Treize mesures qu’offre l’océan pour lutter contre le changement climatique

Regroupés dans le cadre de la « Ocean Solutions Initiative »1, une quinzaine de chercheurs du monde entier, notamment du CNRS, de l’Iddri2, et de Sorbonne Université, publient dans Frontiers in Marine Science une étude qui évalue le potentiel de treize solutions apportées par l’océan pour lutter contre le changement climatique. Avec cette analyse, les chercheurs souhaitent éclairer les décideurs qui se retrouveront début décembre prochain à Katowice (Pologne) pour la COP24.

L’océan régule le réchauffement global du climat au prix d’une altération profonde de son fonctionnement physique et chimique, de ses écosystèmes et des services qu’il fournit à l’humanité. Dans leur étude, les chercheurs de la « Ocean Solutions Initiative » proposent pour la première fois un travail de synthèse approfondi sur les solutions qu’offre l’océan afin d’atténuer le changement climatique et de s’adapter à ses impacts. Ils ont analysé treize mesures, certaines locales et d’autres globales, sélectionnées en fonction de leur occurrence dans la littérature scientifique.

Ces mesures couvrent quatre champs d’action :
– la réduction des causes du changement climatique grâce notamment au développement des énergies marines renouvelables ou encore à la restauration et conservation des végétaux captant et stockant du carbone ;
– la protection des écosystèmes grâce à la création d’aires marines protégées, la réduction de la pollution ou encore la fin de la surexploitation des ressources ;
– la protection de l’océan contre le rayonnement solaire en modifiant le pouvoir réfléchissant des nuages ou de l’océan ;
– l’intervention directe sur les capacités d’adaptation biologique et écologique des espèces, par exemple en relocalisant des espèces.

Dans leurs analyses, les chercheurs soulignent les écarts en terme de bénéfices/risques entre certaines solutions. Par exemple, les énergies renouvelables marines ont de nombreux bénéfices et présentent peu de difficultés à être mise en œuvre. En revanche, les mesures basées sur le contrôle des radiations solaires sont très controversées dans la communauté scientifique du fait d’un grand nombre d’inconnues technologiques et du risque qu’elles présentent.

Globalement, les scientifiques montrent que toutes ces options ne sont pas également réalistes, efficaces ou pertinentes, mais elles représentent des pistes concrètes sur lesquelles gouvernements et populations doivent réfléchir ensemble. Enfin, les chercheurs insistent sur le fait que nombre des options déployables à l’échelle globale souffrent encore d’un manque de validation scientifique. Ces options doivent donc faire l’objet d’une attention particulière de la communauté internationale.

Visionner cette vidéo de « Oceans Solutions Initiative » : http://bit.ly/2OYcVk7

En savoir plus sur « Oceans Solutions Initiative » : http://bit.ly/2xJ3EV6.

Télécharger le communiqué de presse : CP Ocean

« gyres de déchets des océans » : des courants de sorties existent..

gyres de déchets : Les dechets plastiques  ne seraient  pas condamnés à tourbillonner irrémédiablement au centre des océans ….

Des chercheurs de l’IRD et du CNRS viennent de montrer qu’il existe des « courants de sortie » de ces zones du grand large où ils s’accumulent.

Dans chaque océan existe un grand gyre de déchets

Les vents à la surface des océans et la rotation de la Terre (via la force de Coriolis), créent d’immenses vortex, appelés les « gyres océaniques ».

les principaux gyres océaniques

les principaux gyres océaniques @NOAA

Ils se forment Pacifique Nord et Sud, Atlantique Nord et Sud, océan Indien.

 

 

 

 

Ces gigantesques tourbillons entraînent tous les objets et débris de plastique flottant à la surface de l’eau et favorisent  leur accumulation d’année en année.

L’ immense plaque de déchets du Pacifique nord a  la taille est d’un tiers des Etats-Unis ou de six fois la France.
 
Cette pollution constitue un problème planétaire, menaçant  la biodiversité marine.

Des « portes de sortie » existent

gyre © © CNRS / Bruno Blanke Zone de convergence et courants de sortie dans le Pacifique sud

Les scientifiques ont travaillé à partir de la circulation océanique dans le Pacifique modélisée avec une résolution spatiale beaucoup plus fine que celle des modèles habituellement utilisés pour ce type d’étude (typiquement ceux utilisés pour les recherches sur le climat). Ils ont en effet simulé les trajectoires de plusieurs millions de particules, avec des courants définis sur des maillages du 1/32° au 1/4° (soit de quelques km à quelques dizaines de km).

Les résultats obtenus mettent en évidence des courants, de quelques centaines de kilomètres de large, qui s’échappent depuis le cœur du gyre subtropical pour faire route vers l’est. À ces courants s’ajoutent des processus physiques tels que les effets du vent et des vagues, non pris en compte dans les modèles, qui peuvent également modifier la trajectoire et le temps de transit des particules et débris.

 Les côtes sud-américaines voient les déchets s’accumuler sur leurs littoraux
Dans le Pacifique, les déchets ne seraient donc pas nécessairement piégés au centre du gyre océanique et pourraient s’évacuer en direction des côtes américaines.

De plus amples observations, modélisations et analyses sont nécessaires pour mieux comprendre les courants océaniques de surface qui régissent le lent cheminement des déchets de plastique à la surface des océans et mettre sur pied, à terme, des stratégies de collecte et de recyclage de tous ces détritus.

D’autres études sont en cours sur la fragmentation de ces déchets:

Pour mieux connaître la fragmentation des microplastiques sous l’effet de la lumière et de l’abrasion des vagues, des chercheurs ont combiné des analyses physico-chimiques à une modélisation statistique. Ils ont ainsi montré que les débris plastiques ont des comportements bien distincts suivant leur taille. Les plus gros flotteraient à plat à la surface de l’eau, avec une face exposée préférentiellement à la lumière du soleil. Mais les chercheurs ont observé moins de débris de petite taille (environ 1 mg) que ce que prévoit le modèle mathématique. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce déficit. Ces résultats ont été obtenus par des chercheurs du CNRS et de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier1, à partir d’échantillons récoltés lors de l’Expédition 7e Continent. Ils sont publiés dans la revue Environmental Science and Technology, le 23 mai 2016…..

Voir la suite et télécharger le communiqué de presse : CP microplastiques océan

Source partielle IRD: télécharger le communiqué:  Actualite?+scientifique+n°495

Le fond des océans envahi par les déchets

Une nouvelle attristante dont tout le monde se doutait : nous savions déjà que les déchets s’accumulaient à la surface des océans (les 5 gyres )

[vimeo]http://vimeo.com/8350606[/vimeo]

Aujourd’hui la pollution du fond des océans est confirmée par ces photos :

déchets océans

Déchets sur le fond marin des eaux européennes. source Plos One

Des filets de pêche, des sacs plastiques,des bouteilles en verre, en métal, des morceaux de papier, de carton …

Bref, le fond des océans envahi par les déchets: voilà ce que montrent les résultats des études publiés dans Plos one .

Avec 6,4  millions  de tonnes de déchets entrant dans les océans chaque année, Il est urgent d’agir!!!

sans titre2

Des détails sur cette étude  :

  • 32 sites étudiés

journal.pone.0095839.g001

  • Les résultats

sans titre2

journal.pone.0095839.g007

  •  Conclusions :

    La grande quantité de déchets  capable d’atteindre le fond de l’océan profond est un problème majeur dans le monde entier.

    Nous avons  peu de données  au sujet des sources de ces déchets, de leurs  modes de distribution, de leur abondance  et de leurs  impacts sur les habitats et la faune associée.

     À l’heure actuelle, la densité des déchets  dans la mer profonde est plus faible que celle observée sur certaines plages fortement polluées (catalanes et portugaises), mais contrairement à la zone côtière, seule une infime partie des fonds marins a été visitée à ce jour.

La communauté scientifique doit rester très attentive mais n’oublions pas que ce problème nous concerne tous !!!

source partielle de l’article :http://www.plosone.org/article/info:doi/10.1371/journal.pone.0095839