Du nouveau sur le naufrage du Titanic ?

C’est sans aucun doute le plus célèbre des paquebots, de par ses dimensions hors norme et son destin tragique. Sorti des chantiers navals de Belfast (Irlande du Nord) en 1911 et présenté comme insubmersible, il a néanmoins sombré dans les eaux glacées de l’Atlantique Nord, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, après avoir heurté un iceberg ; près de 1 500 personnes périrent. La White Star Line, compagnie propriétaire du bateau, venait de perdre le plus beau fleuron de sa flotte transatlantique.

Le Titanic effectuait son voyage inaugural et devait relier Southampton à New-York, après une courte escale à Cherbourg puis Queenstown (devenue Cobh). A son bord, plus de 2 300 passagers et 800 membres d’équipage.

La cause du naufrage fut officiellement attribuée à une vitesse excessive qui ne permit pas d’éviter la collision avec un iceberg. (ci-dessous la photographie réalisée par Stephan Rehorek montrant l’un des icebergs soupçonnés d’avoir heurté le RMS Titanic).

Aujourd’hui pourtant, cette explication est remise en cause par Senan Molony, un journaliste irlandais qui met en avant une tout autre théorie : si le navire a bien croisé la route d’un iceberg qui a selon toute vraisemblance éventré une partie de la coque avant, la cause première du naufrage est à mettre sur le compte d’un incendie ; un feu couvant qui se serait déclaré plusieurs jours voire semaines avant le départ, dans une soute à charbon (au niveau de la chaufferie n°6), et qui aurait fragilisé la coque (chauffée au rouge). Sous la pression de l’eau accumulée à la suite de la collision avec l’iceberg, elle aurait cédé et conduit au naufrage rapide (moins de 3 heures) du Titanic.

Pourquoi, plus de cent ans après la catastrophe, remettre en cause la théorie officielle ? Il est vrai que plusieurs questions demeurent, dont celles de la vitesse anormale du navire dans une zone connue pour ses icebergs et la rapidité avec laquelle le paquebot a coulé. Ci-dessous vues de l’épave actuelle (en haut la moitié avant, en bas la partie arrière du paquebot):

La proue du navire…

En fait, la théorie avancée par Senan Molony tient à la découverte d’une anomalie sur la coque du navire, une trace noire étrange (d’environ 10 m de long), perceptible sur de vieux clichés issus d’un album photos oublié et redécouvert à l’occasion d’une mise aux enchères.

Les photos, d’une qualité exceptionnelle et annotées de quelques commentaires personnels, ont été prises par l’ingénieur électricien du Titanic John Kempster. La trace observée se situe près de l’endroit où se produira le choc avec l’iceberg.

Cet élément confronté à des témoignages de rescapés, notamment celui du pompier John Dilley publié dans le New York Times au lendemain du naufrage, conduit le journaliste à affirmer qu’un feu majeur s’était déclaré dans l’une des soutes à charbon du navire (lesquelles mesurent 10 m de haut) ; et qu’il a été détecté le jour même du départ de Belfast pour Southampton. Le feu ne sera jamais éteint…

Pouvant atteindre des températures comprises entre 500 et 1 000° C, un feu couvant est en effet très difficile à éteindre. C’est donc peut-être lui qui est à l’origine de cette « cicatrice » noire visible sur la coque du navire. Or l’endroit est stratégique: la soute à charbon se trouve entre la coque et une cloison interne étanche, deux éléments majeurs de la structure du bateau. Un tel feu ne peut dès lors que fragiliser dangereusement le paquebot ; ce n’est sans doute pas pour rien si seulement 8 des 160 pompiers embarqués à Belfast accepteront de poursuivre le voyage à bord du Titanic au-delà de Southampton…

Autre élément regrettable, la faible épaisseur de l’acier utilisé pour la construction du navire : par souci d’économie (la White Star Line connaissait des problèmes financiers), la largeur du placage en acier de la coque fut réduit de moitié, au même titre que le nombre de canots de sauvetage. Des « détails » qui se révéleront lourds de conséquences au moment du drame. Ci-dessous la photo du Olympic (jumeau du Titanic) avec la coque perforée suite à la collision (à faible vitesse) avec le croiseur HMS Hawke en septembre 1911.

Car un acier de piètre qualité ou seulement « ordinaire » se perfore plus facilement et supporte très mal les chaleurs extrêmes ; or pour résister à un choc violent ou à un feu intense, l’acier doit être pur ou de qualité « supérieure ». Malgré les risques encourus, pour le paquebot comme pour les passagers et membres d’équipage, la compagnie maritime maintiendra la date du départ du Titanic… pour son plus grand malheur. Ci-dessous un jeune vendeur de journaux, devant le bureau de la White Star à Londres, le 16 avril 1912.

Pour espérer arriver à éteindre le feu couvant, il a fallu transférer le charbon incandescent dans les fourneaux des machines, jusqu’à évacuation presque complète du charbon dans la soute. Mais une fois cela fait, un constat s’imposa : la très forte chaleur avait gravement endommagé la soute ; la tôle de la cloison étanche était chauffée au rouge et déformée (bosselée) ! Or la cloison est un élément essentiel à la sécurité du bateau puisqu’elle doit empêcher l’eau de pénétrer dans la coque.

De plus, à en croire le témoignage d’un officier rescapé, relaté dans un article du New York Tribune du 20 avril 1912, le feu se serait déclaré dans plusieurs soutes à charbon et non une seule. Les pompiers devant transférer des centaines de tonnes de charbon incandescent dans les fourneaux des machines, cela expliquerait-il la trop grande vitesse du navire (plus de 22 nœuds) à l’approche de la zone d’icebergs ?

La collision aura finalement lieu vers 23h40 le 14 avril.

La coque est alors percée à l’avant, côté tribord. Si les cloisons étanches résistent et contiennent l’eau dans un premier temps, cela ne dure pas. La cloison endommagée par le feu couvant finit par céder et laisser entrer des mètres cubes d’eau, accélérant considérablement le naufrage du Titanic.

Il n’est donc pas interdit de penser que, sans ce feu couvant, la cloison aurait tenu bon et permis le sauvetage de toutes les personnes présentes sur le navire avant que celui-ci ne coule complètement…

Du moins est-ce la (séduisante) théorie avancée par Senan Molony et mise en images dans le documentaire Titanic: The New Evidence, diffusé sur Channel 4 le 1er janvier 2017 (ci-dessous en VO):

Le documentaire a été diffusé le 12 avril 2017 sur France 5, sous le titre Titanic, la vérité dévoilée (à regarder en cliquant ici).

Gisant dorénavant à près de 4 000 mètres sous l’eau, l’épave (découverte en 1985 au large de Terre Neuve) est aujourd’hui sur le point de complètement disparaître. En effet, une bactérie dévore littéralement le fer qui accélère la corrosion du paquebot. Baptisé «Halomonas titanicae», cet organisme vorace fragilise davantage encore les restes du navire, déjà malmenés par les courants marins. D’ici quelques années, il pourrait ne plus rien rester de ce qui fut un géant des mers, surnommé « le roi des océans »

Mourir de faim en 2017, c’est (encore) possible

Alors que la production agricole mondiale progresse toujours plus vite que l’augmentation de la population (cliquer ici), on aurait pu espérer qu’en 2017 la famine disparaisse de l’actualité. Malheureusement, il n’en est rien: il existe encore des endroits dans le monde où des hommes, des femmes et des enfants souffrent de la faim et en meurent. Une situation qui légitime la poursuite de l’action d’organisations humanitaires comme Action contre la Faim (créée en 1979).

Depuis quelques mois, le manque de nourriture frappe en effet plusieurs pays d’Afrique (dont le Nigéria, le Soudan du Sud et la Somalie) ainsi que le Yémen, soit plusieurs millions de personnes (l’ONU parle de 20 millions de victimes potentielles).

Mais cette fois-ci, la nature n’est pas la première responsable. Contrairement à d’autres épisodes de famine demeurés tristement célèbres au cours du XXe siècle (l’exemple de l’Éthiopie en 1984-1985 est encore dans les mémoires, donnant lieu à un immense mouvement de solidarité dont témoigne la chanson caritative We Are the World du groupe USA for Africa emmené par Mickael Jackson), il ne faut pas d’abord incriminer le manque de pluie ou la sécheresse.

Ce n’est pas une calamité naturelle qui est la cause première de la malnutrition aiguë dont souffrent actuellement des millions de gens mais la guerre. Des conflits meurtriers ravagent, parfois depuis plusieurs années, ces pays.

 

Or ces conflits entravent le bon déroulement des activités agricoles, y compris dans les régions traditionnellement en surplus alimentaire. Se sentant menacées par l’insécurité qui règne dans leur région et/ou leur pays, craignant pour leur vie, des populations quittent leur terre, laissant celle-ci à l’abandon.

Et c’est cette même insécurité qui rend difficile, voire empêche, l’acheminement puis la distribution de l’aide alimentaire d’urgence aux populations dans les zones en guerre.

Alors que les réserves mondiales de nourriture sont abondantes, l’accès aux populations en danger est extrêmement difficile sinon impossible pour les humanitaires. De sorte que les populations de ces zones n’ont plus les moyens de se nourrir et sont livrées à elles-mêmes.

Assurément, la famine n’est pas une fatalité. Comme le rappelle un journaliste dans l’édito radiodiffusé qui suit, elle peut être évitée.