Des inégalités devant la santé

Sida : une jeune femme en « complète rémission »

Les media se sont faits l’écho le lundi 20 juillet 2015 du cas d’une Française de 18 ans, née avec le VIH et qui semble hors de danger, même si les raisons de sa rémission échappent toutefois en grande partie aux chercheurs.

La jeune femme est née séropositive (infectée par le virus du sida) mais depuis maintenant près de 13 ans, alors qu’elle ne suit plus aucun traitement, elle va très bien; et on ne décèle plus la moindre trace de virus qui circule dans son sang. «Indétectable» comme disent les virologues. Certes, le virus n’a pas totalement disparu car, en cherchant bien dans certaines cellules, on peut en trouver quelques traces. Mais c’est tout. «Elle est en complète rémission», lâche le virologue de l’Institut Pasteur le Dr Asier Sáez-Cirión.

La jeune femme française est née en 1996 d’une mère malade, infectée depuis quelques années par le VIH. Un protocole pour tenter d’éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant avait été mis en place pendant la grossesse. Durant celle-ci, et ensuite pendant trois mois après la naissance?, la future mère puis l’enfant ont reçu le médicament le plus utilisé alors: l’AZT (azidothymidine). Au bout de trois mois, la prescription est arrêtée : dans deux cas sur trois, l’enfant est indemne. Malheureusement pour ce bébé, ce n’est pas le cas. A six mois, le virus réapparaît et se montre actif. La petite fille est donc aussitôt mise sous traitement et, en cette fin d’année 1996, elle a la chance de recevoir une trithérapie puis une quadrithérapie (traitement associant 4 antirétroviraux). Et cela marche?: le virus devient «indétectable», ce qui signifie que pas la moindre particule virale n’est décelable dans le sang. Le traitement se poursuit pendant plusieurs années (c’est normalement un traitement à vie), jusqu’à ce que la famille de l’enfant, alors âgée de 6 ans, décide de stopper le traitement.

Pour le Dr Asier Sáez-Cirión, l’explication de la rémission de la jeune femme ne fait aucun doute: «c’est le fait d’avoir reçu très tôt après sa contamination une combinaison d’antirétroviraux qui lui permet d’être en rémission virologique depuis aussi longtemps»

Attention cependant: rémission ne signifie pas guérison… mais seulement que, comme par miracle, l’organisme contrôle le virus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *