Éviter les traumatismes

Interrogeons les personnes sur leurs pires souvenirs de scolarité, quels retours reviennent souvent ?

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C’est de cela que j’ai envie de parler. En effet, quand on envoie un élève au tableau, comment faire pour que cela soit utile à tous ?

Le verbe « envoyer », que j’ai utilisé naturellement en écrivant cet article, est déjà en soi révélateur ! Je vais alors vous donner mon point de vue sur cette « action ». Évidemment, selon l’âge des élèves, l’ambiance des classes et notre propre comportement, toutes les choses écrites ici n’ont pas forcément le même sens, ni la même application.

 

Traitons par exemple de la correction d’un exercice au tableau (et non de la restitution orale d’un projet, d’une récitation ou de « classe inversée »).

Pourquoi un élève au tableau ?

Dans quel but j’envoie traditionnellement un élève au tableau ? Cela me permet de me rendre compte de la compréhension micro sur un élève au hasard, et souvent révélateur de la compréhension macro. Je demande à l’élève d’expliquer ce qu’il présente : son processus, son cheminement. Un des grands avantages : l’élève au tableau va probablement expliciter des cheminements de réflexions différents des miens avec des points « évidents » que j’aurais potentiellement oublié de présenter (l’habitude d’aborder certaines notions, l’évidence qui ne l’est pas…).

De plus, les élèves se sentent concernés quand ils savent qu’ils peuvent passer au tableau, ils sont plus acteurs et de facto moins dans l’attente de la correction. Cependant, c’est une pression qui peut être perçue négativement.

Quel ressenti de l’élève ?

Cherchez un élève pour corriger un exercice au tableau : vous pouvez avoir 30 têtes qui vont regarder leur table pour éviter de croiser vos yeux ! Pour éviter ce moment, il faut peut-être expliquer aux élèves comment est fait le choix. Mais cela induit que nous avons mis en place un moyen de choisir… Le fait-on ?

En primaire, beaucoup d’enfants (pas tous !) veulent aller au tableau. Par la suite, la proportion peut vite s’inverser. Généralement, je laisse la part au hasard avec un système « indépendant », ce n’est pas du hasard visuel mais, par exemple, un petit programme informatique qui choisit de manière aléatoire dans la liste d’élèves. Je leur explique, ils comprennent et adhèrent à ce « random shot ». 🙂

Déroulement concret de l’échange ?

Un premier conseil important pour moi : rester au fond de la classe quand l’élève est au tableau ! Comme cela vos échanges verbaux ne seront pas juste entre vous et l’élève, mais tout la classe se sentira concernée. Essayer de résister à l’envie d’aller au tableau pour écrire/dessiner des choses. Un cas difficile est l’élève qui « perd pied » :  un élève qui aurait bien réussi son exercice sur une feuille mais qui une fois au tableau n’y arrive plus, avec parfois tous les élèves qui lui parlent en même temps en lui disant des choses contradictoires. Il faut réussir à faire une distribution de parole avec les élèves.

Pour ma part, j’essaie d’observer l’élève et de l’écouter pour arrêter avant qu’il ne « craque » au tableau (renfermement, rougeurs, etc.). Ce passage ne doit pas être humiliant, je prends alors la suite de l’exercice en renvoyant l’élève à sa place. Selon moi, il faut aussi échanger avec l’élève après le cours pour lui expliquer/dédramatiser et redonner confiance.

Dans tous les cas, n’oubliez jamais à quel point cela est impressionnant pour un élève d’être devant tout le monde, rappelez-vous certains oraux de vos concours, si vous ne voyez pas ce que je veux dire !!!

Une chronique de Jean-Baptiste Caignaert

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