L’a-t-elle ressentie ?

C’est pour moi toujours un plaisir de retrouver mes anciens élèves (je commence à en avoir beaucoup depuis le temps), d’autant plus quand ils viennent pour découvrir le métier d’enseignant. Un stage de découverte d’autant plus paradoxal quand on songe au temps qu’ils ont passé à nous côtoyer, à nous regarder travailler.

etincelle

C’est ainsi que, 3 ans après l’avoir vu quitter le lycée, je retrouvai Lætitia qui avait demandé à être accueillie pour les 2 semaines qu’elle avait choisi d’effectuer parmi nous. Elle faisait partie de ces élèves dont le souvenir raisonne positivement dans votre tête ; j’étais donc heureux de la revoir. Elle n’avait pas changé, juste un peu gagné en confiance en elle.

La main à la pâte

15 jours de stage, c’est un peu long quand on ne fait qu’observer. Alors pour mieux commencer à sentir et ressentir ce que c’est que d’enseigner, je lui ai proposé de prendre l’un de mes groupes de seconde pour encadrer la séance.

Une première semaine s’était écoulée, qui lui avait permis de mieux découvrir notre fonctionnement, de rencontrer les élèves. De plus ce groupe de seconde est très calme. Enfin, je la sentais particulièrement en confiance.

Du côté obscur

Les conditions étaient réunies pour basculer un peu plus du côté (« obscur »  ?) du prof.

Après lui avoir présenté les objectifs et les points clefs de la séance, je me chargeais de gérer le premier groupe afin qu’elle puisse observer. Je lui laissais le second groupe.
Si les activités me semblaient, a priori, ne pas poser de problèmes majeurs, j’avais tout de même préparé la séance avec un devoir à la maison (pour les profs de SVT : la fiche est-là! – sur le site de L’École des céréales – La vidéo sur la photosynthèse est très sympa !) et remanié ma fiche pour éviter quelques écueils.

C’est avec le premier groupe que je découvrais que malheureusement les écueils étaient toujours bien là (pour les profs de SVT : la biomasse, la productivité primaire). Il fallait donc ré-expliquer, revenir vérifier individuellement : un vrai travail de pédagogue en fait.

Travail d’artisan

La séquence semblait mal engagée, mais la récompense était là.

Avec le deuxième groupe ? Lætitia ne s’est pas démontée . Elle est ainsi passée de groupe en groupe, débloquer ceux qui n’avançaient plus, conforter les autres. C’est un travail d’artisan, il faut trouver les bons mots, les bonnes explications, les ajuster à chacun. Et quand on trouve les paroles justes, on peut alors voir naître l’étincelle, celle qui s’allume dans leur regard. Quelle belle récompense que de ressentir le plaisir d’avoir allumé cette étincelle ! Il est là le bonheur simple d’enseigner !

J’espère que ce stage lui aura permis de ressentir un peu le plaisir qu’il peut y avoir à enseigner.

Mais une question  demeure. Car nous n’en avons pas reparlé après la séance : l’avait-elle ressentie, l’étincelle ?

Une chronique de Damien THOMAS (pyromane pédagogue)

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