enfant_surdoue

La dysgraphie ou les simples difficultés d’écriture peuvent être une conséquence du Haut Potentiel. Quelques pistes de compréhension :

 

Rapidité de la pensée, lenteur de l’écrit.

En effet, comment se contenter d’un tracé qui nous oblige à pédaler alors que la pensée circule à la vitesse d’un avion ? Ces enfants qui ont une vision globale et une pensée en arborescence ont bien du mal à rentrer dans la logique de l’écrit qui nécessite une vision du détail et une pensée séquentielle. Les difficultés en orthographe peuvent aussi s’expliquer par ce fonctionnement typique du Haut Potentiel.

Désir de perfection, résultat imparfait.
Ces enfants ont aussi parfois un désir de perfection tel que la différence entre leur production et leur attente ne peut engendrer que frustration et déception. D’où un rapide désinvestissement de l’écrit.

L’ennui face à l’apprentissage répétitif.
De plus l’apprentissage de l’écrit étant répétitif, pour ces enfants qui ont bien du mal à supporter l’ennui que provoque la répétition, c’est une torture !

L’angoisse, le manque de confiance.
La lucidité du Haut Potentiel génère angoisse et manque de confiance : deux sentiments qui s’expriment dans l’écriture à travers les retouches, les saccades, le manque de fluidité et de régularité.

Un acte conscient.
Quand on fonctionne avec l’intuition du résultat comme les enfants précoces, il n’est pas simple de rentrer dans l’acte conscient de l’écriture !

A propos de l’auteur de cette chronique :

Enseignante en collège durant 15 ans, actuellement en disponibilité pour créer mon cabinet de graphothérapie. J’aime aider les enfants en difficulté, comprendre leur fonctionnement, pour mieux répondre à leurs besoins et faciliter l’apprentissage.

14 réponses

  1. En tant qu’enseignante de maternelle, spécialisée (en Master 2 Recherche sur la dysgraphie) en apprentissage de l’écriture, je vois assez souvent des enrfants HP qui ont effectivement une réticence certaine face à l’écriture. Or on ne peut pas, tant qu’on a pas appris, penser que l’écriture ne va pas permettre le suivi de la pensée.
    Un bon nombre d’entre eux sont aussi dyspraxiques ou avec une motricité manuelle faible (mais pas forcément pathologique). Cependant, d’autres n’ont pas de difficultés motrices et ne veulent pas apprendre à écrire pour autant.
    Dans ma classe, j’utilise la méthode de D. Dumont qui permet une très rapide automatisation (j’ai eu des élèves qui avaient automatisé leur écriture à la sortie de la GS) et qui aide grandement les enfants HP ou dyspraxiques.
    Pour mon fils, la psychomotricienne (et mpi-même) ne pouvant rien y faire, c’est chez une graphothérapeute à 60 km de là que je l’ai amené…
    PS : je suis aussi dysgraphique que mon fils et la méthode utilisée en classe m’a bien aidé et m’a permis d’écrire de la main gauche très rapidement après une opération de l’épaule droite …

  2. Oui, il existe des techniques pour qu’écrire soit plus facile, plus confortable ou plus lisible, mais un livre ne suffirait pas à les décrire ! D’autant plus que chaque souci d’écriture est unique, même si on retrouve certaines constantes, les moyens de remédier à la difficulté d’écrire sont toujours uniques. Il n’existe pas deux séances de rééducation identiques. En cas de dysgraphie importante (très rare), quand l’enfant ne peut pas automatiser l’écriture, il est préférable de passer à l’ordinateur. Dans ce cas, c’est l’ergothérapeute qui se charge du suivi pour aider à la maitrise du clavier.
    Pour les petits, 6 et 7 ans, souvent, il s’agit de voir ce qui coince, ce qui n’est pas encore acquis, pour aider par le jeu à acquérir plus vite ce qui fait défaut. Très peu de séances suffisent, parfois une seule quand la maman est motivée pour jouer avec l’enfant. Dans tous les cas, il faut éviter de forcer ou de faire faire des lignes d’écriture. Il s’agit de donner les moyens d’écrire en renforçant les pré-requis et de donner l’envie d’écrire.
    La graphothérapie approche plurielle privilégie la compréhension globale de l’enfant : un problème d’écriture est un symptôme, il faut comprendre la cause de ce symptôme. C’est pour cette raison que nous travaillons beaucoup avec les parents, les enseignants et les autres professionnels (orthophonistes, psychomotriciens, psychologues…)

  3. Bonjour, Je trouve votre article interessant bien que très sommaire… Une formation de graphothérapeute pourquoi pas mais je souhaite toutefois rappeler qu’il existe des professionnels de santé spécialisés dans le domaine de l’écriture, avec un diplome reconnu par l’Etat: il s’agit des ergothérapeutes et psychomotriciens.

  4. j’étais instit aussi, spécialisée pour les difficultés d’apprentissage (RASED option E) lorsque mon fils était au cp. Bien placée pour voir le calvaire que c’était pour lui d’écrire : il se crispait tellement qu’il en avait mal dans les jambes. J’ai pensé plusieurs fois l’emmener voir un graphomotricien mais il fallait faire 80 kilomètres pour trouver ce type de spécialiste. Les enseignants ont été patients et conciliants avec lui car à côté de ce « handicap »il n’avait aucun problème d’apprentissage; à la maison je l’ai tout de suite mis sur un ordinateur, ce qui l’a vite réconcilié avec le travail scolaire. Dès le ce2 les enseignants ont accepté qu’un travail fait à la maison soit rendu sur une feuille imprimée. Cela a continué au collège avec une grande compréhension des professeurs chaque fois que nous sommes allés les voir.Pareil au lycée avec l’avantage que des travaux avec mise en page sur ordinateur étaient souvent demandés et qu’il en avait l’habitude depuis longtemps…
    S’il était malhabile pour écrire des deux mains, des tests ont montré qu’il était plutôt ambidextre; ils est d’ailleurs paradoxalement plus habile que la moyenne dans tout ce qui nécessite les deux mains (jonglage, pratique d’un instrument : piano, batterie, guitare…). Aujourd’hui il a 20 ans et s’épanouit dans ses études d’informatique et n’utilise un stylo que s’il est vraiment obligé(même pour une signature il déteste !)

  5. Loin de moi l’idée de vouloir culpabiliser ! Au contraire, je tente d’expliquer les raisons des difficultés d’écriture pour qu’on les comprenne mieux et surtout qu’on ne crée pas de blocage ou de blessure difficile à réparer. La chronique est courte par définition, donc frustrante car il manque des informations. Voici le paragraphe qui me semblait essentiel :
    En classe
    Inutile de s’acharner à noter sur les copies « Applique-toi », « Soigne ton écriture ». L’image que l’enfant a de lui-même est souvent proche de l’image qu’il a de son écriture… Ces petites remarques tellement logiques peuvent être alors extrêmement blessantes, car ils sont aussi hypersensibles.
    Mais il y avait aussi deux autres paragraphes sur les solutions et la bienveillance.

  6. Bonjour,
    Je souhaite intervenir sur la pertinence de votre titre. Il est culpabilisant car il suppose qu’il ne s’agit pas d’aimer ou pas l’écriture quand la dysgraphie est installée. Il y a un véritable enjeu au cp avec ce type de public. Lorsqu’il est trop tard, c’est un chemin de croix qui se prépare entre la mdph et les profs qui n’essaient même pas d’en tenir compte même avec une indication du neuropédiatre officiel. Avoir une écriture non automatisée empêche d’écouter et de comprendre les cours quand on « gratte ». L’école d’autrefois maltraitait sans doute les enfants qui écrivaient mal mais les « redressaient » de force. Celle d’aujourd’hui elle ne les voit pas ou trop tard. Et chacun d’en refuser la responsabilité ou la charge. Disons donc franchement que notre école ne sait pas apprendre l’écriture à ce type d’enfants. Je suis bien placé pour le savoir: je suis instit et je n’ai pas su apprendre l’écriture à mon fils alors que j’ai découvert plus tard qu’il existe des techniques. Et il va devoir passer à l’ordinateur…
    Yann de Quimper

  7. Bonjour
    Je comprends bien ce que vous dites au sujet de la vitesse de la pensée en décalage avec la vitesse de l’écriture. Un moyen entre autres pour y pallier, pas l’écriture à la main mais l’écriture sur ordinateur avec un traitement de textes. Nous avons un autiste asperger depuis la sixième l’an dernier au collège. Il a son ordinateur et s’en sort très bien. Le soir, ses parents lui impriment les textes.

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