Dubaï et la gestion de l’eau

Situé dans les Émirats Arabes Unis (E.A.U.), en bordure du Golfe persique, l’émirat de Dubaï s’étend sur près de 4 000 km². Soumis au climat aride (très chaud et sec), le territoire est en grande partie composé d’un désert de dunes. Mais la ville de Dubaï est comme une oasis au milieu du désert. Longue de 50 km et large de 30 km, elle compte aujourd’hui près de 3 millions d’habitants. Cosmopolite, elle abrite environ 200 nationalités.

Devenue célèbre pour ses buildings ultra modernes (dont le plus haut est le Burj Khalifa, tour de 828 m) et ses îles artificielles (comme Palm Jumeirah), Dubaï n’en finit pas d’étonner. La transformation du paysage entre 1990 et 2014 est impressionnante :

Aujourd’hui destination très prisée, la ville mise énormément sur le tourisme international de luxe : marinas, grands hôtels, golfs, parcs d’attraction…Des installations toutes aussi coûteuses les unes que les autres (à titre d’exemple, le Bollywood Parks fait partie d’un complexe qui a coûté 4 milliards d’euros); et particulièrement en eau.

Car pour faire fonctionner tout cela (sans compter la climatisation), l’eau est indispensable ; et les besoins sont énormes (ex : 750 000 litres d’eau circulent chaque jour dans le Burj Khalifa). Or la région est aride ; l’eau est une ressource rare.

Toutefois, la ville est construite sur une nappe d’eau ; c’est elle qui a alimenté la naissance de la ville au début des années 1970…Mais cela ne suffit plus aujourd’hui : il faut d’autres sources d’approvisionnement en eau pour satisfaire la ville et ses habitants (qui consomment chacun quotidiennement 550 litres d’eau).

C’est pourquoi Dubaï a construit des usines de dessalement, pour transformer l’eau de mer en eau douce. Pour comprendre le principe, voyez cette vidéo :

Pour certains cependant, dessaler l’eau de mer n’est pas la solution idéale pour répondre au manque d’eau (ex : consommation importante d’énergie)…

C’est ainsi que des milliers de kilomètres de canalisations, enfouies sous le sable, parcourent les quelque deux cents gratte-ciel de la ville.

La technique du retraitement des eaux usées est également utilisée pour alimenter les golfs en eau. Ceux-ci n’ayant pas besoin d’être arrosés par de l’eau potable, c’est de l’eau salée recyclée qui sert à les entretenir. Ces espaces de verdure dans la ville donnent ainsi à Dubaï des allures d’oasis.

Reste que pour parvenir à réaliser toutes ces prouesses, le coût énergétique est élevé : il faut brûler l’équivalent de 700 tonnes de pétrole pour assurer une seule journée de consommation d’eau ! Certes Dubaï produit un petit peu d’ « or noir » (pétrole) ; mais il apparaît de plus en plus évident que l’émirat ne pourra pas continuer longtemps dans cette voie.

En effet, des voix s’élèvent déjà pour réclamer une gestion plus raisonnée de l’eau. Dans un article paru en 2010 dans The National, un quotidien des Émirats Arabes Unis, le ministre de l’Environnement et de l’Eau Rashid Ahmed bin Fahad affirmait que, vers 2017, les 83 usines de dessalement d’eau de mer en activité dans les Émirats ne pourraient plus satisfaire la demande. Affaire à suivre…

Pour une plus large découverte des multiples visages de Dubaï, je vous recommande cette vidéo de l’émission Échappées Belles: