La ville : poésie et chansons.

La ville, Emile Verhaeren 1893.

[youtube]https://youtu.be/9K-hkW6KEi8[/youtube]

  1. A travers quelle métaphore est présentée la ville ?
  2. Sur quels aspects de la ville cette métaphore insiste-t-elle ?
  3. Quels sont toutes les autres références mythologiques ?
  4. Quelles sensations dominent ?
  5. Relevez des assonances et des allitérations qui suggèrent les bruits de la ville industrielle.
  6. Relevez des figures de style. Quels effets produisent-elles ?

Jules Laforgue (1860-1887),
Spleen (Le Sanglot de la terre, 1901)

Tout m’ennuie aujourd’hui. J’écarte mon rideau.
En haut ciel gris rayé d’une éternelle pluie.
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d’eau.

Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,
Et machinalement sur la vitre ternie
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.
Bah! sortons, je verrai peut-être du nouveau.

Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.
Des fiacres, de la boue, et l’averse toujours…
Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds…

Je mange, et bâille, et lis, rien ne me passionne…
Bah ! Couchons-nous. – Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !
Seul je ne puis dormir et je m’ennuie encor.

7 novembre 1880

Paul VERLAINE (1844-1896)
(Recueil : La bonne chanson)

Le bruit des cabarets, la fange du trottoir,
Les platanes déchus s’effeuillant dans l’air noir,
L’omnibus, ouragan de ferraille et de boues,
Qui grince, mal assis entre ses quatre roues,
Et roule ses yeux verts et rouges lentement,
Les ouvriers allant au club, tout en fumant
Leur brûle-gueule au nez des agents de police,
Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,
Bitume défoncé, ruisseaux comblant l’égout,
Voilà ma route – avec le paradis au bout.

Orelsan, Dans ma ville on traine

https://genius.com/Orelsan-dans-ma-ville-on-traine-lyrics 

Texte et questions.

Enfant de la ville, Grand Corps Malade 2008

La Tour de Pise, de J.F Cohen. Clip réalisé par Michel Gondry.

Le syndrome, Jazzy Bazz : https://genius.com/Jazzy-bazz-le-syndrome-lyrics

Rédaction : 

J’écris une déambulation poètique dans ma ville ou plus largement mon territoire. 

Je construis un parcours poétique à travers l’espace et le temps (plan). 

J’évoque des rues, des quartiers, des zones à travers des descriptions d’architectures, d’ambiances, de population; à travers des sensations (vue, odorat, ouïe, toucher, goût), à travers des émotions, des souvenirs. 

Je choisis soigneusement des mots pour leurs qualités sonores (assonances et allitérations) et rythmiques ( longueur et accentuation du mot dans la phrase et le vers). Je peux varier les registres de langue pour créer des effets de contrastes ( du soutenu au familier). 

J’emploie des figures de style pour suggérer des images. 

Voyage en poésie.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay XVI ème siècle
Heureux qui comme Ulysse interprété par RIDAN

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Raymond Queneau (1903-1976)

Poète surréaliste, il appartient au groupe de l’OuLiPo, poésie fondée sur le jeu avec les mots à partir de contraintes)

Un train qui siffle dans la nuit ….

Un train qui siffle dans la nuit 

C’est un sujet de poésie

Un train qui siffle en Bohême

C’est la le sujet d’un poême

Un train qui siffle mélod’

Ieusement c’est pour une ode

Un train qui siffle comme un sansonnet

C’est bien un sujet de sonnet

Et un train qui siffle comme un hérisson

ça fait tout un poéme épique 

Seul un train sifflant dans la nuit 

fait un sujet de poésie

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Noir Désir – Le Vent Nous Portera

Je n’ ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien (là)
Le vent nous portera


Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s’il ne sert à rien (va)
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera

La caresse et la mitraille
et Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
Le vent les portera


Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera


Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et qu’est-ce qu’on en retient ?
Le vent l’emportera


Pendant que la marée monte
et Que chacun refait ses comptes
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera

Tout disparaîtra mais
Le vent nous porte

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La culture urbaine

Hip hop :  mouvement culturel urbain né aux Etats-Unis en 1970 qui regroupe le rap, le slam, le breakdance, les tags et les graffitis.

Rap : mouvement musical né aux Etat-Unis en 1983 où les paroles sont récités de manière hachée sur un fond musical.

Slam : mouvement poétique né aux Etats-Unis en 1980. Poèmes récités de manière rythmée et scandée a capella.

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ABD-AL-MALIK,GIBRALTAR

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui pleure un rêve qui prendra vie, une fois passé Gibraltar.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui se d’mande si l’histoire le retiendra comme celui qui portait le nom de cette montagne.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui meurt sa vie bête de « gangsta rappeur » mais …

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune homme qui va naître, qui va être celui qu’les tours empêchaient d’être.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui boit, dans ce bar où les espoirs se bousculent, une simple canette de Fanta. Il cherche comme un chien sans collier le foyer qu’il n’a en fait jamais eu, et se dit que p’t-être, bientôt, il ne cherchera plus. Et ça rit autour de lui, et ça pleure au fond de lui. Faut rien dire et tout est dit, et soudain … soudain il s’fait derviche tourneur, Il danse sur le bar, il danse, il n’a plus peur, enfin il hurle comme un fakir, de la vie devient disciple.

Sur le détroit de Gibraltar y’a un jeune noir qui prend vie, qui chante, dit enfin « je t’aime » à cette vie. Puis les autres le sentent, le suivent, ils veulent être or puisqu’ils sont cuivre. Comme ce soleil qui danse, ils veulent se gorger d’étoiles, et déchirer à leur tour cette peur qui les voile.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui n’est plus esclave, qui crie comme les braves, même la mort n’est plus entrave. Il appelle au courage celles et ceux qui n’ont plus confiance, il dit : « ramons tous à la même cadence !!! ». Dans le bar, y’a un pianiste et le piano est sur les genoux, le jeune noir tape des mains, hurle comme un fou. Fallait qu’elle sorte cette haine sourde qui le tenait en laisse, qui le démontait pièce par pièce.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui enfin voit la lune le pointer du doigt et le soleil le prendre dans ses bras. Maintenant il pleure de joie, souffle et se rassoit. Désormais l’Amour seul, sur lui a des droits.

Sur le détroit de Gibraltar, un jeune noir prend ses valises, sort du piano bar et change ses quelques devises, Encore gros d’émotion il regarde derrière lui et embarque sur le bateau. Il n’est pas réellement tard, le soleil est encore haut.

Du détroit de Gibraltar, un jeune noir vogue, vogue vers le Maroc tout proche. Vogue vers ce Maroc qui fera de lui un homme …

Sur le détroit de Gibraltar … sur le détroit de Gibraltar … Vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc, Sur le détroit de Gibraltar, vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc …

Télégramme de Dakar, Henri Michaux

[youtube]https://youtu.be/hEeJIw010Q0[/youtube]

Boris Vian La complainte du progrès

Chanson composée en 1956 pendant la période des »Trente glorieuses », 1946-1975, période de prospérité marquée par la croissance économique et l’apparition des nouveaux produits de consommation ( voitures, téléphone, électroménager, réfrigérateur, machine à laver, télévision) qui révolutionnent les modes de vie.
La complainte du progres

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