Le chant des partisans

30 Mai 1943 à Londres. Anna Marly,d’origine russe, composa la musique. Joseph Kesset et son neveu, Maurice Druon écrirent les paroles. La chanson fut enregistrée à Londres par Germaine Sablon. Hymne de la résistance, la chanson fut diffusée clandestinement en France, parachutée par les avions anglais et chantée par les résistants au moment de leur exécution

.Dans la France occupée, il y a deux radios de propagande : France Vichy dans la zone sud et Radio Paris (radio allemande en français) au nord. Radio Londres est interdite.

« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute… »

Le jazz et les années folles

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/avril-1917-quand-le-jazz-debarquait-en-france-avec-les-troupes-americaines_3069807.html

A partir de l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, des contingents de soldats noirs-américains rejoignent les tranchées apportant avec eux le jazz. En 1918, l’orchestre du régiment des « Harlem Hellfighters » dirigé par James Reese Europe électrise les foules.  Dans les années 20, Paris devient un refuge cosmopolite pour ceux qui fuient la ségrégation raciale.

Paris et les années folles : vidéo

Pour oublier les horreurs de la guerre, Paris devient un lieu de plaisirs et de fêtes qui attire  des émigrés venus de toute l’Europe. Ceux-ci tentent d’échapper à la misère, à la montée de fascisme et aux persécutions. Parmi eux, beaucoup d’artistes  vont faire de Paris la capitale des avant-gardes : l’espagnol Pablo Picasso, les russes Marc Chagall, Soutine, l’italien Modigliani….

De nombreux combattants américains ou coloniaux restent à Paris. Le jazz, venu d’Amérique est en vogue dans de nombreux cabarets et dancings.

En 1925, Josephine Baker, une jeune Afro-Américaine débarque à Paris et se produit dans la Revue Nègre. Elle est accompagnée de Sydney Bechet. Le spectacle fait sensation et souffle un vent de liberté sur la scène parisienne.

Les années folles dans l’art : https://www.histoire-image.org/fr/comment/reply/5741

 

La ville : poésie et chansons.

La ville, Emile Verhaeren 1893.

[youtube]https://youtu.be/9K-hkW6KEi8[/youtube]

  1. A travers quelle métaphore est présentée la ville ?
  2. Sur quels aspects de la ville cette métaphore insiste-t-elle ?
  3. Quels sont toutes les autres références mythologiques ?
  4. Quelles sensations dominent ?
  5. Relevez des assonances et des allitérations qui suggèrent les bruits de la ville industrielle.
  6. Relevez des figures de style. Quels effets produisent-elles ?

Jules Laforgue (1860-1887),
Spleen (Le Sanglot de la terre, 1901)

Tout m’ennuie aujourd’hui. J’écarte mon rideau.
En haut ciel gris rayé d’une éternelle pluie.
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d’eau.

Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,
Et machinalement sur la vitre ternie
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.
Bah! sortons, je verrai peut-être du nouveau.

Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.
Des fiacres, de la boue, et l’averse toujours…
Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds…

Je mange, et bâille, et lis, rien ne me passionne…
Bah ! Couchons-nous. – Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !
Seul je ne puis dormir et je m’ennuie encor.

7 novembre 1880

Paul VERLAINE (1844-1896)
(Recueil : La bonne chanson)

Le bruit des cabarets, la fange du trottoir,
Les platanes déchus s’effeuillant dans l’air noir,
L’omnibus, ouragan de ferraille et de boues,
Qui grince, mal assis entre ses quatre roues,
Et roule ses yeux verts et rouges lentement,
Les ouvriers allant au club, tout en fumant
Leur brûle-gueule au nez des agents de police,
Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,
Bitume défoncé, ruisseaux comblant l’égout,
Voilà ma route – avec le paradis au bout.

Orelsan, Dans ma ville on traine

https://genius.com/Orelsan-dans-ma-ville-on-traine-lyrics 

Texte et questions.

Enfant de la ville, Grand Corps Malade 2008

La Tour de Pise, de J.F Cohen. Clip réalisé par Michel Gondry.

Le syndrome, Jazzy Bazz : https://genius.com/Jazzy-bazz-le-syndrome-lyrics

Rédaction : 

J’écris une déambulation poètique dans ma ville ou plus largement mon territoire. 

Je construis un parcours poétique à travers l’espace et le temps (plan). 

J’évoque des rues, des quartiers, des zones à travers des descriptions d’architectures, d’ambiances, de population; à travers des sensations (vue, odorat, ouïe, toucher, goût), à travers des émotions, des souvenirs. 

Je choisis soigneusement des mots pour leurs qualités sonores (assonances et allitérations) et rythmiques ( longueur et accentuation du mot dans la phrase et le vers). Je peux varier les registres de langue pour créer des effets de contrastes ( du soutenu au familier). 

J’emploie des figures de style pour suggérer des images. 

Exil : poésie, art et chansons

https://perezartsplastiques.files.wordpress.com/2015/09/0000821d_big.jpg

Bruno Catalano dans cette sculpture montre le vide intérieur laissé par l’exil.

C’est déjà ça, Alain Souchon. 1993

Africain à Paris Tiken Jah Fakoly (chanteur ivoirien) 2008

Étranges étrangers, Jacques Prévert. 1955

https://perezartsplastiques.files.wordpress.com/2015/09/original.jpg

« Welcome », une œuvre de l’artiste Mona Hatoum, un paillasson fait d’aiguilles•

Le cuir usé d’une valise, La Rumeur. 2002

Le cuir usé d’une valise la rumeur 4 : textes et questions de lecture.

Paroles sur le site Rap Genius  :https://genius.com/La-rumeur-le-cuir-use-dune-valise-lyrics

Image associéeCosette devant un drapeau tricolore déchiré, en proie au gaz lacrymogène. Le QR code renvoie vers une vidéo montrant les policiers français utilisant canons à eau et gaz lacrymogènes contre les migrants dans la jungle de Calais. 2016

Street art. Peinture de Banksy face à l’ambassade française à Londres. Cosette devant un drapeau tricolore déchiré, en proie au gaz lacrymogène. Le QR code renvoie vers une vidéo montrant les policiers français utilisant canons à eau et gaz lacrymogènes contre les migrants dans la jungle de Calais. 2016

Paroles sur le site Rap Genius :https://genius.com/Disiz-la-peste-poisson-etrange-lyrics

Poisson étrange par Disiz la Peste.Clip de Rosalie Pruvost. 2017

Ce poisson étrange n’est autre qu’Aylan Kurdi, enfant syrien retrouvé mort sur une plage turque et dont la photo a fait le tour du monde.

[youtube]https://youtu.be/P0X7WCkLPwM[/youtube]

Le peintre Syrien Abdalla Al Omari ??????? ?????? a imaginé une galerie de portraits où les chefs d’états seraient des réfugiés. Ils veut ainsi interpeler les puissants de ce monde. L’artiste a fui la Syrie en 2012 pour trouver refuge en Belgique.

Sa dernière œuvre : The boat.Image associée

Comment dire l’amour ?

Image

La déclaration d’amour

Je ne sais pas dire, Barbara (paroles et musique) 1964.

Barbara : auteure, compositrice,  interprète française. 1930-1997)

Le lyrisme : expression personnelle de sentiments forts à travers la musicalité des mots.  lyrisme > lyre, instrument avec lequel le poète mythique Orphée s’accompagnait.

*****************************************************************************

Une proclamation d’amour, Ghérasim LUCA (1976)

G. LUCA (1913-1994): poète roumain surréaliste. Il s’installe en définitivement en France en 1953.

Poème mise en musique et interprété par Arthur H. Prendre corps.

http://www.dailymotion.com/video/xxhd2v_prendre-corps-arthur-h_creation

Prendre corps – Arthur H par Raftery

1 Comment le poète exprime l’amour ? invention d’un nouveau langage par dérivation des mots, anaphores et répétitions des pronoms « je » et « tu » et les métaphores

2 Quelles émotions s’expriment à travers le texte ? la  violence des émotions et la sensualité.

3 Rapport entre les images et le texte : oppositions et prolongement.

********************************************************************************

Passionnément, Ghérasim LUCA lecture par l’auteur ici

Le poème est un long bégaiement autour du mot « passionnément » qui révèle la difficulté de « dire l’amour », de dire « je t’aime ».

bégaiement : parler dans un débit irrégulier en répétant involontairement certaines syllabes.

Comment le bégaiement devient une expression lyrique ?

Le livrescolaire.fr (textes et liens)

*************************************************************************************

Phèdre, J.Racine, 1677.

Phèdre révèle sa passion coupable pour Hippolyte à sa confidente. Acte I sc 3.

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables !
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ;

L’amour est vécu comme une possession par la fureur divine de Vénus. Le sujet est impuissant, privé de parole et de volonté.

*************************************************************************************

Je vis, je meurs, Louise Labé. XVI è siècle.

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Le sonnet est composé de  2 quatrains où domine l’expression lyrique du sujet, « je ». Les tercets mettent en scène le dieu Amour (forme allégorique) devenu maître du « je ». Par le jeu des oppositions, l’amour est vécu tour à tour comme une source de souffrance et de jouissance.  La volta  invite à une relecture cyclique presque obsessionnelle comme l’est le sentiment amoureux.

*************************************************************************************

La rencontre

[youtube]https://youtu.be/G7acCyrU7wk[/youtube]

Romtom : Rencontre dans le train de banlieue.  .

*************************************************************************************

Renan Luce, La lettre.


Renan Luce La Lettre par lesaezyin[/dailymotion]

*************************************************************************************

La rupture.

Comment te dire adieu,Françoise Hardy

Sous aucun prétexte je ne veux
Avoir de réflexes malheureux,
Il faut que tu m’expliques un peu mieux
Comment te dire adieu.
Mon cœur de silex vite prend feu,
Ton cœur de pyrex résiste au feu,
Je suis bien perplexe, je ne veux
Me résoudre aux adieux.
Je sais bien qu’un ex amour n’a pas de chance,
Ou si peu,
Mais pour moi une explication vaudrait mieux.

Refrain
Sous aucun prétexte je ne veux
Devant toi surexposer mes yeux,
Derrière un kleenex je saurais mieux
Comment te dire adieu, (2X)

Tu as mis a l’index nos nuits blanches,
Nos matins gris-bleu,
Mais pour moi une explication vaudrait mieux.

Refrain
Paroles : Serge Gainsbourg (1973)

1 Compte le nombre de syllabes par vers.
2 Sur quelle syllabe tombe l’allitération en « ex » ?
3 Comment et pourquoi Gainsbourg a mis en valeur cette syllabe ?

4 Quel est le mot répété plusieurs fois ? Relève les assonances qui font écho à ce mot ?

https://youtu.be/mwhX5V1Gn6w

*************************************************************************************

Écrire un poème ou une chanson d’amour.

Écrire un texte lyrique (expression personnelle du « je » et musicalité) évoquant le trouble amoureux à un moment précis de la relation (rencontre, passion, rupture). Vous évoquerez les différentes sensations et émotions ressenties

  • à travers la musicalité de la langue ( allitérations, rimes, rythmes, vers réguliers ou hétérométriques…)
  •  à travers les figures de style (métaphore, personnification, allégorie, oppositions, anaphore…)
  • à la manière de Ghérasim LUCA, vous pouvez inventer un langage en jouant avec les néologismes, les paronymes, les répétitions, un mot clé.
  • à la manière de Renan Luce, vous pouvez évoquer les circonstances de la rencontre amoureuse.

*************************************************************************************

Poèmes mis en musique participant au

Concours académique L’ECRIRE et le DIRE.  2016-2017 (clic)

Sensation Rimbaud

Affiche de Rimbaud
fresque éphémère d'Ernest Pignon Ernest, vers 1978.
 Arthur Rimbaud (1854-1891) Adolescent révolté, Rimbaud commence à écrire lors d’une fugue, en 1870. A 17 ans, il mène une vie de bohème tumultueuse à Paris. 5 ans après, il abandonne la poésie et part en Afrique mener une vie d’aventurier.

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Jean Louis Aubert ( ex-chanteur du groupe Téléphone ) chante Rimbaud.

Questions de grammaire.

1 Quelle est la fonction de l’adjectif « nue » et de l’adjectif« heureux » 2 pts

2 A quel degré est l’adjectif « beau » dans la phrase : 1pt

Ce poème est le plus beau des poèmes de Rimbaud.

3 Utilise le comparatif d’infériorité de l’adjectif « long » pour comparer « Sensation » et « Ma bohème »

La ville , lieu de tous les possibles.

[youtube]https://youtu.be/Bg4HA4JKN3M[/youtube]

J‘avoue que c’est bon de se barrer à la mer ou à la campagne
Quand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t’accompagne
Nouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriques
Respirer un air meilleur ça change de mon bout de périphérique
Est-ce que t’as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt
Est-ce que t’as déjà marché pieds nus dans l’herbe haute, je voudrais
Surtout pas représenter l’écolo relou à 4 centimes
Mais la nature nourrit l’homme et rien que pour ça faut qu’on l’estime
Donc la nature je la respecte, c’est peut-être pour ça que j’écris en vers
Mais c’est tout sauf mon ambiance, j’appartiens à un autre univers
Si la campagne est côté face, je suis un produit du côté pile
Là où les apparts s’empilent, je suis enfant de la ville
Je sens le cœur de la ville qui cogne dans ma poitrine
J’entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crime
D’aimer le murmure de la rue et l’odeur de l’essence
J’ai besoin de cette atmosphère pour développer mes sens

{Refrain:}
Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit
J’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris
J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages
Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages

Je trempe ma plume dans l’asphalte, il est peut-être pas trop tard
Pour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirs
Le bitume est un shaker où tous les passants se mélangent
Je ressens ça à chaque heure et jusqu’au bout de mes phalanges
Je dis pas que le béton c’est beau, je dis que le béton c’est brut
Ça sent le vrai, l’authentique, peut-être que c’est ça le truc
Quand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s’y reflètent nos vies
Et on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu’ici
Difficile de traduire ce caractère d’urgence
Qui se dégage et qu’on vit comme une accoutumance
Besoin de cette agitation qui nous est bien familière
Je t’offre une invitation pour cette grande fourmilière
J’suis allé à New York, je me suis senti dans mon bain
Ce carrefour des cultures est un dictionnaire urbain
J’ai l’amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruent
Comme à l’angle de Broadway et de la 42ème rue

{Refrain:}
Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit
J’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris
J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages
Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages

Je me sens chez moi à Saint-Denis, quand y’a plein de monde sur les
quais
Je me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkais
Pourtant j’ai bien conscience qu’il faut être sacrément taré
Pour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés
Mais j’ai des explications, y’a tout mon passé dans ce bordel
Et face à cette folie, j’embarque mon futur à bord d’elle
A bord de cette pagaille qui m’égaye depuis toujours
C’est beau une ville la nuit, c’est chaud une ville le jour
Moi dans toute cette cohue je promène ma nonchalance
Je me ballade au ralenti et je souris à la chance
D’être ce que je suis, d’être serein, d’éviter les coups de surin
D’être sur un ou deux bons coups pour que demain sente pas le purin
Je suis un enfant de la ville donc un fruit de mon époque
Je vois des styles qui défilent, enfants du melting-pot
Je suis un enfant tranquille avec les poches pleines d’espoir
Je suis un enfant de la ville, ce n’est que le début de l’histoire

http://lareclame.fr/logorama+court+metrage+marques

Voyage en poésie.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay XVI ème siècle
Heureux qui comme Ulysse interprété par RIDAN

********************************************************************************************

Raymond Queneau (1903-1976)

Poète surréaliste, il appartient au groupe de l’OuLiPo, poésie fondée sur le jeu avec les mots à partir de contraintes)

Un train qui siffle dans la nuit ….

Un train qui siffle dans la nuit 

C’est un sujet de poésie

Un train qui siffle en Bohême

C’est la le sujet d’un poême

Un train qui siffle mélod’

Ieusement c’est pour une ode

Un train qui siffle comme un sansonnet

C’est bien un sujet de sonnet

Et un train qui siffle comme un hérisson

ça fait tout un poéme épique 

Seul un train sifflant dans la nuit 

fait un sujet de poésie

****************************************************************************************************
Noir Désir – Le Vent Nous Portera

Je n’ ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien (là)
Le vent nous portera


Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s’il ne sert à rien (va)
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera

La caresse et la mitraille
et Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
Le vent les portera


Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera


Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et qu’est-ce qu’on en retient ?
Le vent l’emportera


Pendant que la marée monte
et Que chacun refait ses comptes
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera

Tout disparaîtra mais
Le vent nous porte

*********************************************************************************************

La culture urbaine

Hip hop :  mouvement culturel urbain né aux Etats-Unis en 1970 qui regroupe le rap, le slam, le breakdance, les tags et les graffitis.

Rap : mouvement musical né aux Etat-Unis en 1983 où les paroles sont récités de manière hachée sur un fond musical.

Slam : mouvement poétique né aux Etats-Unis en 1980. Poèmes récités de manière rythmée et scandée a capella.

*************************************************************************

ABD-AL-MALIK,GIBRALTAR

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui pleure un rêve qui prendra vie, une fois passé Gibraltar.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui se d’mande si l’histoire le retiendra comme celui qui portait le nom de cette montagne.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui meurt sa vie bête de « gangsta rappeur » mais …

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune homme qui va naître, qui va être celui qu’les tours empêchaient d’être.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui boit, dans ce bar où les espoirs se bousculent, une simple canette de Fanta. Il cherche comme un chien sans collier le foyer qu’il n’a en fait jamais eu, et se dit que p’t-être, bientôt, il ne cherchera plus. Et ça rit autour de lui, et ça pleure au fond de lui. Faut rien dire et tout est dit, et soudain … soudain il s’fait derviche tourneur, Il danse sur le bar, il danse, il n’a plus peur, enfin il hurle comme un fakir, de la vie devient disciple.

Sur le détroit de Gibraltar y’a un jeune noir qui prend vie, qui chante, dit enfin « je t’aime » à cette vie. Puis les autres le sentent, le suivent, ils veulent être or puisqu’ils sont cuivre. Comme ce soleil qui danse, ils veulent se gorger d’étoiles, et déchirer à leur tour cette peur qui les voile.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui n’est plus esclave, qui crie comme les braves, même la mort n’est plus entrave. Il appelle au courage celles et ceux qui n’ont plus confiance, il dit : « ramons tous à la même cadence !!! ». Dans le bar, y’a un pianiste et le piano est sur les genoux, le jeune noir tape des mains, hurle comme un fou. Fallait qu’elle sorte cette haine sourde qui le tenait en laisse, qui le démontait pièce par pièce.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui enfin voit la lune le pointer du doigt et le soleil le prendre dans ses bras. Maintenant il pleure de joie, souffle et se rassoit. Désormais l’Amour seul, sur lui a des droits.

Sur le détroit de Gibraltar, un jeune noir prend ses valises, sort du piano bar et change ses quelques devises, Encore gros d’émotion il regarde derrière lui et embarque sur le bateau. Il n’est pas réellement tard, le soleil est encore haut.

Du détroit de Gibraltar, un jeune noir vogue, vogue vers le Maroc tout proche. Vogue vers ce Maroc qui fera de lui un homme …

Sur le détroit de Gibraltar … sur le détroit de Gibraltar … Vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc, Sur le détroit de Gibraltar, vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc …

Télégramme de Dakar, Henri Michaux

[youtube]https://youtu.be/hEeJIw010Q0[/youtube]

Roméo et Juliette

Description de cette image, également commentée ci-aprèsBeing BessShakespeare (1564-1616) auteur dramatique (38 pièces) il est l’illustre représentant du « théâtre élisabéthain ». Naissance à Statford en Angleterre. D’abord comédien ambulant, il devient célèbre comme acteur, auteur et directeur de théâtre. Il est Membre de la troupe théâtrale du lord-chambellan chargé d’organiser des spectacles et copropriétaire du Globe. Ses pièces sont jouées à la cour d’Elisabeth 1er. Après une vingtaine d’années passées au théâtre, il revient dans sa ville natale et meurt.

Il s’illustre dans les différents genres de théâtre. Les comédies : La mégère apprivoisée (1591),Beaucoup de bruit pour rien (1598).       

Les tragicomédie comme La tempête (1611)

Les tragédies : Roméo et Juliette (1593), Hamlet (1600), Othello (1604), Macbeth (1606).  Il écrit Roméo et Juliette alors que les théâtres sont fermés à Londres, à cause de la peste. Ils seront détruits entre 1642 et 1644 sur ordre du Parlement puis rouverts à la Restauration des Stuart en 1660.

Continuer la lecture

Le déserteur. B.Vian

Lettre écrite pendant la guerre d’Indochine( Vietnam, Laos, Cambodge) au moment du début de la guerre d’Algérie qui entraîne l’envoi de jeunes appelés. Dans ce contexte, la chanson pacifiste provoque un scandale puis est interdite.
10 ans après, la jeune radio Europe 1 diffuse la chanson qui connaît un immense succès. Elle sera reprise par Serge Regiani, John Baez, Paul, Peter and Mary qui en feront un hymne de protestation contre la guerre du Vietnam aux USA, dans les années 1965-1970.

Le déserteur : texte et questions

1ère version du Déserteur chantée par Mouloudji et non censurée. 1954

La chanson a été reprise  par Renaud en 1983 dans un esprit soixante-huitard.

Renaud anarchiste, antimilitariste, écologiste, dénonce la course à l’armement nucléaire entre les grandes puissances  et prône le retour à la vie simple, à la nature et les valeurs d’amitié et de fraternité. Ici la tradition familiale de patriotisme a laissé la place à l’antimilitarisme de père en fils.

Le vocabulaire est volontairement plus argotique, voire vulgaire dans un esprit de provocation et de rejet des valeurs établies.

Boris Vian

Biographie de Boris Vian

Exposition  du 18 Octobre 2011 au 15 Janvier 2012, à la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterand.

L’inclassable Boris VIAN

1958. A l’intérieur du cabaret de jazz « Le Tabou », les frères Vian, Boris à la trompette, Alain à la batterie et Lélio à la guitare, interprètent « Sheikh of Araby ».Plan extérieur de la façade de la boite de jazz « Le tabou ».( 3mn)*

Voel Martin, un inventeur a réalisé le pianocktail. Il est présenté ici dans l’émission La boite à musique de  Jean François Zygel.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Py7MyPRHTvI&t=5m31s[/youtube]

Continuer la lecture

Lettre : G.Sand/C.Dion

En 1833, George Sand, pseudonyme d’Aurore Maupin, rencontre Alfred de Musset au cours d’un dîner. Ce sont deux écrivains. Ils tombent amoureux et vivent une liaison à Paris pendant plusieurs mois.  A l’occasion d’un séjour à Fontainebleau ,Musset est pris d’hallucinations dans la forêt,  aux Gorges de Franchart. En décembre, ils partent ensuite à Venise mais leur relation se dégrade : tour à tour malade, ils se trompent mutuellement. George Sand rédige une lettre où elle exprime son amour malgré la rupture..

Le début de cette très longue lettre a inspiré à Céline Dion une très belle chanson d’amour.

Continuer la lecture