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De Gaulle en week-end

Marrant, non ? Juste un petit coup de coeur, pour le week-end. Une bande dessinée (pour une fois) très drôle signée Jean-Yves FERRI (couleurs de Patrice LARCENET). C’est Mme Leviss, documentaliste au CDI du Collège Sainte Clotilde (Douai) qui me l’a fait découvrir cette semaine. L’histoire ? Comme si vous ne la connaissiez pas déjà… Non ?

Alors, disons que cela se passe durant l’été 1956. De Gaulle est à la plage, en compagnie de son épouse, Yvonne, du fiston, de son fidèle Lebornec et de son chien Wehrmacht, rejeton du chien-loup d’Hitler. Rien de tel qu’un peu d’oisiveté pour se préparer à diriger la France… Torse nu, en short, les tongs aux pieds et le blaire au vent, il laisse son esprit fluctuer au grès des marées, se tenant les mains dans le dos. Tantôt il pique un roupillon, tantôt il se baigne, tantôt il joue avec Wehrmacht… Par moment, il ne peut réprimer sa verve déclamatoire à l’encontre d’une mouette ou d’une bigoudène. Mais attention, toujours avec cette noblesse de corps et d’esprit qui le caractérise… De la classe, mais avec une drôlerie qu’on ne lui connaissait pas encore ! Courez vite dans chez votre libraire préféré pour découvrir ce petit bijou.

A moins que vous ne soyez un petit peu patient : il sera très prochainement disponible au CDI de Ste Clo… Promis !

De Gaulle à la plage de Jean-Yves FERRY (Couleurs Patrice LARCENET)

Éditions Poisson – pilote / DARGAUD, 2007

Vimy, sortie pédagogique

Aujourd’hui, lundi 15 septembre 2008, les élèves de troisième du Collège Ste Clotilde (Douai) se sont rendus au Mémorial canadien de Vimy. Dans un silence pesant, notre bus s’est tout d’abord garé à quelques minutes du Mémorial, là où le paysage garde les blessures causés par les obus de la Grande guerre. Autour de ces trous béants et impressionnants, les tranchées et les souterrains restaurés font revivre cette journée historique, à la fois si lointaine et si proche. Nous avons fini par découvrir ce gigantesque monument qui émergeait de la brume.

C’est l’hommage le plus impressionnant que le Canada ait rendu à ceux de ses citoyens qui ont combattu et donné leur vie au cours de la Première Guerre mondiale. Ce Mémorial est devenu terre canadienne  « un don de la nation française au peuple canadien » et symbole de l’histoire internationale, sur lequel sont gravés les noms des victimes des combats. Il a été élevé à la mémoire des 66000 jeunes canadiens ayant laissé leur vie ici et en France et commémore la bataille du 9 avril 1917. Sur place, nous avons rencontrés quelques canadiens avec qui nous avons pu échanger quelques mots. Deux d’entre eux venaient de Toronto et nous ont souhaité « la bienvenue chez eux » ! Progressivement, nous avons fait le tour de ce Monument gigantesque. Il fait plus qu’indiquer l’emplacement des combats dont les Canadiens tirent une grande fierté. C’est un hommage à tous ceux qui ont combattu pour leur pays durant ces quatre années de guerre et, en particulier, à ceux qui ont donné leur vie.

Nous avons achevé la matinée sur une impression étrange. Alors que nous arrivions sur la colline de Notre Dame de Lorette, le soleil perçait enfin le ciel nuageux. C’était pour nous faire découvrir les 19.000 croix plantées dans le cimetière et mémorial français qui commémorent les violents combats de 1915. Tant de soldats si jeunes tombés en si peu de temps. Bien mieux que dans un livre, cette sortie nous a fait comprendre le vrai sens du mot sacrifice.

Difficile d’assumer un tel héritage…

Pour télécharger quelques photos souvenir, cliquez ICI

pour ouvrir le fichier téléchargé compressé, vous aurez peut-être besoin de ce type de logiciel

1914-1918 sur le terrain : Vimy

Afin de vous aider à mieux préparer la sortie de lundi prochain, voici en avant-première le Dossier original qui vous sera distribué à votre montée dans le bus. Outre le fait que cela vous permettra d’apprécier (pour une fois…) une version couleur de meilleure qualité qu’une simple photocopie, c’est surtout l’occasion pour vous de gagner du temps et de vous préparer au mieux à répondre aux différentes questions qui vous seront posées à l’issue de votre visite. Attention ! Le dossier complet sera à ramener complété en classe dés le prochain cours d’histoire. Il sera contrôlé.

Dossier pédagogique VIMY

Profitons de l’occasion pour découvrir la bataille de Vimy

Fin 1916, lorsque les 35 000 canadiens arrivèrent à Vimy, ils savaient que les combats seraient très difficiles. Les troupes françaises, qui avaient remporté la bataille de la marne et résisté aux terribles assauts allemands à Verdun, n’avaient pu prendre entièrement et conserver Vimy. La position était tenue par 10 000 allemands, le « Gruppe Vimy« , de la sixième armée du général Ludwig von Falkenhausen. Ils avaient redoutablement fortifié la position par des constructions en béton armé, des barbelés, des nids de mitrailleuse, des tunnels et des tranchées.

Présents depuis 1915 sur le front, les canadiens avaient, cette fois-ci, du fil à retordre. Fort de l’expérience des anglais qui avaient lancé, l’année précédente, des hommes insuffisamment entrainés contre des soldats allemands aguerris par 2 années de combats, la préparation fut minutieuse. Le général Byng, commandant le corps canadien, envoya le major général Currie étudier les méthodes de combat des troupes françaises. Les observations jouèrent un rôle primordial dans le déroulement de la bataille. Un entrainement intensif, soigné et aussi réel que possible fut donné aux soldats. Il se déroula sur un terrain à la configuration la plus proche de celle du secteur de Vimy. Les canadiens furent formés au combat au corps à corps et à la baïonnette.

La composition tactique des unités est réorganisée. Un peloton (35 à 40 hommes) qui comprenait 4 sections de fusiliers est désormais formé de 2 sections de fusiliers, une section de grenadiers et une section de mitrailleurs. Placés dorénavant au coeur de l’action, grenadiers et mitrailleurs décuplent la puissance de feu et l’efficacité du peloton en configuration de combat. D’autre part, la doctrine sur l’usage des mitrailleuses est rédéfinie. D’un usage défensif, on passe à un usage offensif. Au coeur du champ de bataille, elles protègent directement le terrain conquis et la progression des fantassins.

Dés le 20 mars 1917, un bombardement de préparation s’abattit sur la ligne allemande. Il s’intensifia à tel point que la semaine précédant l’assaut fut appelée « la semaine de souffrance » par l’armée allemande. Le lundi de Pâques 9 avril 1917, à 5 h 30, un millier de canon et des dizaines de mitrailleuses ouvrirent le feu. Sous une pluie mélée de neige, les fantassins canadiens sortent de leur tranchée. Derrière le feu roulant, ils progressent vers les défenses allemandes disloquées et se battent avec les survivants de la tranchée adverse à la grenade.

Après seulement deux heures de combats, trois des quatre divisions canadiennes ont atteint leurs objectifs. Sur la colline 145, le 87ième bataillon de la quatrième division canadienne est sérieusement accroché par des nids de mitrailleuses. Ce bataillon perd 50 % de son effectif. Le soir du 9 avril, la majeure partie des objectifs est atteinte. Vers minuit,une contre-attaque allemande est tenue en échec puis une autre à l’aube. Les 3 jours suivants, les canadiens s’emparent des deux derniers lieux de résistance. Suite à cette offensive, l’armée allemande se replie de 6 km sur une nouvelle position.Les canadiens aperçoivent alors la plaine de Douai.

Cette attaque qui ne devait être qu’une diversion fut le seul succès des offensives alliées de 1917. De plus, ce fut la première victoire militaire du Canada en tant que nation indépendante. Des jeunes gens venus des quatre coins du pays s’étaient battus côte à côte victorieusement. Cette victoire d’une importance cependant mineure sur le plan militaire permit à une jeune nation de naitre et de s’affirmer. Elle est le symbole de la naissance du Canada. Le gouvernement canadien déclara le 9 avril « jour de la bataille de Vimy » et met en berne son drapeau sur la tour de la Paix.

Les canadiens remportèrent également des victoires à Arleux en avril, à Fresnoy en mai, sur la côte 70 en août et à Passchendale en novembre. Ces victoires donnèrent au corps canadien d’être la plus efficace des machines de guerre. Les canadiens s’illustrèrent encore durant les derniers cent jours de guerre lors des batailles d’Amiens, d’Arras et de Cambrai.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1e2ld_green-fields-of-france-fureys_music[/dailymotion]

Pour en savoir un peu plus :

– le site du Mémorial Canadien de Vimy

– l’article complet qui lui est consacré sur Wikipedia

– le site du Musée de la guerre canadien

C’est quoi le parti socialiste ?

Bonne question (évidemment) pour clore cette période estivale… et l’Université d’été du parti socialiste. Tout le monde en parle, tout le monde en a entendu parler mais personne ne sait – avouons le – clairement ce que c’est. Alors pour mieux nous y retrouver, il va nous falloir remonter quelques années en arrière – comme toujours…

Le Parti socialiste (PS) est le principal parti politique français de la gauche gouvernementale, à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Il s’agit en 2008 du deuxième parti politique français en nombre d’adhérents revendiqués. Mais que de chemin parcouru pour en arriver là !

Des hommes comme Saint-Simon, Fourier ou Cabet sont les premiers penseurs socialistes. Ils développèrent leurs théories dans la première partie du XIXe  siècle. Appartenant à  une bourgeoisie certes éclairée  mais plus favorisée, leurs idées influencent peu les milieux plus populaires. On les qualifie alors “d’utopistes” et ils se démarquent progressivement du socialisme historique, développé par la suite par Karl Marx. Le socialisme en tant que tel est véritablement né au cœur de la Révolution industrielle ; les nouvelles conditions de travail engendrées par celle-ci entrainent des révoltes vite réprimées : révolte des Canut lyonnais en 1831, journées de juin 1848, Commune de Paris en 1871…

La “question sociale” est mise au premier plan, mais la révolution de 1848 fait déjà apparaitre des divergences (déjà !?) entre les démocrates socialistes réformistes (Ledru-Rollin, Louis Blanc) qui souhaitent réformer la société par la voie légale et les partisans de la révolution (Blanqui, Barbès), qui considèrent la violence comme le seul moyen permettant un changement profond du système économique et social.
Le combat pour la république, contre la monarchie censitaire et contre le second Empire, se conjugue alors avec la lutte contre les nouvelles conditions de travail et de vie engendrées par la révolution industrielle. La gauche républicaine s’organise et cherche à effectuer une synthèse entre la tradition montagnarde de la révolution de 1789-1794 et les questions sociales que le mouvement ouvrier naissant fait surgir.

La Deuxième Internationale est constituée en 1889 à Paris et l’influence des idées de Karl Marx y est dominante. Cependant, les idées libertaires et anarcho-syndicalistes continuent à influencer une partie du mouvement ouvrier, qui manifeste sa méfiance à l’égard de la politique. Après la reconnaissance du droit syndical en 1884, la Confédération générale du travail (CGT) se constitue en 1895. En 1906, elle adopte la « Charte d’Amiens » qui consacre le principe de l’indépendance du syndicalisme par rapport aux partis politiques. De là découle l’absence de liens entre partis et syndicats. C’est cette particularité qui nous distingue des autres partis socialistes d’Europe du Nord (la social-démocratie).

Le socialisme politique en France s’unifie enfin en 1905, au congrès du Globe avec la fusion des différents courants socialistes (« guesdistes », « blanquistes », « réformistes »…) dans la nouvelle Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO). Peu à peu, le député du Tarn Jean Jaurès s’impose comme la figure majeure du socialisme français, par son combat pour l’unité, par sa volonté de synthèse entre la république et le socialisme, entre le patriotisme et l’internationalisme, entre les idées marxistes et la tradition de la Révolution française libérale. La SFIO, qui se veut parti ouvrier, a acquis une large base électorale (en particulier avec le socialisme municipal) et militante : les paysans, les ouvriers, les artisans côtoient les intellectuels et les fonctionnaires.

Débute alors l’histoire très mouvementée du socialisme qui ne cesse de naviguer entre union et scission (de 1905 à 1920). Il réussit, pour la première fois, à conquérir le pouvoir grâce au Cartel des Gauches : c’est le Front Populaire (1936-1938). Durant la Seconde guerre mondiale, le parti se place très clairement du côté de la Résistance. C’est donc tout naturellement qu’il est à la première place des instances de la toute nouvelle IVe République (1939-1958). Face à la déferlante gaulliste, de 1958 à 1971, la gauche va se chercher longtemps, très longtemps…

Il faudra attendre juillet 1969 et le Congrès d’Issy-les-Moulineaux, pour que la SFIO (avec des hommes comme Guy Mollet, Pierre Mauroy ou Gaston Defferre) s’associe à l’UCRG (d’Alain Savary) et l’UCGS (de Jean Poperen) pour former le Parti Socialiste (PS). L’unité de la gauche est enfin devenue une réalité…

Aujourd’hui, c’est l’un des principaux axes de discussion au sein du parti.

Qui a dit que l’histoire était un éternel recommencement ?

Pour en savoir plus sur le sujet :

– un article très documenté sur l’histoire du socialisme français (Wikipedia)

– le site officiel du Parti Socialiste français

– le site officiel de l’Institut François Mitterrand

– le dossier très complet du JDD sur les différents courants au P.S en 2008

Pourquoi comparer Obama à Martin Luther King ?

45 ans jour pour jour après le légendaire discours de Martin Luther King -« I have a dream…« -, Barack Obama a électrisé les 75000 fans réunis dans le stade des Broncos de Denver en conclusion de la convention démocrate. Le sénateur de l’Illinois a accepté la nomination de son parti et sera donc le premier noir en position d’entrer à la Maison blanche… Le show millimétré s’est déroulé exactement comme prévu et Barack Obama était bien décidé à faire résonner cet évènement exceptionnel avec l’histoire, 45 ans après le « rêve » de Martin Luther King. Après avoir été acclamé pendant plusieurs minutes, le candidat démocrate a lancé avec punch le duel qui l’opposera au camp républicain s’appliquant pendant un discours de plus d’une heure à décocher des attaques cinglantes contre son rival.

Il y a exactement 45 ans, mon père était à Washington […] et proclamait : J’ai fait un rêve, qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de sa croyance”, a dit le fils du Dr King. “Nous sommes tous les enfants de ce rêve et [il] est présent dans nos coeurs et nos esprits. Mais pas seulement. Il vit dans nos espoirs et nos rêves, la compétence et le courage, la droiture et l’aisance de Barack Obama […] Alors que j’attendais de venir sur le podium, je ne pouvais m’empêcher de penser combien mon père aurait été fier. Fier de Barack Obama, fier du parti qui l’a nommé et fier de l’Amérique qui va l’élire”, a dit Martin Luther King III aux 75 000 personnes rassemblées à l’Ivesco Stadium de Denver dans l’attente du candidat démocrate à la Maison Blanche.

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Fils et petit-fils de pasteur Martin Luther King est devenu un des plus grands défenseurs des droits de l’homme et de la paix de ce siècle. Elevé dans une société régie par la ségrégation (sud des Etats-Unis), il va très vite lutter en faveur de l’intégration des Noirs dans la société américaine. Son action commence en 1955, lors de l’affaire du boycott des transports publics de Montgomery et se poursuit dans la revendication des «Civil Rights» (droits civiques). Arrêté, injurié, menacé de mort, sa maison dynamitée, il ne cesse de prôner le recours à la non-violence : rassemblements, marches (comme celle de Washington – plus de 250’000 marcheurs de la paix -), sit-in, manifestations et désobéissance civile. Il se bat également pour l’obtention des «Social Rights» (droits sociaux), car les Noirs se trouvent trop souvent dans la misère.
En 1964, il est le plus jeune lauréat du Prix Nobel de la paix a être récompensé : il n’a que 36 ans. En 1968, à Memphis (Tennessee), M.L. King est assassiné, alors qu’il vient soutenir une grève des éboueurs de la ville. L’enquête est menée de façon hâtive, son assassin est rapidement arrêté, jugé et condamné à la prison à perpétuité.

Pourquoi la guerre a t’elle éclaté en Ossétie du Sud ?

Le 8 août 2008, l’armée géorgienne a lancé une vaste opération militaire pour reprendre le contrôle de sa province sécessionniste d’Ossétie du Sud, dont la capitale, Tskhinvali, est le théâtre d’intenses combats avec les forces séparatistes. Très sincèrement, une telle opération militaire apparaissait plus que déraisonnable : elle était tout simplement irréaliste. Malgré cela, dans la nuit du 7 au 8 août, l’armée géorgienne – qui demeure l’une des mieux équipées et des mieux entraînées des anciens pays composant l’U.R.S.S – a lancé une attaque massive contre la république séparatiste prorusse d’Ossétie du Sud. Selon les autorités géorgiennes, il s’agissait de riposter à « des agressions récurrentes sud-ossètes » contre des villages à majorité géorgienne et de rétablir « la paix et l’ordre constitutionnel » dans la république rebelle [d’après Izvestia, quotidien moscovite ].

SI la Géorgie a décidé de passer à l’action, c’est officiellement en raison de la poursuite des bombardements de villages géorgiens par les séparatistes ossètes. La Géorgie a donc décidé d’envoyer les blindés dans cette enclave qui a fait sécession en 1992, avec la bénédiction de Moscou… Très vite, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili affirma alors que l’armée géorgienne contrôlait la capitale de l’Ossétie du Sud, ce que le gouvernement de la république indépendantiste (non reconnu) a immédiatement démenti. La guerre a en fait d’abord frappé les habitants de Tskhinvali pendant la nuit, quand les forces géorgiennes ont commencé à pilonner massivement la ville. Maïa Kharibova, correspondante sur place de la radio Echo de Moscou, reprise par le quotidien russe Kommersant, a déclaré que les citoyens ossètes, dont beaucoup ont la nationalité russe, avaient demandé à Dimitri Medvedev sa protection.

Carte_Georgie_2008

La Russie est alors passée à la contre-attaque. Les unités blindées de la 58e armée, stationnée en Ossétie du Nord (une république autonome côté russe du Caucase), sont entrées dans Tskhinvali, la capitale sud-ossète, alors qu’elle était sur le point d’être prise par les troupes géorgiennes. Selon les autorités géorgiennes, l’aviation russe a bombardé plusieurs villes géorgiennes ainsi que des bases militaires aux environs de Tbilissi. Même si le président Dmitri Medvedev n’avait pas réagi avant que son Premier ministre Vladimir Poutine, depuis Pékin où il était venu assister à l’ouverture des Jeux, n’annonce que l’agression géorgienne appellerait une réaction russe, Moscou avait clairement fait le choix de la défense de « ses citoyens » – les Ossètes du Sud se sont presque tous vus attribuer la nationalité russe.

Tbilissi et Moscou se disputent depuis le contrôle de la province. D’un côté, la Géorgie accuse la Russie d’agresser ouvertement son territoire : Moscou aurait bombardé des bases aériennes, son port de Poti sur la mer Noire et dépêché des blindés et des troupes en Ossétie du Sud en renfort de son contingent de maintien de la paix. Un journaliste de Reuters a par ailleurs vu un avion de combat russe larguer une bombe sur un immeuble résidentiel de la ville géorgienne de Gori, située à une cinquantaine de kilomètres de Tskhinvali.

De son côté, l’armée russe, qui a reconnu  depuis que deux de ses avions de combat avaient été abattus par les forces géorgiennes, mais dément avoir « bombardé des populations civiles », affirme ne mener qu’une simple opération de « maintien de la paix », et a déjà prévu d’envoyer des troupes supplémentaires. « Nos soldats de la paix et nos unités venues en renfort mènent actuellement une opération destinée à contraindre la partie géorgienne à accepter la paix« , a déclaré le président russe, Dmitri Medvedev. « Ils ont également la responsabilité de protéger la population. C’est ce que nous faisons en ce moment« , a-t-il assuré, selon les propos rapportés par les agences de presse russes. Moscou accuse par ailleurs l’Ukraine d’encourager la Géorgie à mener un nettoyage ethnique en Ossétie du Sud en fournissant des armes à Tbilissi. Moscou affirme enfin que c’est le soutien de Washington à Tbilissi qui a rendu possible ce conflit… En réponse aux protestations européennes, le président russe a appelé les Occidentaux à ne pas reproduire l’erreur des «accords de Munich», qui ont conduit à une «tragédie», en se montrant conciliant avec l’agresseur. Et d’ajouter: la Russie ne sera jamais «un observateur passif» de la situation dans le Caucase.

Le conflit trouva un nouveau terrain d’expression le 9 août, avec l’entrée en jeu de l’Abkhazie. Comme l’Ossétie du Sud, l’Abkhazie, située dans le nord-ouest de la Géorgie, réclame son indépendance depuis le début des années 1990 et la chute de l’URSS. Les séparatistes abkhazes ont lancé une offensive aérienne et terrestre dans la seule zone encore sous contrôle géorgien. Des villages auraient été bombardés. Pour la Géorgie, l’ouverture de ce second front, après celui ossète, s’annonce comme autant de difficultés supplémentaires sur le terrain. Pourtant, l’Abkhazie est considérée comme une province sécessionniste presque indépendante, depuis l’expulsion par la force de quelque 200 000 Géorgiens en 1993, quand l’Ossétie du Sud, elle, n’est qu’une république séparatiste.

Le 13 août, Nicolas Sarkozy, en sa qualité de « président tournant de l’UE » – et selon les termes l’objectif les 27 lui avaient fixé – a entrepris une médiation entre la Géorgie et la Russie pour régler le conflit en Ossétie du Sud. Le plan, validé par Dmitri Medvedev dans l’après-midi, a été accepté par Tblissi. Le plan établit que les forces militaires géorgiennes doivent retourner « dans leur lieu habituel de cantonnement« , tandis que les forces russes doivent se retirer « sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités« . En outre, des discusions porteront « seulement » sur « les modalités de stabilité et de sécurité » des deux provinces sécessionnistes.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x6f8tr_russiegeorgie-fin-du-conflit_news[/dailymotion]

Même s’il reste bien décidé à lutter pour « préserver l’intégrité de son territoire« , c’est surtout face à la démonstration de force de la Russie que le gouvernement géorgien a dû se résoudre à accepter la proposition de paix élaborée par l’Union européenne. La Russie, quant à elle, a obtenu gain de cause : la Géorgie sanctionnée, contrainte à la paix, et la sécurité des ressortissants et des soldats de la paix russes rétablie.Dés lors, il ne faut aps s’y tromper, l’intervention musclée de la Russie sur le territoire géorgien a totalement bouleversé la donne stratégique du Vieux Continent. Pour preuve, si les troupes russes se sont retirées du territoire géorgien, elles ne quitteront pas le port de Poti et établiront une zone tampon ! L’état-major laisse en effet entendre que les forces géorgiennes, fournies en armes par les Américains, seraient en passe de lancer une nouvelle offensive…

Qu’il y a t’il de surprenant alors d’entendre Dmitri Medvedev, le 26 août, que la Russie reconnaissait l’indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud ? Il a confié «n’avoir peur de rien», y compris d’une nouvelle «guerre froide» avec l’Occident, tout en assurant ne pas la vouloir. C’est clairement un pied de nez à la communauté internationale et à la Géorgie, qui refusent depuis le début des années 90 de reconnaître ces deux républiques séparatistes…

Quelques piste pour suivre et approfondir ce dossier :

– le dossier de Courrier International

– le dossier du journal 20 minutes.fr

– le dossier consacré par le journal JDD

– le Retour russe par Serge HALIMI sur Le Monde Diplomatique

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