La question des fournitures en prépa.

La question des fournitures en CPGE n’est ni futile, ni anodine, ni puérile. Au contraire, elle mérite notre attention. Surtout quand il s’agit de choisir entre le traditionnel classeur à intercalaires et l’ordinateur.

Dans notre structure, l’usage de l’ordinateur ne fait pas l’unanimité dans l’équipe enseignante. Donc, selon les cours,  les étudiants peuvent ou non apporter leur outil.

De mon côté, j’ai décidé de les laisser choisir. Ils arrivent en effet à un âge où ils doivent savoir comment ils travaillent au mieux. Cette année, leur choix est le suivant. Au 2/3, les 2° années ont opté pour l’outil informatique. Quant aux 1° années, ils sont unanimes pour le trio classeur, papier, crayon.

Analysons. Le premier point concerne les étudiants. Il semble que nos « nés dans le numérique » ne soient pas si numériques que cela. En tout cas, s’ils le sont dans leur pratique musicale, ils ne le sont guère dans leurs apprentissages. Il vaudrait donc mieux, dans ce domaine, les qualifier de mutants avec tout ce que cela comporte de résistances et d’interrogations.

Le second point me concerne moi en tant qu’enseignante, mutante aussi. A quelles répercussions m’attendre ? Matériellement ce choix laissé aux étudiants représente un surcroit de travail. D’abord, je dois prévoir des documents sous des formats différents. Car les étudiants qui utilisent l’ordinateur rencontrent des difficultés à compléter des documents papier. Ils sont alors obligés de les scanner ou de les retaper. Quant aux « papivores », il me faut prévoir des lecteurs MP3 pour les formats audio. Ensuite, je dois aussi nommer et organiser clairement les fichiers que nous partageons afin que contenus et progression restent lisibles. Mais je constate également que les étudiants, s’ils veulent apporter leur contribution, doivent eux-aussi se soumettre à cette exigence de lisibilité et d’organisation à cause de l’usage collectif impliqué par la « dropbox ». Car on passe d’une logique de diffusion de contenus par l’enseignant à une logique de partage entre tous.

Comme quoi, la question des fournitures et donc des outils de travail est loin d’être anodine.