La classe que rien ne motivait

On a changé mes élèves ? Je ne les reconnais plus. Ils ne veulent plus jouer…

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Avant, tout ce que je leur proposais et qui sortait du cadre « cours classique » les enthousiasmait. Un film ? « super ! », un concours « trop bien ! On va être les meilleurs. », des quiz sur Internet ? « Je vais déchirer M’dame », des jeux en flash « Quand est-ce qu’on recommence ? », on joue en équipe « Oh non, je ne veux pas être avec machin… ».

Mais cette année,  j’ai une classe bizarre… Ils font tout ce que je leur demande, bien gentils, bien obéissants. Mais il y a une condition sine qua non : il faut que ce soit sur le temps de classe ! Pas question de déborder d’un iota sur leur temps libre. D’ailleurs même le travail à la maison est une notion qui leur est étrangère. Un DM, c’est à faire au mieux dans le couloir, dans la cours de récré en 4e vitesse. Si 5 élèves sur 36 me le rendent en temps et en heure, je dois m’estimer heureuse. Alors pourquoi je m’échine à leur en demander encore ?!

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Mais pour des trucs plus ludiques, normalement ça marche quand même, non ?

Si j’étais un homme, ça pourrait être moi quand j’ai une bonne idée à proposer à mes élèves… enfin, quand je crois avoir une bonne idée !

Essai numéro 1

« Je vous propose cette année de participer au Concours national de la Résistance et de la déportation ». Question d’un élève : « Il faudra faire quelque chose à la maison ? »  « Ce serait bien en effet, car toutes les recherches ne pourront pas être menées en classe, mais c’est intéressant, motivant, vous découvrirez plein de trucs, travaillerez en groupe… blablabla… » Fin de non-recevoir. Personne.

Essai numéro 2

 

« Donc pour vous permettre d’aborder au mieux ce chapitre sur la Première Guerre mondiale,  je vous propose une liste de films que vous pourrez regarder en famille, ou tout seul sur votre pc (de la région !): Un long dimanche de fiançailles, Noël 1914 (c’était d’actualité… ), À l’Ouest rien de nouveau ».

Retour des vacances, 3 semaines après : « Alors ? Qu’avez-vous regardé ? »

Un seul élève lève timidement la main. Mais lui, ça ne compte pas ! De toute façon, il a déjà vu tout ce qui sort dans le cinéma d’art et d’essai de la ville.

Mais enfin, il  y a pire dans la vie qu’un prof qui vous propose de regarder un film !

(d’ailleurs, y’en a qui proposent un peu la même chose...  et d’autres qui montrent bien que ce n’est pas toujours gagné d’avance….mais chuuuuttt !)

Essai numéro 3

« Pour apprendre les pays de l’UE je vous propose un site sur Internet, vous devez placez les pays au bon endroit. Je vous ai tous inscrits (voici vos codes persos) et je vous mets en tournoi. Vous avez 15 jours, que le meilleur gagne ! »

15 jours après, personne n’a gagné… parce que personne n’a participé !

Alors là, je cale. C’est pour moi que ce n’est pas gagné !!!!

Une chronique de Rachelle

3 réponses

  1. il est vrai que quand on parle à nos jeunes, ils ont l’impression d’avoir peu de temps pour eux. Mais si on comptait les heures passées sur les outils numériques, on s’apercevrait que le décalage est là : pour nous, générations anciennes (!) ces dizaines d’heures hebdomadaires, il fallait bien les occuper! Alors les devoirs étaient une occupation possible… aujourd’hui, ceux-ci prennent sur leur sacro saint temps dévolu à Inst***, Snap***….

  2. Le problème est le même pour les adultes. Le numérique, les médias prennent tout notre temps. Il n’y a plus la place pour d’autres activités. La journée est bien organisée, bien définie. Le travail, c’est à l’ecole.
    « Apprendre est un métier ». Mémoriser se fait sur le long terme. Nous pouvons dire merci à ceux qui pensait qu’on devait eviter les devoirs ! Cela, les enfants ont vite compris ! Je connais des étudiants actuellement en médecine qui souffrent, abandonnent, peu habitués au travail personnel, pourtant essentiel.

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