Ça c’est une idée !

dicte?e

La plupart de mes élèves détestaient les dictées et, à part pour quelques-uns, les résultats n’étaient pas très probants. Pourtant, ni dictée surprise ni notation assassine : j’évalue en général quatre compétences : les accords sujets-verbes, les accords dans le groupe nominal, les homophones et les mots à apprendre.

Alors que faire ?

Abandonner la dictée ? Je ne suis pas trop pour, j’aime ses finalités : évaluer des notions déjà apprises dans un contexte plus large et transverse, s’interroger sur comment s’écrivent les mots de la langue française puis changer des formats d’exercices habituels. Enfin, d’après le bulletin officiel, la pratique de la dictée sous toutes ses formes assure en partie la fixation des connaissances acquises. Ainsi, convaincue ni par les résultats de mes élèves ni par l’abandon de la pratique, j’ai décidé de tâtonner… Alors, j’ai testé des thèmes et des textes plus originaux et attrayants pour eux : extraits de romans qui leur avaient plu, descriptifs de jeux vidéo, dictées préparées, autodictées. Malgré un intérêt plus vif selon certains sujets – les dictées dans un univers de jeux vidéos intéressent un assez grand nombre – je n’ai pas constaté d’amélioration notable.

Finalement, j’ai décidé de leur faire écrire la prochaine dictée.

Ainsi, une première séance d’orthographe a été dédiée à la rédaction. Je leur ai expliqué l’exercice et pourquoi j’avais choisi de le faire. Je leur ai donné le thème : utiliser le plus de verbes conjugués au futur (terminaisons en -ai), à l’imparfait (terminaisons en -ais), à l’infinitif (en -er) et des participes passés (en -é). J’ai aussi posé une contrainte : écrire 12 à 15 lignes. En amont de la deuxième séance j’ai corrigé leur production : j’ai seulement souligné leurs erreurs et spécifié la nature de l’erreur (grammaire, conjugaison, orthographe). Puis, ils ont amélioré leur texte (avec aide si besoin) et, à tour de rôle, ils l’ont lu à la classe. Pourquoi ? Pour élire leur écrit préféré qui allait devenir… la prochaine dictée.

On a donc procédé à un vote.

La prochaine dictée, choisie à la majorité, était un texte bien farfelu – mais qui respectait tous les critères énoncés – et son auteur, au cours de la troisième et dernière séance, a eu le privilège de la réciter à ses camarades. Un bon exercice de lecture et de diction : l’élève s’est rendu compte qu’énoncer la dictée n’est pas un exercice facile. Il faut articuler, ne pas aller trop vite, savoir quand reprendre une phrase en entier et parler bien fort (en classe c’est rarement permis !). Les autres élèves ont été très impliqués et concentrés : les résultats étaient meilleurs, pour une dictée pourtant plus longue que d’habitude.

Une expérience positive pour moi, et donc pour les élèves, que je pratique désormais plus souvent, pour les leçons complexes. Certes, je vous l’accorde, une telle dictée prend du temps. Mais je considère que c’est du temps de réinvestissement de notions déjà apprises et cette pratique permet de faire au moins d’une pierre cinq coups : de la production d’écrits, de l’autocorrection, de la lecture à voix haute (on n’en fait jamais assez et, même au cycle 3, c’est pertinent), de l’apprentissage de la démocratie directe et… une dictée  !

Une chronique de Sophie

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