Dans une de mes précédentes chroniques, je vous avez fait part de mon désarroi face à la manière dont on peut traiter quelquefois l’évolution au primaire.

Loin de moi l’idée de critiquer mes collègues qui font un travail que j’aurai grand peine à assurer (quoique parfois, après avoir rappelé les principes de l’accord du participe passé, la règle de la proportionnalité et du pourcentage, quelques bases d’anglais de géographie, d’histoire et j’en passe, je ne sais plus si je suis vraiment prof dans le secondaire, mais  là je m’égare dans mon propos…).

Je vais plutôt critiquer la réforme – car c’est de bon ton en ce moment – enfin, pas celle qui s’annonce mais la précédente. Car nous, qui nous considérions formés sur cet enseignement, il nous a fallu tout remettre en cause lorsque nous avons découvert le nouveau programme (adieu invertébrés, reptiles et autres groupes devenus caduques). Et bien sûr tout cela ne s’est pas fait sans une (nécessaire) re-formation. Alors si nous, qui sommes sensés être un peu plus experts sur la question, avons besoin d’une remise à niveau, j’imagine que dans le primaire il aurait fallu accompagner cette « évolution » bien plus sérieusement (encore eût-il fallu que ce fût la seule priorité du moment…).

Mais ce n’est pas tout, le paradoxe ne s’arrête pas là : lorsque je me suis penché sur les programmes du primaire, quelle n’a pas été ma surprise de découvrir, que non seulement la notion d’évolution devait être enseignée sans un encadrement sérieux sur la question, mais qu’en plus il fallait aller plus loin que ce qui pouvait être exigé d’un 6e (en fait on visait plutôt des acquis de 3e !!!).

Finalement la devise olympique « Altius, citius, , fortius » ( « plus loin, plus vite, plus fort »)…. dans l’Education nationale, c’est plutôt « trop loin, trop vite, trop fort« . En fait, aborder l’évolution en générale peut déjà être un peu problématique, alors  aborder l’évolution humaine révèle parfois aussi bien des déconvenues…

Pour moi, ce fut de découvrir dans les cours de mon fils les fameuses illustrations un peu comme celle-ci :

evolution

Chaque espèce succède à la précédente avec des dates d’apparition correspondant aux dates de disparition de l’autre espèce. Alors, certes, à l’époque de Darwin c’était une avancée spectaculaire de penser cela, mais aujourd’hui, tout cela est très critiqué pour la vision centrée sur notre espèce, qui donne l’impression que l’évolution est « orientée« , qu’elle a un but, qu’elle est « pensée« , alors qu’elle est, avant tout, le fruit du hasard.

Ainsi on peut penser que la lignée des Hommes a pour aboutissement l’espèce au dessus de toutes les autres, la perfection ….  Quelquefois quand je me regarde, cette pensée peut (à juste titre ?) me venir, mais non l’évolution de la lignée humaine, ce n’est pas cela. C’est une évolution « buissonnante » où plusieurs branches coexistent en même temps, le plus récent exemple étant Neandertal, l’Européen qui un jour a vu débarquer son cousin Cro-Magnon, l’Africain, voyageur « invertébré » euh, pardon « invétéré ». Ils auraient même échangé quelques gènes (allez savoir comment) et vécu ensemble pendant des milliers d’années avant que l’un ne tire sa révérence (il y a 30 000 ans).

Il est de plus difficile de déterminer quelle espèce dérive de quelle espèce (ici, on se risque plus à établir de parenté) car plus on remonte le temps plus les fossiles sont rares (certaines espèces d’Hommes et de pré-Hommes ne sont connues que par le crâne d’un seul individu, une seule mâchoire ou pire une seule dent !!!). Les hypothèses évoluent alors (aussi) avec les découvertes : comme par exemple l’Homme de Flores, un Homo erectus nain surnommé le « Hobbit » par des paléontologues fans de Tolkien. Ou encore Lucy, (là c’est un hommage aux Beatles) longtemps promue ancêtre de l’humanité et déchue depuis que l’on a découvert d’autres Australopithèques aux caractères plus « humains« .

En fait c’est vrai que notre époque est particulière dans l’histoire de notre lignée, c’est un des rares moments où une seule espèce humaine peuple la Terre. Nous sommes aussi la première espèce, et ce depuis son apparition à surexploiter les ressources de notre environnement ; et là on peut vraiment douter de notre place « d’aboutissement parfait de l’évolution« .

Damien THOMAS (qui rêve toujours d’un r-évolution de l’enseignement de l’évolution)

2 réponses

  1. En dehors du thème de cette chronique je conseillerais à monsieur le professeur en lycée de se rappeler à lui même quelques principes d’orthographe et conjugaison…il n y a pas moins de 2 erreurs dans les
    deux premiers paragraphes!
    une enseignante en primaire

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