L’autoportrait

Dans l’antiquité  et au Moyen Age, l‘artiste se représentait parfois dans son œuvre, c’était une manière de la signer.  .Mais c’est surtout à la Renaissance, au moment où les miroirs se perfectionnent et deviennent des objets plus courants, que les peintres vont se représenter eux-mêmes dans leur tableau. Au XVI s, le statut du créateur change, il n’est plus considéré comme un simple artisan mais comme un artiste.

Les Époux Arnolfini par Jan Van Eyck en 1434 :

On suppose que le sujet central est une scène de mariage.Cependant dans le miroir du fond, on peut apercevoir le couple de dos, le peintre, et la ville de Bruges (Belgique). C’est une mise en abîme qui accentue l’effet de profondeur du tableau. Le miroir révèle une autre scène, celle de l’artiste en train de peindre les personnages et sa signature à travers son autoportrait.

 

 

En 1656, le peintre espagnol, Velasquez peint le tableau Les Menines (les demoiselles d’honneurs de l’infante). Inversement à l’œuvre précédente, c’est le peintre qui se représente sur le même plan que l’infante et ses suivantes alors que le sujet du peintre se reflète dans le miroir du fond. L’image du miroir figurant le roi et la reine d’Espagne est peut-être aussi le tableau qu’est en train de peindre Velasquez. Ce reflet, au centre de l’image, crée un effet de profondeur tout en renvoyant au devant de la scène où se situe le couple royal mais aussi le spectateur que Velasquez semble interpeller.

 Au XVII e siècle, le peintre hollandais Rembrandt. 

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A une époque où les artistes se représentaient rarement eux-mêmes, Rembrandt le  s’est peint une centaine de fois au cours de ses quarante ans de carrière  et jusqu’à sa mort, en 1669, à Amsterdam. L’ensemble de ses tableaux forme comme un journal intime de sa vie. On peut suivre à travers l’empâtement des traits, l’usure du temps et les marques de la vie.

Cette galerie d’autoportraits témoigne de sa vie intime mais également de sa manière de concevoir son métier de peintre et d’en vivre. En effet, dans chaque tableau, il se met en scène par le costume pour évoquer des personnages, un riche bourgeois coiffé d’un large chapeau, un soldat au casque brillant, un prince oriental….car ses portraits son appréciés et recherchés par collectionneurs qui s’intéressent davantage aux personnages pour décorer leurs riches demeures qu’aux autoportraits de Rembrandt.

XIX e siècle, La liberté guidant le peuple,  Delacroix

Dans ce tableau, Delacroix s‘est représenté , en étudiant, coiffé d’un chapeau haut de forme, les armes à la main. Par sa place dans le tableau, debout, à la droite de l’allégorie de la liberté, être abstrait, Delacroix incarne le héros romantique et révolutionnaire, capable de toutes les audaces artistiques et idéologiques. A travers cet autoportrait, il signe son engagement pour les valeurs de la liberté.

Au XX e siècle, Van Gogh, faute d’argent pour payer des modèles, multiplie les autoportraits où se lie l’influente grandissante de la folie.

Picasso (1881-1973)

1906. Période cubiste.

1972. Dernier portrait de Picasso.
L’autoportrait face à la mort.

Picasso a peint des dizaines d’autoportraits tout au long de sa vie. Ils témoignent jusqu’à la fin, de sa recherche artistique.

Andy Warhol ( 1928-1987).

Andy Warhol ( 1928-1987). Autoportrait, 1966, sérigraphie peinte à la peinture acrylique. Portraits réalisés à partir d’une photographie en noir et blanc reproduite sur un fond de couleur et retravaillée.

Andy Warhol fait partie du mouvement artistique le Pop Art (art populaire), il évoque souvent la société de consommation pour la contester.

Contrairement aux artistes précédents qui montrent l’évolution de leur visage dans le temps, racontent leur histoire, leur autobiographie, Warhol fige le visage dans le temps, le multiplie, toujours identique comme un produit de consommation. Le visage ne raconte rien; c’est une surface sans épaisseur.

Norman Rockwell (1894-1978) : triple autoportrait  1960

Norman Rockell est surtout célèbre en tant qu’illustrateur des couvertures du magazine Saturday Evening Post de 1916 à 1960. Dans ce tableau, Norman Rockwell s’amuse avec les codes du genre : miroir, mise en abîme, mises en scène  du sujet (casque, pipe,absence de lunettes), jeux de regards. Ils s’inscrit dans la tradition de l’autoportrait comme en témoignent les reproductions des artistes de référence, le livre ouvert, tout en renouvelant le genre de manière humoristique par la surenchère des autoportraits, trois dont un où il tourne le dos au spectateur.

Revue TDC, l’autoportrait

Site du collège Entre-Deux-Velles de Saône

Histoire-d-arts

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