« Recycled Island », un projet fou ?

Ce n’est plus un secret pour personne : la pollution a envahi les océans, dans lesquels se forment et se développent aujourd’hui de véritables îles de plastiques (appelées aussi vortex ou gyres de plastique). Le phénomène est tel que l’on parle même abusivement de 7e continent

Forts de ce constat, des architectes néerlandais ont eu l’idée d’utiliser ces mêmes déchets flottants pour construire dans l’océan Pacifique une île habitable de 10 000 km².

île recycléeCe projet, initié en 2010 par le cabinet WHIM et baptisé « Recycled Island », a pour ambition de créer une île en plastique recyclé, capable de produire de l’énergie propre (ex : force des courants et des marées pour la production d’électricité) et d’être auto-suffisante (ex : culture du varech, algue riche en iode ; récupération de l’eau de pluie ; stations de désalinisation). Cette île durable pourrait accueillir des réfugiés climatiques…

île recyclée2L’architecte Ramon Knoester imagine les choses ainsi : les déchets seraient transformés sur place sur des bateaux, dans des containers adaptés ; le plastique recyclé permettrait de construire des dalles qui serviraient de fondation à l’île artificielle. Il s’agirait également de fabriquer des bacs en plastique (recyclé) pour les remplir de terre fertile destinée à l’agriculture. Quant aux déchets organiques produits par les habitants, ils seraient utilisés comme fertilisants dans l’agriculture.

Reste que si l’idée est généreuse (dépolluer les océans), le principe envisagé n’est pas simple. Les déchets plastiques qui prolifèrent dans nos océans se décomposent en minuscules particules, lesquelles provoquent d’ailleurs la mort des poissons et des oiseaux qui les ingèrent (ex : suffocation, empoisonnement). En faire des matériaux de construction suppose déjà être capable de faire remonter à la surface le plastique qui se trouve le plus souvent entre 10 et 30 m de profondeur…

gyre dechets-visuelLa faisabilité et la viabilité du projet étant à démontrer, l’entreprise néerlandaise WHIM a donc lancé une phase d’expérimentation : la construction d’une île de 10 km² au large de Rotterdam, à partir des déchets présents dans l’embouchure de La Nouvelle Meuse (rivière se jetant dans le Rhin).

Ile recyclée 4 : Voici une ébauche de ce à quoi pourra ressembler le parc flottant de Rotterdam, construit à partir des déchets plastiques récoltés dans la Meuse. Il pourrait mesurer jusqu'à 10 km². WHIM architecture. Contact : Ramon Knoester ramon@whim.nl

Ile recyclée : voici une ébauche de ce à quoi pourra ressembler le parc flottant de Rotterdam, construit à partir des déchets plastiques récoltés dans la Meuse. WHIM architecture.

Soutenue et aidée financièrement par la municipalité et l’université de la ville, l’agence d’architecture WHIM espère ainsi convaincre du bien fondé de son projet.

Dis-moi ton drapeau, je te dirai qui tu es…

Les Néo-Zélandais doivent se prononcer bientôt sur leur emblème national : conserver le drapeau actuel (qui illustre son passé de colonie britannique)…

nouvelle_zelandeou en adopter un nouveau parmi les quatre ci-dessous proposés ce jour-même au futur vote des électeurs; mais alors lequel ? Quelles couleurs ? Quels symboles ? Si la feuille de fougère est très présente, c’est parce que cette plante est emblématique du pays.

futur drapeau néo-zélandaisLa Nouvelle-Zélande est un pays d’Océanie situé dans le Pacifique sud, à proximité immédiate des eaux glacées des Quarantièmes Rugissants (bien connus notamment des marins des courses au large pour qui cet endroit du globe représente une sacrée épreuve).

L’archipel compte deux îles principales et radicalement opposées : l’île du Nord (dite « île Fumante ») avec ses nombreux volcans et ses forêts subtropicales ; et l’île du Sud (appelée « île de Jade »), un peu plus grande et bien fournie en crêtes enneigées baptisées « Alpes néo-zélandaises ». Les habitants, surnommés affectueusement les « Kiwis », sont près de 5 millions et très proches de la nature (le pays est d’ailleurs très opposé au nucléaire).

nouvelle_zelande2Terre du mouton et du rugby, la Nouvelle-Zélande est devenue indépendante en 1907 (après avoir été colonisée par les Anglais en 1840) mais n’a obtenu sa pleine souveraineté qu’en 1947. Le pays est aujourd’hui une monarchie parlementaire (dont la reine est Elisabeth II) qui a conservé des liens très forts avec le Royaume-Uni; la Nouvelle-Zélande est d’ailleurs membre du Commonwealth.

Les Néo-Zélandais devront ainsi se prononcer prochainement, lors d’un referendum, sur le choix de leur bannière, que certains veulent voir incarner « immanquablement la Nouvelle Zélande » ; un drapeau qui se distinguerait davantage de celui des autres anciennes colonies britanniques (comme l’Australie)…

Les habitants appelés à se prononcer opteront-ils pour le changement ? Résultat définitif en mars 2016 ; d’ici là, patience !

La petite histoire d’un pseudo Robinson sur une île éphémère

Fin janvier 2015 est apparue une nouvelle île dans l’archipel des Tonga (entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie, sur la ceinture de feu du Pacifique, où l’activité sismique et volcanique est intense). Née à la suite de l’éruption du volcan sous-marin baptisé Hunga Tonga, elle mesurerait 2 km de long pour 1 km de large; et son point culminant atteindrait 120 m. L‘image satellite révèle une forme assez proche de celle d’un poisson.

image satellite île volcanique Tonga 2015Ce sont les grosses quantités de roches et de cendres retombées et accumulées au niveau de la surface de l’océan qui ont engendré la naissance de la nouvelle île. Les spécialistes lui accordent néanmoins peu de temps avant de disparaître sous l’effet de l’érosion; ce qui explique que l’îlot n’ait toujours pas reçu de nom.

C’est peut-être cette espérance de vie limitée qui a conduit un millionnaire britannique de 65 ans à venir jouer les Robinson Crusoé en juin dernier. L’homme (Ian Argus Stuart) a séjourné seul une dizaine de jours sur l’îlot et filmé son quotidien. Pour lui tenir compagnie, une multitude d’oiseaux. Explorant l’île, il a pu ainsi constater que le sol, qui a l’apparence de la roche, était plutôt mou (de la poussière de lave comprimée et du sable, donc ça s’effrite très facilement); mais que la vie s’y développait déjà (sous l’apparence d’une petite plante verte) alors même que l’îlot s’enfonce bel et bien chaque jour un peu plus dans l’océan.

Si cet « aventurier » a dormi dans une grotte et s’est essentiellement nourri de poissons et d’œufs de goélands, il n’avait pour autant rien d’un naufragé : l’expérience qu’il a vécue était organisée par une société de voyage (Docastaway) avec laquelle il était en contact permanent (par téléphone satellite), au cas où…Eh oui, n’est finalement pas Robinson Crusoé qui veut !

Pour les nostalgiques, les amoureux des grands romans d’aventure ou les aventuriers en herbe, je renvoie à deux fameux ouvrages: Robinson Crusoé de Daniel Defoe et L’île mystérieuse de Jules Verne.