Les bruits de Paris au XVIIIe siècle

Une reconstitution historique sonore

La musicologue Mylène Pardoen nous propose une visite pour le moins originale et très instructive dans la ville capitale française du XVIIIe siècle. Son travail s’inscrit dans le cadre du projet Bretez. Cette reconstitution historique sonore a en effet pour décor le Paris du XVIIIe siècle cartographié par le célèbre plan Turgot-Bretez de 1739 : Turgot, prévost des marchands de Paris, en était le commanditaire; et Bretez était l’ingénieur chargé du relevé des rues et immeubles de la capitale. Cliquer sur l’image pour voir les différents quartiers détaillés.

Turgot_map_of_Paris,_Kyoto_University_LibraryC’est plus précisément dans le quartier du Grand Châtelet, entre le pont au Change et le pont Notre-Dame (maquette ci-dessous), que la vidéo réalisée (et à visionner plus bas) transporte le visiteur. « J’ai choisi ce quartier car il concentre 80 % des ambiances sonores du Paris de l’époque, raconte Mylène Pardoen. Que ce soit à travers les activités qu’on y trouve (marchands, artisans, bateliers, lavandières des bords de Seine…), ou par la diversité des acoustiques possibles, comme l’écho qui se fait entendre sous un pont ou un passage couvert… ».

bretez_maquetteC’est la première fois qu’une reconstitution en 3D est bâtie autour de l’ambiance sonore. Et tous les sons sont naturels. Le paysage sonore a été reconstitué à partir de documents d’époque, notamment Le Tableau de Paris, publié en 1781 par Louis-Sébastien Mercier ; et des travaux d’historiens comme Arlette Farge (spécialiste du XVIIIe siècle), Alain Corbin (connu pour ses recherches sur l’histoire des sens), ou encore Youri Carbonnier (spécialiste des maisons sur les ponts).

Pont ND

Au cours de la visite, on entend notamment : le caquètement des volatiles du marché aux volailles, le métier à tisser de la bonneterie située à la pointe du pont au Change, les grattoirs des tanneurs de la rue de la Pelleterie, les cris incessants des mouettes attirées par les nombreux déchets qu’elles trouvaient dans la capitale. La vidéo donne donc une idée de ce que pouvait entendre un piéton du XVIIIe siècle en passant d’une rive à l’autre de la Seine.

Il est tout aussi intéressant d’écouter Mylène Pardoen expliquer sa démarche dans une interview télévisée en juin 2015.

Il y a 300 ans, à Versailles, mourait Louis XIV

Ce monarque surnommé le « Roi Soleil » est décédé le 1er septembre 1715 au château de Versailles (acte de décès ci-dessous)acte décès de louis XIVLouis XIV est mort de la gangrène (du latin gangraena qui signifie putréfaction) ; en médecine, cela signifie la mort des tissus, une nécrose. Après 72 ans de règne, Louis XIV laisse donc la place à Louis XV, son arrière-petit-fils.

Grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), il est aujourd’hui possible de revivre, comme si on y était, les derniers instants du roi ; c’est en tout cas ce que propose le château de Versailles à l’occasion du tricentenaire de la mort du Roi Soleil.

twitter mort du roiEn effet depuis le 10 août, les internautes peuvent revivre au jour le jour, presque d’heure en heure, les derniers moments du vieux monarque. Chaque information est historique: il s’agit de témoignages de l’époque, principalement tirés du journal des garçons de chambre de Louis XIV (des hommes qui sont donc au plus près du roi) jusque dans les derniers instants. Parmi les documents rares publiés sur internet : l’acte de décès du roi.

Pour commémorer le tricentenaire de la disparition de Louis XIV, une exposition intitulée « Le roi est mort! » sera également visible au château de Versailles à partir d’octobre prochain, jusqu’à la fin février 2016.