La journée du 27 janvier invite à engager une réflexion dans les établissements sur l’extermination par les nazis des Juifs et Tziganes lors de la Seconde guerre mondiale. Comment donner du sens à cette journée de la mémoire, comment l’intégrer à un projet plus large et interdisciplinaire ?

Dans ce cadre, nous avons organisé dans notre collège la rencontre entre deux témoins de cette période et 70 élèves de Troisième. Les contacts ont été établis par l’intermédiaire d’une association locale (Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés de Lorraine).

memoire

En amont, les élèves ont travaillé le contexte historique de la période (mise en place du nazisme en Allemagne, l’idéologie raciste et antisémite, la Seconde guerre mondiale). Par groupes, ils ont préparé des questions à poser aux deux intervenants. Des interrogations ont alors émergé : peut-on poser cette question ? Comment vont-ils réagir ? Est-ce respectueux si on demande … ?

Des débats intéressants ont émergé au sein des classes autour du respect, des limites à ne pas dépasser, des postures à adopter et plus largement au sujet des libertés de chacun et des religions. Cette phase préparatoire est indispensable et précieuse pour baliser la rencontre, en fixer les enjeux et insister sur sa gravité, mais aussi la dédramatiser auprès de certains élèves, faire prendre conscience de la fragilité des témoins et du caractère exceptionnel de l’événement.

L’après-midi s’est déroulée en trois temps : la présentation tout d’abord par un membre de l’association d’un diaporama sur les juifs de Lorraine, le témoignage ensuite d’un ancien déporté d’Auschwitz, suivi du récit d’un enfant juif caché. Des élèves au comportement exemplaire, un amphithéâtre captivé, une rare qualité de silence, une écoute sans faille. Ont suivi de riches échanges à partir des questions posées par l’auditoire. Le temps a manqué, la rencontre s’est prolongée bien au-delà de l’horaire fixé au départ.

Suite à cette journée, les élèves ont spontanément proposé d’envoyer des lettres de remerciements aux témoins et à l’association. Une approche artistique, littéraire et historique du génocide a été menée dans le cadre de l’Histoire des arts. Les notions de témoins et de mémoires ont été abordées. Une réflexion vers les autres génocides a été menée. Enfin, une sortie pédagogique a été réalisée en Alsace, sur le site du camp de Struthof et du mémorial de Schirmeck.

Agnès PLEUTIN

http://lewebpedagogique.com/juleslagneauhg/

Une réponse

  1. Comme c’est le cas la plupart du temps, on évoque la déportation des juifs, des tsiganes… et on passe sous silence celle des homosexuels.
    Je ne saurais trop conseiller, à ce sujet, la lecture du livre bouleversant : » Moi, Pierre SEEL, déporté homosexuel » ( qui fut précisément envoyé au Struthof, tout comme son compagnon, donné en pâture aux chiens loups ).
    Mais aussi « La déportation des homosexuels » de Lutz van DUK, traduit de l’allemand (Ed. H&O ); « Les oubliés de la mémoire », de Jean Le Bitoux (Hachette Littérature); ou encore « Les hommes au triangle rose » de Heinz Heger (H&O Poche ).

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