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1917, la révolution bolchévique

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917, les bolchéviques s’emparent des principaux centres de décision de la capitale russe, Petrograd (anciennement Saint-Petersbourg).

C’est deux semaines plus tôt que Lénine, chef des bolchéviques, a décidé d’abattre la jeune démocratie  instaurée quelques mois plus tôt et de mettre en place une «dictature du prolétariat» inspirée par les principes marxistes.
LÉNINE part aussitôt se cacher en Finlande et laisse à son adjoint TROTSKI le soin de préparer l’insurrection.

Alexandre KERENSKI, chef du gouvernement provisoire, ne se méfie pas des bolchéviques.
Ces derniers développent auprès des soldats de Petrograd une propagande efficace autour de quelques mots d’ordre : «paix immédiate» (la Russie est encore en guerre aux côtés des démocraties occidentales contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie), la terre aux paysans…

Le 6 novembre 1917, au matin, la police tente de fermer une imprimerie du parti bolchevique. C’est l’occasion qu’attendaient les révolutionnaires pour se mobiliser.

Les partisans de Lénine assiègent le Palais d’Hiver où siègent les ministres du gouvernement provisoire. Ces derniers n’ont pour les défendre que 1300 soldats, cosaques et élèves-officiers, y compris une unité de volontaires féminines.  Pour donner à son coup d’État l’allure d’une révolution, Lénine fait tirer le croiseur Aurore, amarré à quelques centaines de mètres de là, sur un bras de la Neva.
Après quelques velléités de résistance, les élèves-officiers et les soldates se rendent. Les bolcheviques fêtent leur victoire au Palais d’Hiver. Peu après minuit, le gouvernement signe l’acte de capitulation.

Sitôt après sa prise de pouvoir, Lénine met en place les instruments de la dictature. La presse «bourgeoise» est étouffée. La police politique (Tcheka) est créée le 7 décembre, la grève interdite le 20 décembre !…

Le parti K-D (constitutionnel-démocrate), ancré dans la gauche démocratique est interdit dès décembre. Reste l’opposition du principal parti de gauche, les S-R (socialistes-révolutionnaires). Ces derniers recueillent une écrasante majorité aux élections à l’Assemblée constituante, que les bolchéviques n’ont pas osé annuler.
Lénine ne se démonte pas. Il proclame que le pouvoir des Soviets (les conseils populaires, solidement tenus en main par les bolchéviques) est supérieur à celui de l’Assemblée et le 19 janvier 1918, dès le lendemain de l’entrée en fonction de celle-ci, il ordonne sa dissolution.

Ne craignant plus la contradiction, le gouvernement entame à marches forcées la réforme des institutions.
Le 5 février 1918, il annule les dettes et les emprunts contractés par l’ancien gouvernement à l’étranger et le 3 mars concluent la paix de Brest litovsk avec l’Allemagne.

Axel DERUYTER (3eme C)

1917, les mutineries sur le front

1917_01Les mutineries commencèrent suite à la bataille du Chemin des Dames. Avant cette bataille le général Nivelle avait dit à ses troupes que cette bataille serait facile à gagner et sans trop de pertes. La caricature (à droite) nous montre le général Nivelle en train d’écraser les soldats allemands avec le sang des soldats français.
Après l’offensive, vers le 20 mai 1917, les soldats français de certains régiments stationnés derrière le front du Chemin des Dames dans les communes de Soissons, Coeuvres, Missy-aux-Bois, Villers-Cotterêts et Fère-en-Tardenois refusèrent de monter au front. Ce fut le début des mutineries.

Les soldats français appelés « mutins » refusaient de se faire massacrer lors d’offensives meurtrières qui ne servait à rien. Il ne s’agissait pas abandonner le front ou de se sauver devant l’ennemi, mais les soldats voulaient qu’on les considèrent comme des être humains et n’ont plus comme du bétail que l’on envoie à la boucherie.
D’autres facteurs ont également influencé les mutins comme la nourriture médiocre, cantonnement de repos mal aménagé, temps de transport interminable lors des permissions.

1917_02Cette mutinerie s’étendit progressivement à une grande partie de l’armée française, soixante-huit divisions sont plus ou moins touchées par les mutineries. Il ne s’agit pas d’actes politiques définis ou organisés. Les hommes refusaient le plus souvent possible de monter au front ou de sortir des tranchées c’est « la grève des bras croisés », et ils étaient rarement violents. Une seule division aura l’idée de monter sur Paris, les officiers seront molestés en voulant arrêter les meneurs.

Les mutins ne fraternisèrent pas non plus avec l’ennemi et ne désertèrent pas. Cela explique que les allemands ne s’en aperçurent pas et ne purent en profiter. Les autorités militaires veulent faire croire qu’il s’agit de mutins extrémistes de gauche, des révolutionnaires ou d’une propagande défaitiste.
Il y eut en tout environ 40 000 mutins dans les armées françaises, un tiers des régiments fut gravement menacé, un deuxième tiers fut menacé et un troisième resta indemne.
Les autorités militaires et civiles prirent plusieurs décisions pour mater la mutinerie. La première fut de remplacer le général Nivelle par le général Pétain connut pour être économe de la vie de ses soldats. Ce dernier améliore le régime de permission et l’ordinaire du soldat. Il parvient ainsi à rétablir le moral dans l’armée française. Il peut ainsi reprendre des offensives à objectif limité peu couteuse en vie humaine.

Le mouvement des mutineries commença à décliner à compter de juillet 1917 avant que  la répression ne fasse son effet, 3247 soldats furent jugés par des tribunaux militaires, 554 furent condamnés à mort, mais le général Pétain réduit les condamnations à 45 dont 43 sont suivies d’exécutions, en effet l’un des condamnés se suicide et un autre, Vincent Moulia, réussit à se sauver.

Des mutineries eurent lieu également dans toutes les armées des belligérants lors du conflit.
Les mutineries exprimèrent un malaise très profond du monde combattant et un besoin  d’obtenir la paix que l’on retrouve dans : « la Chanson de Craonne » dont le refrain retranscrit le malêtre des soldats français.

1917_03Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes,
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau ;
Car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.

Anne-Sophie PISANI (3eme B)

Comment guérir de la Crise ?

Voilà le genre d’article qui va faire plaisir à Floriane et Florent… Allez, je veux bien reconnaître le caractère un peu accrocheur – et pourquoi pas provocateur du titre. Mais à vous écouter en cours – ou plus souvent à la fin, dans les couloirs – j’ai vraiment l’impression que beaucoup considère la crise économique dans laquelle nous sommes plongés comme une maladie. Contagieuse, de surcroît ! Pour la plupart, vous avez compris comment elle est arrivée (sinon, replongez vous dans l’article sur La crise des subprimes). Mais comment s’en débarrasser ?

Hélas… Si c’était si simple, vous pensez bien que nos talentueux économistes – Nobels ou pas – auraient depuis longtemps administrés la petite pilule miracle à la vieille dame malade. Il n’y a pas de remède miracle, pas de diagnostic complet et chaque chercheur cherche dans une direction différente. A entendre les responsables syndicaux ce soir – pessimistes – et à lire l’avis de quelques économistes – réalistes – dans un ancien numéro de Challenges (n°161 – mars-avril 2009), j’ai eu envie de vous faire partager quelques pistes.

Extraites de cinq ouvrages récents, cinq propositions choisies – de la plus classique à la plus osée – pour relancer le moteur de l’économie mondiale… durablement.

1. Obliger les banques à augmenter leurs provisions.
Voilà ce que propose Michel AGLIETTA, professeur de sciences éco à Paris X-Nanterre. Contrôlées très étroitement par l’État, les banques devraient augmenter leur provisions en fonction de la croissance du crédit. Grâce à cette mesure, entre autres, la mondialisation serait sauvée, tout en évitant un retour au protectionnisme. A condition que le centre de gravité de l’économie et de la finance se déplace à l’Est, loin des démocraties occidentales, cruellement responsables de la situation actuelle…
LA CRISE, POURQUOI EN EST-ON ARRIVÉ LA ? de Michel AGLIETTA, éd. Michalon.

2. Créer un budget européen.
C’est l’idée de Matthieu PIGASSE et Gilles FINCHELSTEIN. Tous deux détaillent, dans leur ouvrage, des propositions claires, précises et réalistes pour relancer l’économie et nettoyer le capitalisme : taux zéro, méga-emprunt, surveillance des paradis fiscaux, lutte contre le protectionnisme, renforcement du FMI… et de l’Europe ! Un budget européen, c’est un facteur d’intégration et le complément indispensable à la monnaie unique. Sans lui, l’Union devra fonctionner sans carburant…
LE MONDE D’APRES de Matthieu PIGASSE et Gilles FINCHELSTEIN, éd. Plon.

3. Réinventer le FMI.
Pour le fondateur de Planet Finance, Jacques ATTALI, le pire est à venir : la planète se dirige vers une crise mondiale majeure, avec des centaines de millions de chômeurs, l’effondrement des sociétés occidentales et de la démocratie. Peut-être même une troisième guerre mondiale… mais c’est une vision pour le moins catastrophiste ! A cataclysme global, réponse globale puisqu’il réclame un état de droit planétaire. Dans ce cadre, par exemple, la Fonds Monétaire International devrait être capable de mettre en place une monnaie mondiale unique. Tout cela est, pour très longtemps encore, hors de portée. A moins qu’une guerre…
LA CRISE, ET APRES ? de Jacques ATTALI, éd. Fayard.

4. Interdire la spéculation.
Paul JORION est un anthropologue, pas un économiste ni un financier ; même s’il est capable d’expliquer, de façon précise et technique, ce que sont des produits financiers sophistiqués, même s’il a travaillé toute sa vie dans des entreprises. C’est un intellectuel qui parle et qui, parfois, rêve… Car bien sûr, interdire de faire fructifier son argent, c’est tout aussi réalisable que de fixer des prix ou d’interdire les emprunts. Interdire serait donc abusif, mais pas impensable au cas par cas…
LA CRISE, DES SUBPRIMES AU SEISME FINANCER PLANETAIRE de Paul JORION, éd. Fayard.

5. Favoriser le green business.
L’économiste en chef du Crédit agricole, Jean-Paul BETBEZE mise tout sur le green business : le vert de l’écologie, le doré des champs, le bleu du tourisme, l’argenté du luxe, le blanc du numérique seraient nos atouts. Une thèse originale et pour le moins séduisante lorsqu’on constate que nos voisins du Nord sont en avance dans ce domaine. Pourquoi pas nous ? Le vert implique plus de modernité, de science et de croissance qu’il n’y parait !
CRISE, UNE CHANCE POUR LA FRANCE ? de Jean-Paul BETBEZE, éd. PUF.

Quel est l’âge de Mickey ?

La première apparition de Mickey ne date pas d’hier ; c’était le 18 novembre 1928 ! La souris la plus connue de la terre est née dans Steamboat Willie, un film d’animation d’une durée de sept minutes environ. Cette première apparition de Mickey Mouse n’a donc duré que quelques minutes mais a laissé le public pantois, enthousiasmé par l’effet sonore mis au service du comique. Pour la première fois, un film d’animation utilisait une bande-son synchronisée. Mickey Mouse apparaissait déjà en petit matelot, mais il ne devint vraiment célèbre que lorsque Walt DISNEY lui prêta sa voix. Il donna à son personnage cette voix originale jusqu’en 1946, année au cours de laquelle il désigna Jim MacDonald pour le remplacer (en raison d’un problème de toux chronique dû à la cigarette). Jim MacDonald est ensuite remplacé par Wayne Allwine, à partir de 1983.Lorsqu’on l’interroge sur l’identité de son persoaaneg, Walt DISNEY déclarait : « L’idée de ce petit rongeur me trottait dans la tête. Une souris est après tout un personnage sympathique malgré la frayeur qu’elle inspire à tout le monde, y compris à moi.« 

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Une légende raconte d’ailleurs à ce sujet que Walt DISNEY avait choisi une souris parce que son studio en était infesté… Mickey Mouse, la célébrissime souris croquée en trois coups de crayons par Ub Iwerks a donc soufflé, en 2008, ses 80 bougies tout comme sa compagne, l’adorable Minnie ! Véhiculant des valeurs morales, Mickey est devenu à ce point emblématique que les trois cercles qui forment le dessin de sa tête sont désormais indissociables de la marque Disney.

Mickey n’a pas eu tout de suite les signes distinctifs qui ne le quitteront plus : les gants blanc, la culotte rouge et… une voix de fausset ! En 1930, il envahit de nouveaux supports : le comic strip, les jouets avec une poupée à son effigie et le livre. La même année, Mickey perd son dessinateur puisqu’Iwerks part créer l’Iwerks Studio. Walt DISNEY le remplace alors pour la bande dessinée par Floyd Gottfredson, et pour les courts métrages, par David Hand qui travaille sur les Mickey Mouse jusqu’à la fin de l’année 1932.

En 1932, Mickey part à la conquête du monde. « Le Journal de Mickey » paraîtra pour la première fois en 1934 en France. Mais à mesure que grandit sa popularité, son influence évolue et à la demande des parents, il est contraint d’abandonner toutes mauvaises actions pour s’imposer comme un modèle de bonne conduite. Un rôle qui le contraint à céder la place à des personnages plus « humains » comme Donald, Picsou, Pluto, Dingo

Très tôt, les distributeurs de films comme Pathé, présent des deux cotés de l’Atlantique, diffusent les courts métrages de Mickey dans le monde entier. Le public est rapidement conquis par ce personnage joyeux et attendrissant. On peut toutefois noter une différence de traitement entre les courts métrages et les bandes dessinées. Les films sont plus axés sur la comédie tandis que les bandes dessinées et plus tard les livres incluent en plus une grande part d’aventure. Mickey est souvent sur le papier un explorateur, un aventurier parti à la recherche de trésor ou de « gloire » (plutôt de dépassement de soi). Cette divergence s’accentuera encore plus à la fin des années 1930.

Walt Disney décide de poursuivre jusqu’en 1943 la production des courts métrages regroupés sous le titre Mickey Mouse, même si Mickey n’y fait que de brèves apparitions. La Seconde guerre mondiale force les studios à éclipser légèrement Mickey au profit de personnages « plus proche des hommes » comme Donald, qui est utilisé dans des films de « propagande »..

Une page se tourne dans la deuxième moitié des 70’s, avec le départ à la retraite de Gottfredson. Mickey obtient une étoile sur le Hollywood Walk of Fame le 18 novembre 1978, en l’honneur de son 50e anniversaire ainsi qu’une plaque dans le Broadway Theatre (ex-Colony Theater) où eut lieu la première de Steamboat Willie en 1928. C’est le premier personnage animé à recevoir cette distinction. Et puis surtout, il revient au premier plan pour ne plus le quitter. Des parcs d’animations à son nom, des long-métrages, des produits dérivés par milliers… Mickey Mouse est plus que jamais la marque de fabrique de Disney.

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Pour en savoir plus :

– la page consacré à ce 80eme anniversaire [Europe1.fr]

– l’article complet de Wikipedia

– « Une souris à l’agonie ? » un article original du site evene.fr

Pourquoi la France quitte l’OTAN en 1966 ?

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord – OTAN (en anglais, NATO – North Atlantic Treaty Organisation) est une organisation politico-militaire créée en 1949, à la suite de négociations entre les signataires du traité de Bruxelles (la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni), les États-Unis et le Canada ainsi que 5 autres pays d’Europe occidentale invités à participer (le Danemark, l’Italie, l’Islande, la Norvège et le Portugal), ayant pour vocation initiale d’assurer la défense et la sécurité de l’Europe face à l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Son rival côté soviétique fut le Pacte de Varsovie.

La France est donc l’un des membres fondateurs de l’OTAN. Malgré cela, le 7 mars 1966, le général DE GAULLE, alors président de la République française, annonce dans une lettre adressée au président américain, Lyndon B. JOHNSON, le retrait de la France de la structure militaire de l’OTAN. »La France, écrit-il, se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entravé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN.« 

Il reconnait donc néanmoins l’Alliance dans son principe et reste fidèle à l’esprit qui inspira sa création. Malgré cela, à moins qu’elles ne se replient dans leur pays d’origine, les troupes étrangères installées en France relèveront du commandement français dès 1967.

Fort de la légitimité que lui confère sa récente réélection à la tête de l’Etat, De Gaulle décide ainsi de faire un coup d’éclat diplomatique. Cette décision s’inscrit en fait dans la volonté de doter la France d’une  « politique de défense indépendante » , lui permettant de s’émanciper de la tutelle de l’OTAN. Attaché à la souveraineté nationale, le général est hostile à l’idée de faire jouer à la France le rôle de satellite de la puissance américaine. Le retrait de la France est officiellement prononcé le 8 juin 1966 lors de la conférence de Bruxelles.

Cette décision n’en demeure pas moins l’aboutissement d’un long processus. En effet, dès le 17 septembre 1958, trois mois à peine après son retour au pouvoir, le général DE GAULLE fait parvenir au général EISENHOWER, Président des Etats-Unis, et à Harold MACMILLAN, Premier ministre britannique, un mémorandum dans lequel il constate que « l’organisation actuelle de l’alliance occidentale ne répond plus aux conditions nécessaires de la sécurité » ; en outre, il réclame une direction désormais tripartite de l’Alliance (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) et « y subordonne tout développement de sa participation actuelle à l’OTAN ». Devant le refus poli des Anglo-Saxons, il adaptera son attitude… En juin 1959, il fait savoir son refus de stocker sur le territoire national des armes nucléaires étrangères, ce qui contraint les États-Unis à transférer hors de France deux cent avions militaires !

Ce départ prend enfin acte d’une nouvelle configuration de la géopolitique mondiale. A l’époque, les deux grandes puissances d’hier, l’URSS et les États- Unis, doivent composer avec l’émergence d’autres pays. Les blocs se sont morcelés. Pour le général De Gaulle, c’est non seulement le moment de restructurer l’OTAN, mais c’est aussi l’heure, pour les nations européennes, d’affirmer leur indépendance en récupérant les attributs de souveraineté qu’elles ont consenti à l’OTAN.

Il reste que dans le cadre d’un conflit majeur contre le Pacte de Varsovie, la République française serait restée un allié fidèle et maintient donc régulièrement des exercices militaires coordonnés avec entre autres ses forces françaises en Allemagne. En 1966, on peut donc dire que la France n’est pas membre de l’OTAN, mais reste membre de l’Alliance atlantique, ce qui n’a pas la même signification puisque les Américains ne peuvent plus agir sur les forces de l’armée française.

La politique du président gaulliste Jacques CHIRAC modifie pourtant cela en 1996, autorisant un représentant français au comité militaire depuis 1996. C’est le début d’une évolution de la politique française héritée du gaullisme. Le président Nicolas SARKOZY annonce en 2009 le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN mais elle n’intègre pas le comités des plans nucléaires.

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Pour en savoir plus :

– le point sur l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Wikipedia)

– article « 1966 : la France tourne le dos à l’OTAN » (LeMonde.fr)

– « Le 7 mars 1966, de Gaulle sort de l’OTAN » par Raphaël DARGENT (Charlesdegaulle.org)

– dossier « La place de la France dans l’Otan » (la Documentation française)

Depuis quand la Guadeloupe est-elle française ?

En 1493, Christophe COLOMB entreprend son deuxième voyage vers ce qu’il croit toujours être les Indes. Mandaté une nouvelle fois par la reine d’Espagne Isabelle la Catholique, il est à la tête de 17 navires. Le dimanche 3 novembre, une île est en vue ; il la nomme « Maria Galanda » (Marie-Galante), du nom du navire amiral. Après un passage d’une nuit à la Dominique, ils reprennent la mer vers une île plus grande dont ils avaient aperçu au loin les montagnes. Colomb décide alors de jeter l’ancre devant cette île afin d’accorder quelques jours de repos à ses hommes.

Le 4 novembre 1493, il débarque sur l’île baptisée par les Caraïbes « Karukera » (ou « Caloucaera »). Il baptisera cette île « Guadalupe » nom ainsi que celui de l’île proviennent du nom du monastère royal de Santa Maria de Guadalupe en Espagne. Lors d’un pèlerinage, Colomb aurait fait la promesse aux religieux de donner le nom de leur monastère à une île. Les premiers habitants de l’île furent des indiens venus du Vénézuela quelques siècles avant notre ère – un peuple de pêcheurs évolués et paisibles – les Arawaks. Vers le IXème siècle, ils furent exterminés par la tribu guerrière et cannibale des Caraïbes (Karibs).

Tout au long du XVIe siècle, les espagnols se sont peu préoccupés de cette île. Relativement inhospitalière, elle ne possède en effet aucune mine d’or. Elle ne sera qu’un simple point de ravitaillement en eau douce et en bois pour les navires en route vers l’Eldorado. Au début, les Caraïbes tolérèrent ces « marins de passage », et parfois même, fraternisèrent avec eux, mais petit à petit les hostilités grandirent entre les indigènes et les Espagnols. Lassés, les Espagnols, qui préfèrent les terres plus riches de l’Amérique centrale, abandonnèrent progressivement les Petites Antilles aux expéditeurs et flibustiers anglais, français et hollandais.

C’est le 28 juin 1635 que les Français, menés par Jean du Plessis d’OSSONVILLE et Charles LIENARD de l’OLIVE débarquent à la Pointe Allègre à Nogent, (actuelle ville de Sainte-Rose), accompagné de 4 missionnaires dominicains et de 150 hommes (dont de nombreux bretons ou normands). Les deux hommes sont mandatés par la Compagnie des îles d’Amérique. Leur mission est d’évangéliser les peuples indigènes. En échange, ils auraient le droit de gouverner ensemble l’île. Après des premiers mois très difficiles (maladies, manque de nourriture, etc.) pendant lesquels nombre d’entre eux ne survécurent pas, les survivants s’installèrent dans le Sud de l’île du côté de l’actuel Vieux-Fort. Ils y reçurent l’aide des Caraïbes mais malgré tout, De l’Olive, contre l’avis de Du Plessis, décide de déclarer la guerre aux Caraïbes pour leur prendre vivres et femmes. Les français vont alors pratiquement exterminer les amérindiens jusqu’à la signature d’un traité de paix en 1640.

Les Caraïbes furent ainsi exterminés – épidémies, alcool et fusils aidant. Mais les conditions de vie difficiles eurent raison des premiers travailleurs, et bientôt s’organisa l’utilisation d’esclaves déportés d’Afrique, ce qui devra durer près de quatre siècles. Les cultures étant peu rentables au début, la Compagnie vendit la Guadeloupe à Charles HOUËL qui fut à l’origine de son essor grâce à la plantation de sucre, café et cacao. Par la suite, l’île passa en possession de la Compagnie des Indes, puis du roi Louis XIV, fut attaqué par les Hollandais, occupé par les Anglais, de nouvelles cultures furent introduites : coton, épices…

Au XVIIIe siècle, on est dans la fameuse époque des flibustiers et corsaires et les îles des Caraïbes prospèrent en grande partie grâce au pillage des navires marchands ennemis. Sous l’influence des idées de la Révolution française, la Convention vota l’abolition de l’esclavage le 4 février 1794 et Victor Hugues fût envoyé pour assurer l’application. Bon nombre de grands propriétaires royalistes et esclavagistes furent alors guillotinés. Pourtant, en 1802, Napoléon BONAPARTE rétablit l’esclavage. Des mouvements de résistance commencent alors à voir le jour : sous le commandement de Louis DELGRÈS en 1802, chez les Anglais qui interdisent la traite des Noirs en 1807, au congrès de Vienne qui l’interdit en 1815. Mais il faudra attendre 1848 quand le 27 avril, sous l’impulsion du député Victor SCHOELCHER, à la tête de la Société Abolitionniste, le décret d’abolition est voté.

Vers la fin du XIXe siècle, la Guadeloupe n’évolua que fort peu sur le plan des droits humains. C’est la Troisième République de 1870 qui marqua un réel progrès, car non seulement le suffrage universel masculin fut institué, mais l’enseignement public obligatoire, laïc et gratuit, fut étendu à tous les Guadeloupéens (1881). Toutefois, la situation des classes ouvrières resta précaire, car la scolarisation des enfants impliquait des dépenses supplémentaires auxquelles les parents ne pouvaient pas toujours faire face. En réalité, le niveau de vie des Noirs et immigrés indiens ne connut une amélioration significative que vers le milieu du XXe siècle. De 1870 à 1914, la crise sucrière secoua la Guadeloupe, ce qui eut pour effet de concentrer les propriétés au profit des usines qui appartenaient déjà à des industriels de la Métropole. Suivit un nouveau régime se réclamant du socialisme et incarné par Hégésippe LÉGITIMUS qui s’en prenait au quasi-monopole des mulâtres dans la vie politique locale au détriment des Noirs.

En 1928, l’île fut ravagée par un terrible cyclone et les constructions commencèrent alors à se faire avec du béton armé. L’économie sucrière continua son développement, mais l’exportation de la banane et du rhum commença à concurrencer la canne à sucre avant la Première Guerre mondiale. Par la suite, le déclin de l’économie sucrière et les tentatives de reconversion de la canne à sucre ne favorisèrent pas la paix sociale.
Le 19 mars 1946, la Guadeloupe devint département français. Elle est administrée à l’instar des autres départements, par un préfet assisté de deux secrétaires généraux et de deux sous-préfets, un pour l’arrondissement de Pointe-à-Pitre et un pour les îles du Nord (Saint-Martin et Saint-Barthélemy). Les lois sont celles de l’Hexagone avec toutefois quelques arrangements spécifiques concernant les salaires des fonctionnaires, les équipements scolaires et l’assistance médicale et sociale. Un mouvement indépendantiste, très actif dans les années 80, est en perte de vitesse au profit d’une réflexion tournée vers l’avenir économique et social avec les institutions présentes.

Ainsi le 1er décembre 1999 la « Déclaration de Basse-Terre » des présidents de région Guadeloupe, Martinique et Guyane a pour but de trouver ensemble un mode de développement adapté aux Antilles-Guyane, et en juin 2000 le projet de loi d’orientation pour le développement des DOM fut défini.
Le 19 janvier 2009, les gérants des 115 stations-services de l’île diffusent un mot d’ordre de fermeture illimitée de leurs établissements. Le lendemain, un «Comité contre l’exploitation outrancière» (Liyannaj kont pwofitasyon, LKP) appelle à la grève générale.  Ce comité est un collectif qui regroupe 49 organisations, à savoir des syndicats insulaires, des partis politiques (PC guadeloupéen, MoDem, Les Verts, etc) et des associations culturelles militant pour l’identité créole. Son leader et porte-parole est Elie DOMOTA, 42 ans, aussi secrétaire général de l’Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG).
Les blocages affectent les secteurs de l’éducation, des transports, du bâtiment, de la santé, du tourisme, de l’hôtellerie, de l’électricité ou de l’eau, qu’ils soient privés ou publics. Les milliers de manifestants de Pointe-à-Pitre exigent notamment une baisse du prix des carburants, des produits de première nécessité, des impôts et des taxes, ainsi qu’une hausse du salaire minimum de 200 euros. Au final, 146 revendications sont énoncées par le collectif.

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Pour en savoir plus :

– l’article « La Guadeloupe de l’ère précolombienne à nos jours » du site Antilles Info Tourisme

– une mise au point sur La Guadeloupe contemporaine (Wikipedia)

– une présentation complète (géographie, histoire et économie) de la Guadeloupe (Université Laval, Québec)

– une histoire de la Guadeloupe en 15 dates (le Nouvel Observateur)

– les Dates clés de la colère en Outre-mer (20 minutes.fr)

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