L’affiche rouge

Affiche de propagande nazie, tirée à 15 000 exemplaires, et placardée en Février 1944 jusque dans les plus petits villages français est une offensive médiatique pour discréditer la résistance dans l’opinion.

analyse de l’image

Depuis l’été 1943, le groupe FTP-MOI ( Francs tireurs et Partisans-Main d’œuvre Immigrée) composé de travailleurs immigrés et proche du parti communiste s’était engagé dans la lutte armée contre l’occupant multipliant attentats et sabotages. Les membres du groupe Manouchian sont arrêtés et condamnés. Présentés comme  » une armée de terroristes juifs immigrés à la solde de l’Angleterre et du bolchevisme », ils seront fusillés en Février 1944.

L’Affiche Rouge par portail_culture_lyon

A la veille de sa mort, Manouchian écrira une lettre d’adieu à sa famille. Lettre qui inspirera à Louis Aragon, douze ans plus tard,  le poème « Strophes pour se souvenir » 1956.

Lire la lettre de Manouchian.

Lire « Strophe pour se souvenir »Aragon  1956

Poème interprété aussi par Bernard Lavilliers

Bernard Lavilliers – L’Affiche Rouge par Sozaze

Cet événement sera aussi pérennisé par le cinéma :« L’affiche Rouge » de F. Cassenti en 1976 et plus récemment « L’armée du crime » en 2009 » de Guédiguian

Fondation de la résistance.

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Le chant des partisans

30 Mai 1943 à Londres. musique d’Anna Marly, paroles de Kessel et Druon, interprété par Germaine Sablon. Hymne de la résistance, la chanson est diffusée clandestinement en France, parachutée par les avions anglais et chantée par les résistants au moment de leur exécution

« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…
C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…
Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute… »
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Le partisan interprété par Leonard Cohen Traduction réalisée par Marienbad
chanson écrite en 1953, Emmanuel d’Astier de La Vigerie — surnommé « Bernard » dans l’armée des ombres — et Anna Marly pour la musique.
Elle sera reprise par Léonard Cohen (1969) Joan Baez, puis plus récemment par Bertrand Cantat, El communero, Other Lives et Yules.
[youtube]https://youtu.be/x_223jKXKgQ[/youtube]
Quand ils traversèrent la rivière
Ils me dirent de me rendre,
Ça, je ne pouvais pas le faire;
J’ai pris mon arme et j’ai disparu.
J’ai changé de nom si souvent,
J’ai perdu ma femme et mes enfants
Mais j’ai beaucoup d’amis,
Et certains sont avec moi
Une vieille femme nous a trouvé un abri,
Nous a tenu caché dans le grenier,
Et les soldats sont arrivés;
Elle est morte sans un soupir.
Nous étions trois ce matin
Je suis seul ce soir
Mais je dois poursuivre;
Les frontières sont ma prison.
Oh, le vent, le vent souffle,
Entre les tombes le vent souffle,
La liberté naîtra bientôt;
Et nous sortirons de l’ombre.
Les allemands étaient chez moi,
Ils me dirent « Signe-toi »,
Mais je n’ai pas peur.
J’ai repris mon arme,
J’ai changé cent fois de nom,
J’ai perdu femme et enfants,
Mais j’ai tant d’amis.
J’ai la France entière.Un vieil homme dans un grenier,
Pour la nuit nous a caché,
Les allemands l’ont pris
Il est mort sans surprise.Oh, le vent, le vent souffle,
Entre les tombes le vent souffle,
La liberté naîtra bientôt:
Et nous sortirons de l’ombre.
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La propagande nazie cherche à discréditer la Résistance.
C’est pendant les derniers mois de l’occupation, en 1944, que la répression contre les résistants, les maquisards et la population civile se mue en folie meurtrière. A Oradour-sur-Glane, le 10 Juin 1944, les SS enferment les femmes et les enfants dans l’église qu’ils incendient. Les hommes sont abattus à la mitraillette.
Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site du Musée de la résistance, Jean Moulin à Paris.
Lire le poème de Jean Tardieu  ORADOUR publié en Septembre 1944 dans le dernier numéro clandestin des Lettres Françaises.

 »

Dans le poème La rose et le réséda. Aragon rend hommage aux résistants exécutés en 1941 .

Les couleurs de ces fleurs  évoquent métaphoriquement la couleur des affiches annonçant leur condamnation, l’une était jaune (le réséda), l’autre, rouge.

Gabriel Péri, député communiste, fusillé le 15 décembre 1941

Honoré d’Estienne d’Orves, catholique, exécuté le 29 Août 1941

Lettre d’adieux de Guy Moquet

Guy Moquet, fils d’un député communiste, exécuté à 17 ans, le 22 Octobre 1941, en tant qu’otage, en représailles à l’assassinat d’un officier allemand. .

Gilbert Dru, militant catholique, fusillé le 17 Juillet 1944.

Ce poème parut  le 11 mars 1943 et fut ensuite distribué sous forme de tracts anonymes  jusqu’à la fin de la guerre.

Une réflexion sur « L’affiche rouge »

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