Les inégalités hommes-femmes

Si les femmes représentent une large partie de la population française (plus de 51%), elles sont pourtant victimes de nombreuses discriminations en raison de leur sexe : cela est vrai dans le monde du travail (difficulté d’accès à des postes à responsabilités, rémunération inférieure, considération moindre) comme dans la sphère privée (nombreuses tâches domestiques à assurer, s’occuper des enfants).

Alors que les filles sont plus nombreuses que les garçons à poursuivre des études universitaires, elles sont cependant plus souvent minoritaires dans les cursus scientifiques. Cela relève-t-il seulement d’un « manque de confiance en soi » comme on l’entend souvent dire ?

À diplômes équivalents et compétences égales, le revenu salarial des femmes est souvent moins élevé que celui des hommes (entre 15 et 20% de différence). Elles ont également 30 % de chances de moins de devenir cadres

L’enquête de l’INSEE intitulée « Femmes et hommes, l’égalité en question », présentée le 7 mars 2017, est éloquente… Comme la vidéo de DataGueule à découvrir ici.

Malgré plusieurs lois depuis 1972, dont celle de 2006 relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, de nombreuses entreprises maintiennent des différences de salaires. Celles-ci sont notamment très marquées parmi les cadres et les hauts revenus. Cliquer sur l’image ci-dessous pour lire la vidéo.

Une situation de plus en plus dénoncée mais souvent difficile à prouver pour celles qui en sont victimes.

Sacrifier sa carrière pour préserver une vie de famille et/ou s’occuper des enfants, de nombreuses femmes ont également du faire ce choix et peuvent en témoigner. Aujourd’hui encore, beaucoup peinent à concilier vie professionnelle et vie personnelle ou familiale. Certaines trouvent des compromis en travaillant à temps partiel… Certains hommes acceptent aussi parfois de prendre un congé parental d’éducation, mais en France ils sont une infime minorité (seulement 4%).

Car la maternité reste toujours un frein à l’évolution d’une carrière, notamment pour celles aspirant à occuper des postes à hautes responsabilités en entreprise. Certes des exemples existent de femmes de « pouvoir » en France et ailleurs : citons Anne Lauvergeon, PDG du groupe de nucléaire français Areva de 2001 à 2011 (et surnommée « Atomic Anne ») ; Indra Nooyi, PDG de PepsiCo depuis 2006 ; Dominique Reiniche, présidente Europe de Coca Cola de 2003 à 2014 ; Annika Falkengren, PDG de la banque suédoise SEB depuis 2005 (et nommée quelques mois à peine après la naissance de son premier enfant !). Mais ces femmes sont minoritaires.

Malgré les efforts engagés pour la parité salariale, la situation n’évolue que très lentement ; et demeure donc insatisfaisante. C’est pourquoi les femmes salariées françaises ont été invitées le 7 novembre 2016, par le collectif Les Glorieuses, à cesser le travail à 16h34…puisque à partir de cette heure elles travaillent « bénévolement » : « Les 38,2 jours ouvrés restant (sur 253 pour l’année 2016) représentent la différence de salaire entre les femmes et les hommes.»

Le collectif s’est inspiré de l’action menée le 24 octobre en Islande où le «Women’s Day Off» existe depuis 1975.

Rendre visible les inégalités salariales et le sexisme est nécessaire. Rappelons que les femmes représentent 48 % de la population active en France.

Dans ce contexte, la journée internationale des droits des femmes célébrée le 8 mars garde tout son sens. Officialisée par l’ONU en 1977, elle trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Tant que l’égalité hommes-femmes ne sera pas atteinte, cette journée du 8 mars aura donc sa raison d’être… Et des dessins de Plantu resteront intemporels (voir ici)…

N’oublions pas non plus qu’aux inégalités salariales s’ajoutent les violences conjugales et sexuelles, toujours tristement d’actualité en France. Il suffit de voir la campagne d’affichage réalisée en novembre 2016 dans les rues de Paris par le collectif Insomnia contre les violences faites aux femmes: 100 affiches pour rendre « hommage aux 100 femmes victimes de féminicide depuis le début de l’année ». Briser le silence est essentiel (voir ici).

Car rares sont les femmes osant en parler (seulement 14 %). Elles préfèrent souvent le cacher, dire qu’elles se sont prises un coin de porte ou qu’elles sont tombées dans l’escalier. Une réalité que la chroniqueuse et humoriste Nicole Ferroni dénonce avec justesse dans un sketch qui fait mouche.

Ce « coup de gueule » a été lancé le 25 novembre 2016, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Instaurée par l’ONU en 1999, la date de cette journée a été choisie en hommage aux trois sœurs Mirabal, combattantes contre la dictature de Rafael Trujillo en République dominicaine, brutalement assassinées le 25 novembre 1960.

Alors à quand la fin des discriminations, des inégalités et des violences envers les femmes ?