La Chine dit stop aux déchets des autres

Que chacun garde ses crasses ! Dorénavant, « l’empire du milieu » ne veut plus être la poubelle des pays riches et développés (qui ne traitent que la moitié de leurs déchets, expédiant le reste dans les pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine). Récupérer des produits usagers et recyclables oui, importer des déchets souillés et non triés non ! Ci-dessous, un déchargement de déchets électroniques dans le sud de la Chine en 2014.

La Chine est devenue le premier marché mondial de récupération de matières recyclables. Et si pendant longtemps elle a trouvé intérêt à accueillir sur son sol des déchets solides valorisables (comme les plastiques usagers, papiers, cartons, textiles ou ferrailles), elle refuse aujourd’hui de voir débarquer des produits toxiques et dangereux frauduleusement mélangés aux autres. Des eaux de rivière sont ainsi contaminées. Le reportage ci-dessous, diffusé au JT de France2 le 12 août 2017, est éloquent… Cliquer sur l’image pour lire la vidéo correspondante.

Coup dur pour les pays européens et les États-Unis notamment ! Mais aussi pour des secteurs de l’industrie du recyclage en Chine elle-même…

La décision du gouvernement chinois a ainsi pris de court tous les intéressés (pourtant avertis dès juillet dernier) ; qui vont devoir trouver des solutions de rechange, à court, moyen et long termes.

Si des pays d’Asie voisins de la Chine tels l’Inde, le Pakistan et le Vietnam sont disposés à recevoir ces déchets, il semblerait toutefois que leurs équipements ne soient pas adaptés à ce marché du recyclage.

Les pays européens ainsi que les États-Unis et le Japon vont donc certainement devoir enterrer ou incinérer leurs déchets (méthodes préférables au stockage sur des terrains à ciel ouvert), avant de trouver une solution pérenne… qui pourrait être de mieux retraiter ses propres déchets et d’investir dans de nouvelles technologies de recyclage (l’Europe ne recycle par exemple que 30 % de ses déchets plastiques). Valoriser soi-même donc…

Comptant parmi les plus grands pollueurs de la planète, la Chine se préoccupe néanmoins depuis peu des questions environnementales.

Face au développement de sa classe moyenne, le pays est aujourd’hui confronté lui aussi à une forte production de déchets similaires aux nôtres. Il a donc déjà bien assez à faire avec ses propres plastiques (pour ne citer que les déchets les plus problématiques) qui, issus du pétrole, ne sont pas naturellement biodégradables.

Évidemment, le mieux serait encore de stopper nette la production de plastiques ! D’autant que cette matière pollue les océans et, avec eux, la faune marine et le plancton. Un désastre écologique dont témoignent régulièrement les marins des courses au large.

En Europe, grâce à des lois (comme en 2016 en France), les sacs plastiques ont quasiment disparu de la plupart des grandes surfaces et magasins.

Qui sait donc si, au final, la décision chinoise ne pourrait pas se révéler un mal pour un bien ? L’avenir nous le dira…

« Tout fout le camp », même la Muraille de Chine !

Un article paru le 15 juillet 2015 dans Courrier international a de quoi interpeller le lecteur : « Chine. La Grande Muraille menace de s’écrouler ! ».

Et de rappeler que la Muraille de Chine, dont la construction avait commencé dès le -Ve siècle, était destinée à défendre la frontière nord de la Chine contre les peuples nomades. Néanmoins, celle que l’on peut arpenter aujourd’hui a essentiellement été construite entre le XIVe et le XVIe siècles. Elle est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987.

chine-grande-muraille

Longue officiellement de 8 850 km (6 259 km de murailles, 359 km de fossés et 2 232 km de barrières naturelles comme les montagnes et les rivières), la fameuse Grande Muraille est passablement dégradée : selon une étude réalisée le 29 juin par l’administration chinoise, 30 % de la muraille seraient détruits, soit environ 2 000 km. En cause ? Les conditions climatiques et notamment les pluies estivales qui détériorent la structure. Le China Daily précise : “Même lors des saisons sèches, en l’absence de protection, la Grande Muraille est érodée dans les régions montagneuses par les cours d’eau et la végétation.”

Mais pas seulement : Le quotidien britannique The Guardian explique que “dans les villages pauvres du Lulong, les habitants utilisent des éléments du mur pour construire des maisons ou vendent des pierres gravées de caractères chinois à 30 yuans (4,40 euros) pièce.” Les habitants encourent pourtant jusqu’à 5 000 yuans d’amende (soit 725 euros), mais les autorités sont visiblement dépassées par ces pillages. 

Pas impossible donc que d’ici peu des portions de la Grande Muraille, lieu hautement touristique, ne soient fermées au public ; ou que le nombre des touristes pouvant y accéder ne soit limité…