Qui connaît John Hattie ?

Qui connaît John Hattie ? En France, je mise sur François Muller qui s’est intéressé de près à l’évolution du système éducatif néozélandais.

Car John Hattie est originaire de ce pays. En 1995, ce chercheur en éducation s’est lancé dans un projet fou : définir ce qu’est un bon cours en s’appuyant sur des études réalisées dans le monde anglo-saxon. Il a donc procédé à 800 méta-analyses reposant sur 50 000 études concernant 2,5 millions d’élèves. En 2008, il a publié un ouvrage « Visible Learning » où il présente ses résultats et les conclusions qu’il en tire. En mai 2013 sortira la traduction allemande de Klaus Zierer. Il va sans dire qu’en tant que germaniste, je me la procurerai parce qu’attendre la version française risque d’être un peu long. Merci en tout cas au journal « die Zeit » de se faire l’écho aussi de débats pédagogiques de fond.

Car cette publication imminente fait déjà l’objet, Outre-Rhin, d’échanges animés entre chercheurs en éducation. Mais que dit-elle au juste ? Tout ce que j’en dis maintenant est la synthèse d‘un article paru dans le Zeit du 3 janvier 2013.

Ce ne sont pas les équipements d’une école, ni la taille des classes, ni la concurrence entre établissements, ni les réformes de structure, ni l’individualisation des pratiques qui font un bon cours. Ce sont les enseignants et la manière dont ils conduisent leurs classes.

Les principes structurants d’un bon cours sont, selon Hattie :

  1. que l’enseignant mène son cours du début jusqu’à la fin, sans perdre de temps avec des choses inutiles et en veillant à ce que les élèves comprennent clairement ce qu’il attend de lui
  2. qu’il fasse cela mais en adoptant systématiquement le point de vue de l’élève
  3. c’est-à-dire en menant, en même temps qu’il fait son cours, une réflexion introspective sur ce qu’il fait et comment il le fait
  4. ce qui implique qu’il dispose d’un large répertoire de pratiques diversifiées lui permettant de trouver une solution aux problèmes pédagogiques qu’il rencontre

A cela s’ajoute la dimension affective de l’apprentissage qui ne fonctionne bien que dans un climat de respect, considération, attention et confiance.

Tout cela amène Hattie à poser la question du mauvais enseignant, question taboue par excellence.

Quel rapport entre tout cela et les Tice ? Aucun. Si ce n’est que les Tice pour les Tice ont toutes les chances de ne pas être efficaces, qu’elles ne le seront qu’intégrées dans des projets pédagogiques ciblés sur les élèves et que la formation des enseignants pensée en direction des élèves est le nerf de la guerre.