De « l’outil numérique » dans l’enseignement.

Pour moi, l’expression « l’outil numérique » au singulier et avec l’article défini « l’ » ne veut rien dire alors qu’il est couramment utilisé dans l’Education Nationale. Car le numérique, au singulier, ce sont des octets de 0 et de 1 qui transforment des textes, des sons et des images en suites de nombre.

Par contre, il y a des outils numériques (au pluriel et à l’indéfini) qui portent tous des noms que, la plupart du temps, l’Education Nationale ignore où qu’elle utilise pour le moins de manière maladroite.

Prenons l’exemple de l’ENT, acronyme de « Environnement numérique de Travail ». Selon le dictionnaire « Le Robert », « environnement » signifie : « Ensemble des conditions naturelles dans lesquelles les organismes vivants se développent ». Si j’analyse les conditions, non pas naturelles, mais numériques dans lesquelles moi, organisme vivant, je me développe professionnellement, je constate que l’ENT dont parle l’Education Nationale n’est qu’un élément d’un environnement numérique bien plus vaste. Car ce que l’institution appelle ENT est une plateforme de mise en ligne de cours et d’activités administratives liées à l’enseignement.

Or, mon écosystème de travail, s’il inclut l’ENT version Education Nationale, comporte d’autres éléments tels que :

  1. Un réseau social numérique, Twitter, qui me permet de suivre des personnes qui soit diffusent des informations pertinentes soit relayent celles des autres intelligemment.
  2. Un agrégateur de flux RSS, Feedly, qui me permet de suivre des sites que j’ai soigneusement sélectionnés.
  3. Un outil de partage de signets, Pearltrees, qui me permet de collecter, stocker et classer des pages web selon la taxonomie qui me convient.
  4. Deux outils de curation : un scoop.it, un journal qui compile les articles qui ciblent mon centre d’intérêt et un blog.
  5. La suite bureautique Open Office, indispensable pour créer des documents textes à destination des élèves.
  6. Un éditeur de cartes mentales, Mindomo, afin de structurer ma pensée et d’aider les élèves à structurer la leur.
  7. D’autres logiciels tels que Audacity qui, pour une enseignante de langue vivante, s’avère incontournable.
  8. Le logiciel administratif de traitement de notes et d’absences d’élèves dans lequel je ne vois pas d’intérêt pédagogique, mais une simple feuille de tableur améliorée pour les besoins comptables de l’administration.
  9. Enfin, il y a l’ENT tel que l’entend l’Education Nationale qui me sert à déposer mes cours et mes ressources, que les élèves utilisent pour faire leurs travaux autour desquels nous échangeons.

On constate donc, à partir de cette énumération, que dans un monde de l’outil numérique qui n’existe pas, j’utilise des outils qui constituent, à mes yeux, un environnement numérique de travail qui n’est pas un ENT au sens où l’entend l’Education Nationale.