Peu adepte des lectures sur le système éducatif, le collège ou la pédagogie, pas attirée par les films ou documentaires sur l’école, je me suis pourtant laissée tenter en cette rentrée par l’ouvrage de Mara GOYET, Jules Ferry et l’enfant sauvage. Coup de cœur !

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Cette dernière est essayiste et enseigne l’Histoire-Géo à Paris. Elle évoque le système, ses rouages et ses limites, son quotidien et le nôtre, les élèves et les collègues, les programmes et nos pratiques, l’ordre et le désordre.

Désopilante son analyse des réunions parents-profs dans laquelle elle égratigne les postures de chacun, croustillante sa description des journées banalisées et des réunions pédagogiques auxquelles elle s’ennuie désespérément, intéressante sa réaction quand un élève s’endort dans un de ses cours.

Les plans de classe, elle n’aime pas et les trouve inefficaces : « À trop diviser, séparer, on casse l’alchimie. Les classes ont une morphologie, j’aime bien en tenir compte, respecter cette donnée ». Les anecdotes qu’elle nous livre sentent le vécu, elle les analyse et explicite ses réactions. Elle nous oblige à réfléchir à nos propres pratiques. Ses propos sont souvent décapants car elle n’a pas la langue de bois. Elle nous offre « des instantanés de la vie des élèves en classe », souvent sous une forme humoristique et grinçante mais sincère :

« Dire qu’on aime ses élèves frôle la faute professionnelle (…) Avoir des relations franches et non guindées vous apparente à un moniteur de colo. Essayer de coopérer avec les parents est une forme de faiblesse ».

C’est une vision du métier d’enseignant, c’est sa vision. On peut la partager ou pas. Mara GOYET a le mérite d’inviter au débat.

Agnès Pleutin

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