Mémoires de la 2de GM

Le rapport des sociétés à leur passé est souvent complexe. Si l’histoire et la mémoire sont inséparables, le rôle de l’historien est d’écrire l’histoire, d’établir la connaissance historique. Alors que la mémoire est « sélective » et présuppose donc l’oubli, l’historien se doit de mettre à distance ; et de garder ses distances, d’adopter un regard critique envers son objet d’étude.

Se souvenir des crimes et catastrophes est essentiel. Les commémorations sont aujourd’hui très nombreuses, certains parlant « d’inflation mémorielle », « d’obsession commémorative ». Quand mémoire et histoire se rencontrent…

Voici le point de vue de deux historiens (Henry Rousso et Nicolas Offenstadt) sur les liens entre mémoire et histoire. Instructif et complémentaire.

Puisqu’il existe des mémoires, nous ciblerons celles de la Seconde Guerre mondiale. Entre la mémoire des résistants (communistes et gaullistes), celle des déportés, celle des « Malgré-nous », ou encore celle des collaborateurs, il peut être compliqué pour l’historien d’écrire sur cette période, chacun ayant sa mémoire des événements (donc sa lecture et sa vérité).

Toutes ces mémoires n’ont pas émergé en même temps, dans l’immédiat après-guerre. Le contexte de la victoire en 1945 a joué un rôle important, comme le rapprochement avec l’Allemagne et la construction européenne.

Il faudra parfois attendre longtemps pour que les rescapés des camps puissent enfin être entendus ; d’anciens bourreaux nazis enfin jugés et condamnés ; et que la République française reconnaisse enfin le rôle de l’État dans l’extermination des Juifs d’Europe…