paris, Lyon…).

Et peut-être vous êtes-vous déjà demandé comment il était possible de tomber aussi tôt dans le cliché du prof gréviste avant même d’être fonctionnaire à part entière.

Voici donc, illustrée avec quelques gifs, à quoi ressemble une journée de bébé-prof à l’Espé :

Quand je prends mon air le plus concentré pour écouter le 4 786e cours de l’année qui m’explique que vraiment c’est important de travailler à partir des programmes et de faire de belles fiches de prep’. Au cas où j’aurais loupé l’info les 4 785 premières fois…

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…et ce qui se passe en vrai dans mon cerveau à ce moment :

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Quand il nous est demandé de travailler en groupe, mais qu’il n’y a pas de véritable consigne ni d’objectif d’apprentissage identifié :

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Quand, quel que soit le sujet du cours, je parie avec une collègue que le mot « bienveillance » sera prononcé dans moins d’une minute et que, de fait…

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Quand les formateurs en Espé savent trouver les situations qui réveillent l’apprenant actif et engagé dans la tâche qui sommeille au plus profond de nous :

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Quand un formateur nous parle comme à des enfants, par exemple en nous disant (sans plaisanter) : « Allez, c’est l’heure de la récré, allez vous dégourdir les jambes et prendre votre goûter, ça vous fera du bien ».

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…ou des fois comme à des préadolescents à coups de « Mademoiselle, tenez-vous droite et répondez correctement je vous prie, vous n’êtes pas chez Mémé ! »

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Quand on nous annonce d’un ton détaché qu’il faut rendre un travail écrit (évidemment sans intérêt didactique autre que la nécessité d’être noté pour le semestre) pour la semaine suivante. Peu important que nous ayons aussi nos journées de classe face aux élèves et notre travail de préparation parce que, n’est-ce pas, « tout est une question d’organisation, et puis après tout vous avez le week-end pour travailler » (dit avec un ton BIENVEILLANT évidemment) :

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Quand je peux enfin quitter l’Espé, vers 19 h, pour rentrer chez moi… préparer ma classe et rédiger des fiches de prep… (et, des fois, avoir une vie de famille) :

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… et si vous voulez en savoir plus sur les revendications des collègues stagiaires de l’Espé de Grenoble, mais aussi sur les conditions de la formation initiale des professeurs voici la page de leur mouvement.

 

Une chronique de Sophie Pouille

2 réponses

  1. Je réagis au commentaire précédent : « Ils ont abandonné leurs élèves pour former ou formater les futurs profs. » Hm… a mon époque, pas si lointaine, des IUFM, la plupart de nos formateurs n’avaient jamais eu d’élèves ou n’en avaient eu que dans le secondaire (EPS, musique, notamment). D’ailleurs, sur Facebook encore récemment, un(e) directeur/trice d’ESPE, très sérieux, disait que les formateurs étaient minutieusement sélectionnés et exposait les critères de sélection : il n’y était pas fait mention de la nécessité d’avoir eu une classe un jour. Vrai ou faux, ça ne m’étonne pas.

    Et même s’ils avaient eu une classe, effectivement, ils n’y ont plus mis les pieds depuis très longtemps. Et puis, était-ce vraiment le même genre de milieu ? Moi-même je constate à quelle vitesse j’oublie la difficulté de mes débuts. Bon pour mon esprit qui se repose un peu, moins si je voulais former une nouvelle génération (ce que je ne fais pas :P).

    Je me rappelle aussi avoir été très scolaire à l’IUFM. Une véritable machine à fiche de prep. Beaucoup de retours très positifs sur mes séquences, bien construites, très précises, on sentait que j’avais de l’expérience (même si c’était faux) et que je connaissais bien les élèves… Je m’efforçais d’imaginer toutes les situations possibles, toutes les difficultés… Quelle douche froide ont constitué mes premières expériences ! J’avais été nourrie d’une illusion de « maitrise » alors qu’en fait, je ne savais rien… Quelle horreur !

    Je pense qu’avant de demander aux professeurs un travail de préparation, on devrait leur demander un travail de réflexion. Alors oui, il faut du « concret »… Mais zut ! Je n’ai eu qu’un CM vague sur la construction du nombre alors que ce sujet en mériterait des dizaines. J’ai n’ai jamais eu aucun cours de didactique portant sur chacune des quatre opérations et leur construction en lien avec le sens (peut-être qu’on en a vaguement parlé au cours d’un CM trop vague). Absolument aucun cours sur l’apprentissage de la lecture (parce qu’il parait que les PES n’auront jamais de CP, la blague… et comme si ce travail ne se faisait qu’en CP !). Bref, il manquait plus d’un chapitre dans la formation des professeurs… et de ce que j’en entends, il n’ont toujours pas été ajoutés !

  2. Les profs et les formateurs à l’Ecole Supérieure des profs et de la Pédagogie sont, dans l’ensemble des planqués.
    Ils ont abandonné leurs élèves pour former ou formater les futurs profs.
    Ils n’ont plus une vision réelle des choses. Ils sont de l’autre côté de la barrière.
    Prévoir de belles fiches de préparation dans une classe des petits en maternelle.
    N’importe quoi! Bandes de tarés.
    Le métier ne s’apprend pas ( heureusement ) dans une Ecole Supérieure machin chouette mais sur le tas, au jour le jour.
    Aujourd’hui, ça n’a pas marché. Pourquoi?
    J’étais fatigué. Les gamins n’étaient pas en forme.
    Je vais leur proposer une nouvelle activité et là ça devrait fonctionner. Et si ça ne marche pas, je vais leur proposer autre chose.
    il faut ou plutôt, il faudrait suivre son cœur et son instinct et balancer les belles fiches de préparation à la poubelle.
    Les belles fiches ça fait plaisir aux formateur, mais cela ne vous aidera pas dans votre relation quotidienne. avec les gamins
    Après 39 ans d’instit je n’ai eu aucune certitude mais beaucoup d’intuitions.
    Ecoutez votre COEUR
    Les formateurs vont vous apprendre qu’un » référentiel bondissant aléatoire » est un ballon de rugby.
    Ils se gargarisent avec les instructions officielles rédigées par des ânes dans des bureaux climatisées qui n’ont plus aucun contact avec la réalité.
    Que va nous pondre notre nouveau ministre?

    (A suivre )

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