Trop d’amis sur les réseaux sociaux ?

Afin d’étoffer la réflexion amorcée dans l’article précédent sur les dérives potentielles des nouvelles technologies, je citerai reseaux-sociauxaujourd’hui pour mémoire, un extrait du rapport UNICEF 2014 « Adolescents en France, le grand malaise« , dans lequel 50 % des jeunes de 6 à 18 ans interrogés utilisant les réseaux sociaux déclaraient avoir plus de 200 contacts, dont 32,5 %, plus de 300. Au-delà d’un désir de socialisation, ce grand nombre de contacts témoigne d’une recherche de popularité pouvant conduire à des situations douloureuses…

« La sociabilité par internet est devenue une des formes courantes de la vie des enfants et des adolescents. Nous avons pu vérifier que le nombre de contacts augmente avec l’âge (42,3 % des jeunes de 15 et plus ont plus de 300 contacts, contre 11,6 % pour les moins de 12 ans) et que les garçons en ont un peu moins que les filles (18 % des garçons en ont moins de 50, contre 13,8 % pour les filles).

Notons aussi que celles et ceux qui appartiennent à des réseaux sociaux ne sont que 35 % à estimer qu’ils se sentent très valorisés par ces contacts.

15 % considèrent qu’ils sont valorisés, mais de façon insuffisante, 30 % ne se sentent pas vraiment valorisés et 12 % pas du tout. Ces résultats confirment que si les enfants et adolescents qui appartiennent à des réseaux sociaux y trouvent un moyen d’étendre leur sociabilité, ils peuvent aussi en éprouver une insatisfaction, voire une frustration quand ils considèrent que leur notoriété ou leur popularité sur ces réseaux est inférieure à ce qu’ils souhaiteraient. La mise en scène de soi sur ces réseaux est à l’origine d’un besoin de reconnaissance qui semble être sans limite tant il est amplifié par la technique elle-même de la valorisation personnelle par ces liens numériques. Soulignons ici que 13 % des répondants affirment avoir déjà été agressé ou harcelé sur internet ou sur les réseaux sociaux. 34 % voient des images sur Internet ou à la télévision qui les choquent ou leur font peur et 41 % regardent des émissions réservées aux adultes ou qui ne sont pas adaptées à leur âge. Ils sont 19 % à affirmer qu’ils utilisent l’ordinateur et internet avec un adulte à leur côté. Ces résultats devraient militer en faveur d’une plus grande vigilance des parents et de la société en général à l’égard des enfants et des adolescents sur les usages potentiellement dangereux de ces nouveaux supports de connaissance et de communication. »

Nathalie Anton

Affiche : http://www.drogue-polynesie.com/

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