Une République en danger
La situation politique de la France dans les années 1930 est quelque peu agitée, manquant de faire basculer la République et, par là même, la démocratie. En effet, le 6 février 1934 à Paris, une manifestation violente organisée par les ligues d’extrême-droite prend des allures de tentative de putsch ou de coup d’État ; elle fera 17 morts.
Unes de journaux relatant l’événement:
Comment l’expliquer ? Quel est le contexte de l’époque qui voit les partis et organisations extrémistes menacer la démocratie, au point de la renverser en Allemagne en 1933 ; et de manquer le faire en France en 1934 ?
En cause : la crise de 1929
Tout part des Etats-Unis, victimes en octobre 1929 d’une crise financière qui, très vite, débouche sur une crise économique (ex : surproduction dans tous les secteurs d’activité, licenciements, baisse des salaires) entraînant une crise sociale de grande ampleur (chômage, misère). Les soupes populaires (sortes de Restos du coeur avant l’heure) s’imposent un peu partout.
Profitant du mécontentement général, les extrémistes de tout bord (droite et gauche) dénoncent les gouvernements en place incapables de résoudre la crise. Anti-parlementaires et anti-républicaines, les ligues se montrent particulièrement virulentes contre le pouvoir.
La ligue d’extrême-droite Solidarité française défilant dans les rues et appelant à manifester.
Les manifestations se multiplient aux Etats-Unis comme en Europe. La crise est devenue mondiale…
C’est cette même crise qui, en Allemagne, contribue fortement à l’ascension du parti nazi conduit par Hitler ; et qui lui permet finalement d’arriver au pouvoir en janvier 1933, après avoir remporté les élections législatives de novembre 1932.
Le front populaire, une réponse démocratique à la crise
En France, en réponse aux actions violentes menées par les ligues d’extrême-droite, les forces de gauche (socialistes, communistes et radicaux de gauche) décident très vite de s’unir pour faire front commun ; et sauver la République en danger.
Ensemble, ils constituent un front populaire dont le slogan est un programme à lui tout seul :
Unis, ils remportent les élections législatives de mai 1936. La SFIO, parti ayant remporté le plus de sièges de députés, prend la tête du nouveau gouvernement. Celui-ci est dirigé par le socialiste Léon Blum.
Ci-dessous, les leaders du front populaire (Léon Blum, Edouard Daladier et Maurice Thorez):
Parmi les mesures adoptées par le front populaire, les plus célèbres demeurent les deux semaines de congés payés et la semaine de 40h.