Conseils pratiques à l’usage des nouveaux enseignants

Professeur agrégée de lettres modernes et psychologue clinicienne spécialiste des adolescents, Nathalie Anton, qui enseigne actuellement au Lycée français de New York, a voulu partager avec les enseignants débutants quelques conseils élaborés au fil de ses propres expériences d’enseignement. Alors une fois n’est pas coutume, on fait un peu de pub pour son ouvrage, L’Art d’enseigner, que nous publions en numérique.

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Nous avons posé quelques questions à Nathalie Anton sur sa démarche…

Très vite de ma propre expérience, ou plutôt de mon « inexpérience » quand je me suis retrouvée devant une classe après le concours ! Le fait de constater ensuite, pendant mes années de TZR, que beaucoup de nouveaux collègues s’avéraient eux aussi démunis au moment de gérer leurs classes, m’a convaincue qu’il était très important de partager ce que l’on apprend encore « sur le tas » et parfois à ses dépens.
Je crois qu’il est indispensable, comme dans tous les métiers, d’avoir des ressources sur des questions pratiques – comme l’organisation de la salle de classe ou la gestion du temps du cours –, pédagogiques – comme la différenciation ou la classe inversée –, ou relationnelles – comme l’autorité ou le harcèlement.
Faute d’avoir eu le temps d’aborder ces sujets lors de leur formation, on sait que les enseignants ont tendance à reproduire les méthodes pédagogiques qui ont fonctionné pour eux lorsqu’ils étaient élèves… Et souvent bons élèves. Au détriment des élèves en difficulté, donc.
En outre, un jeune professeur peut parfois oublier, pris par sa matière et la gestion de son groupe, que l’élève devant lui est un adolescent avec ses problématiques individuelles et relationnelles. Il me semblait utile d’apporter un éclairage sur l’adolescence, ainsi que sur l’incontournable relation que l’école doit nouer avec les familles dans l’intérêt de l’enfant. C’est pourquoi ce livre est émaillé non seulement de conseils d’autres collègues, mais aussi de réflexions de parents.
  • Quels conseils donneriez-vous aux jeunes enseignants qui vivent leur première rentrée ?
Incontestablement : Parler. Il ne faut pas rester seul(e) avec ses questions, ses doutes, ses craintes. J’ai le souvenir d’heures de cours passées à côté d’une jeune collègue dont la classe était très agitée, et qui répondait toujours que tout allait bien… par honte, sans doute, d’avouer que ce n’était pas le cas. Or les collègues, le CPE, les parents connaissent les élèves que le nouveau professeur découvre, et ont de l’expérience et des conseils à partager.
 
Mais aussi parler avec les élèves, bien sûr en leur disant « bonjour » lorsqu’ils entrent en classe, mais aussi en les saluant par leur prénom, en n’hésitant pas à les complimenter, à les valoriser, à leur demander ce qui les intéresse, à les rencontrer individuellement pour mieux les connaître. Un jeune enseignant peut parfois craindre d’être seul contre tous, penser que c’est « lui » ou « eux », alors que c’est ensemble et dans la confiance qu’on avance, pas dans la crainte et l’opposition.
  • En quelques mots, quelles sont les clés pour instaurer de bonnes bases avec une classe en début d’année ?
Personnellement, je fais toujours un plan de classe aléatoire en début d’année alternant fille-garçon, qui me permet de casser les groupes et aussi de retenir les prénoms : les élèves se sentent évidemment plus respectés et concernés lorsqu’on les connaît. 
 
Je rencontre également très vite les parents, avec l’enfant, car travailler main dans la main avec eux est indispensable : un élève sera mieux investi s’il sent que les éducateurs sont sur la même longueur d’onde. 
Enfin, j’essaie de préparer des cours qui puissent motiver les élèves, les impliquer dans un projet, pour qu’ils soient vraiment acteurs de leurs apprentissages. 
Pour lire L’Art d’enseigner, c’est par ici :
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Bonne lecture !

 

La rédac

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