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La Corée du Nord, l’autre pays de la dictature

Le dictateur est mort, vive le dictateur. Dimanche, la télévision nord-coréenne a  annoncé la mort de Kim Jong-il, décédé samedi d’une crise cardiaque lors d’un voyage en train. Sauf surprise, son fils cadet, Kim Jong-un, devrait lui succéder. Mais qui est-il ? Quel ce pays étrange dont on parle un peu quand on traite de la guerre de Corée (1950-1953) et puis qu’on oublie aussi vite ? Que s’est-il passé là bas depuis 1953 ? La réponse est simple : rien. Absolument rien n’a bougé depuis. Le pays est figé dans une posture improbable et attentiste : ces Coréens paraissent attendre. Oui, mais quoi ? Une époque plus belle ? Ils n’ont aucun moyen d’imaginer ce qui se passe ailleurs puisqu’ils sont, à l’heure du tout-numérique et de l’info planétaire, complètement coupé du reste du monde. Pour eux, rien ne change, rien ne bouge. Surtout pas le pouvoir en place, soit la famille du premier grand dictateur communiste, Kim Il-sung.

Secrétaire général du parti communiste de Corée en 1945, Kim Il-sung a été élu secrétaire général du parti du Travail en 1946.  Il devient chef du gouvernement et sera reconduit à ce poste jusqu’en décembre 1972, date à laquelle il abandonnera le poste de Premier ministre et sera « élu » chef de l’État. Mais il n’a pas attendu cette date pour bâtir sa propre dictature car dès les lendemains de l’armistice de Panmunjom (1953), il fait peser l’impopularité de la désastreuse guerre de Corée sur les cadres du parti, condamnés ou sévèrement critiqués pour les erreurs qu’il leur avait fait lui-même commettre. Très vite, Kim Il-sung se débarrasse de ses adversaires avant que ceux-ci n’aient réalisé qu’ils l’étaient devenus…

Suivant une voie distincte de celles de l’Union soviétique et de la Chine, sa « révolution culturelle » est supposée avoir eu lieu en Corée du Nord avant celle de Chine, mais dans le respect de l’ordre… Véritable despote, au sens classique du terme, Kim Il-sung édifie un gigantesque palais de 240 000 m2 qui célèbre sa gloire et sa pensée, il organise le culte effarant dont il est l’objet, l’étend à sa famille, dont il forge une biographie d’autant plus exemplaire qu’elle est imaginaire. Ce despotisme familial, exceptionnel dans le monde communiste, aboutit à la mise en avant de son fils, Kim Jong-il, qui joue un rôle politique, dès 1974, et devient l’homme du terrorisme d’État (attentat de Rangoun, en 1983, contre une délégation sud-coréenne). La tradition nord-coréenne en la matière est ancienne : elle caractérisera les relations entre les deux Corées jusqu’en 1990.

À sa mort, en juillet 1994, son fils Kim Jong-un prend donc sa succession sans difficulté véritable. Face à la grave famine qui sévit dans le pays, il n’y a pas de place pour les les partisans de l’ouverture, place à « l’autosuffisance nationale » ! Des dissensions persistent pourtant au sein du parti et elles amènent les Nord-Coréens à assouplir de manière pragmatique certains principes qui prévalaient jusque-là en matière économique et à améliorer leur relation avec l’extérieur. Ainsi, ils s’engagent dans le processus de réconciliation avec Séoul et cherchent à normaliser leur relation avec le reste du monde… Mais qu’entendent-ils vraiment par « normaliser » ? Tout est question d’interprétation, car la situation des Nord-Coréens ne s’est guère améliorée et les années de pénurie se succèdent. La Corée du Nord reste un des pays les plus pauvres du monde.

Sauf surprise c’est donc Kim Jongun qui devrait succéder à son père… et continuer de tenir le pays d’une poigne de fer ! On ne connait pas grand chose sur lui car même sa date de naissance officielle (le 8 janvier 1984) est contestée. Fils cadet de Kim Jong-il, il aurait gagné les faveurs de son père à mesure que l’ainé, Kim Jong Nam, tombait en disgrâce. Dépourvu d’expérience, Kim Jong-un a été bombardé en septembre 2010 à des postes de responsabilités politiques et militaires, devenant officiellement l’équivalent d’un général quatre étoiles. Son nom figure en tête de la liste des personnalités composant la commission d’organisation des funérailles de son père, ce qui semble signifier qu’il la présidera. La soeur de Kim Jong-il et son mari ont aussi été promus en 2010, ce qui pourrait être le signe de la constitution d’un triumvirat familial permettant à cette dynastie de poursuivre un règne entamé dès la création du pays au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Sauf surprise, la 3e génération devrait maintenir le cap. Les experts de la Corée du Nord considèrent que Kim Jong-un, qui a notamment étudié en Suisse sous un pseudonyme, a l’intelligence et la fermeté nécessaires à la conduite du régime, même si son âge et le faible délai qui lui a été laissé pour se préparer à la succession de son père constituent des handicaps. Sauf surprise…  Mais l’année 2011 nous en a réservé quelques unes des plus étonnantes. Alors que devons nous attendre de 2012 en Corée du Nord ?

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Pour en savoir plus :

– article « Corée du Nord » sur Larousse.fr

– article « Qui est Kim Jongun ? » sur 20 minutes.fr

– article Kim Il-sung sur Wikipedia

– article  « Pourquoi pleurer la mort d’un despote ? » sur 1Jour 1 Actu

– article « La CIA n’était pas au courant… » sur Slate.fr

– article « Les pires folies de Kim Jong-il » par l’Internaute


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