OUI, BIEN SÛR !

fredzarp

– Car comme dit le proverbe des anciens, «  tu sais ce que tu as, tu sais pas ce que tu veux avoir » ; proverbe complètement contrebalancé par « l’herbe du voisin est toujours plus verte que la sienne » (moi j’en sais rien, j’ai toujours vécu qu’en appartement). Donc effectivement, le changement de direction peut provoquer une large inquiétude, qui se manifeste par des moments de stress intense chez l’enseignant lambda. Moments de stress qui se symbolisent par une importante consommation de café et de nicotine. Ça vapote, ça parlote. Tout le monde y va de sa petite hypothèse, et vous le savez, en salle des profs, tout a tendance à légèrement s’amplifier. Ce soir en partant à 17 h, c’était Guy Georges qui devait succéder à ma directrice. Ok. Soit.

– Car on peut toujours craindre de tomber sur le directeur le plus épouvantable, et le plus procédurier possible, qui instaure des réunions quadri-hebdomadaires, le port d’une tenue imposée pour les enseignants afin de donner le bon exemple (adieu mon jean slim rapiécé mode-je-me-suis-fait-attaquer-par-un-ragondin), l’obligation de faire VRAIMENT ses heures d’accompagnement personnalisé (merde comment je vais finir mon programme moi !). Bref, le dirlo dont on sent le souffle à chaque photocopie, la présence palpable en salle des profs. Vivre. Enseigner. Dans la crainte.

bigbrother– Car, après tout, nous autres enseignants avons nos petites habitudes. Et que changer de chef d’établissement, c’est comme changer de fondations dans notre maison. On se retrouve rapidement dans les eaux usées de la ville ou sur les ossements d’un ancien cimetière Mic Mac. On n’aime pas le changement. En effet, durant des années, l’enseignant a appris à connaître son chef d’établissement et sait souvent très exactement comment s’adresser à lui/elle et dans quelles conditions. Souvenez-vous quand vous aviez votre feuille d’autorisation d’absence, pour cette journée enterrement vie de garçon avant le jour fatidique de votre mariage. Vous vous souvenez avoir toqué à la porte de son bureau, feuille à la main. Avant de croiser son regard. CE regard. Avant d’uniquement lui demander quelle sorte de dragées il aimait. Et lui souhaiter une agréable journée. Et repartir, la queue basse. Annuler votre virée à Ibiza. Tout reprendre donc à zéro. Faire connaissance avec l’autre. C’est toujours une tâche délicate n’est-ce pas ?

 

NON PAS DU TOUT !

– Car, soyons honnêtes, on a déjà tous rêvé de remplacer notre brillant directeur, un peu âgé :

dumbledore

 

 

 

 

 

Par :

grey

(tu veux la voir, ma grosse DHG…)

OU

sharon

 

 

 

 

 

Je vous attendais pour le conseil de direction.

 

Donc, pourquoi pas, après tout ? Pourquoi ne pas fantasmer un peu sur celui ou celle qui va être notre supérieur durant une ou plusieurs années scolaires. Alors, certes, l’habit ne fait pas le moine. Mais quand un conseil de classe s’éternise, on se dit qu’on n’a pas totalement raté sa journée.

– Car le futur boss peut être ce qu’on peut appeler l’Eldorado pédagogique, une sorte de pyramide de Gizeh de direction, un phare, un guide, un génie de la lampe dont on n’aurait qu’à frotter le nom sur la porte de son bureau pour voir tous ses vœux exaucés.

Un TBI dans ma salle alors que je ne suis qu’un prof de français : ACCORDÉ

Mon emploi du temps de 18 h sur deux jours et demi et un pot d’anti-cernes offert : ACCORDÉ

Dédoubler ma classe de seconde alors qu’ils ne sont que 14, mais très remuants : ACCORDÉ

Ma demande d’autorisation d’absence pour mon enterrement de v… : PRENEZ UN JOUR DE PLUS FRÉDÉRIC, VOYONS, PENSEZ À VOUS…

– Car votre futur patron peut s’avérer totalement jeune et destroy, en complet décalage avec le précédent, qui était tout à fait classique. Il pourrait donc instaurer la pratique du métal en lieu et place de la flûte. Proposer un voyage à Port Aventura en début d’année pour tout le corps enseignant. Mojitos compris. Organiser en fin d’année un jeu de rôle semi réel avec les élèves dans l’enceinte du lycée, en mode The Walking Dead. Depuis le temps que les élèves rêvaient de se payer le prof de PSE avec des pistolets à eau. Ou asséner un high kick à votre inspecteur lors d’un PPCR quand il a osé émettre une critique à votre égard. Sachez que ces chefs d’établissement existent. C’est juste nous qui n’avons pas de bol.

Une chronique de Frédéric Lapraz (et son double)

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