La question des arborescences sur les plateformes de cours en ligne (ENT).

Depuis décembre, je « patine » avec l’ENT. L’une des raisons est la modification des arborescences de cours. En effet, les élèves rencontrent deux types de difficultés. La première est liée à l’usage de la version mobile de l’ENT. Plus l’arborescence est longue, moins elle est immédiatement visible sur l’écran petit format du smartphone et surtout moins on s’y retrouve. L’idéal est donc une arborescence complète qui tient en entier sur un seul écran. Le problème n’est pas mineur quand on sait qu’un quart des élèves n’ont pas d’ordinateur chez eux pour travailler. La seconde difficulté tient à la mauvaise maîtrise des arborescences par certains élèves. Un collègue avait attiré mon attention là-dessus. Cela se confirme et constitue une surcharge cognitive. Un apprentissage que l’on croit acquis ne l’est pas. Ainsi certains élèves ne retrouvent pas le cours sur lequel ils doivent travailler même si le chemin pour y accéder leur a été clairement expliqué et détaillé, même si un lien mène directement du cahier de textes en ligne au dossier.

J’ai donc repensé mes arborescences. J’en ai diminué la longueur. Désormais, elle ne dépasse pas cinq éléments, et si possible, j’essaie de m’en tenir à quatre éléments. Pour y arriver, j’ai créé un dossier archivage en fin de liste. C’est là que les élèves retrouvent leurs anciens cours qu’il m’arrive d’utiliser même en fin d’année. En tête de liste se trouve le dossier consacré au cours du moment. Entre les deux peuvent se trouver des dossiers spécifiques tels que grammaire ou compréhension orale. A l’intérieur du cours du moment, je procède de la même façon : quatre éléments, pas plus.

Cela signifie que sur l’Educ de Normandie, je n’utilise quasiment plus les utilitaires « fichier » ou « remarque », mais que je les ai remplacés par l’utilitaire « page » qui permet de faire des montages. Une première « page » donc accueille tous les documents utiles au cours. Une deuxième intitulée « Wörter » consigne les fiches de vocabulaire sous leurs différentes formes (audio en MP3 ou listes en PDF). Vient ensuite, si besoin, un dossier « exercices » et enfin une « remarque » qui permet de faire le secrétariat de cours.

Depuis deux semaines, je teste. Ce genre de test n’est pas évident car une organisation modifiée du cours et de son arborescence peut gêner les élèves à cause du changement d’habitude que cela génère. Comme par ailleurs, l’accès à nos salles informatiques est compliqué, voire impossible à certaines heures, je ne peux que difficilement voir par moi-même en situation réelle comment les élèves s’en sortent. Je peux encore moins les observer quand ils utilisent leurs portables car ils ne le font que de chez eux ne disposant pas de forfaits illimités. Il va donc falloir encore quelque temps avant d’obtenir un retour et de pouvoir évaluer l’impact de cette modification.

Je suis donc confrontée à trois problèmes. Le premier relève des compétences des élèves que nous croyons acquises et qui ne le sont pas, ici le repérage dans les arborescences. Le deuxième est didactique : il s’agit de trouver des solutions pour permettre aux élèves d’acquérir les compétences en question. Le troisième est purement et bêtement matériel : disposer des équipements permettant l’acquisition des dites compétences. Pour toutes ces raisons, l’expérimentation pédagogique de terrain prend donc souvent plus de temps qu’on ne l’imagine. D’autant que la question de la maîtrise des arborescences par les élèves me paraît encore plus complexe que ce que j’ai pu en percevoir pour l’instant.

Arborescence (à gauche) et « page » (à droite)