Home » Collège » 3èmes » Pourquoi la Suisse est-elle toujours neutre ?

Pourquoi la Suisse est-elle toujours neutre ?

La neutralité permanente est un principe de la politique étrangère de la Suisse. Elle sert à garantir l’indépendance de la Suisse et l’inviolabilité de son territoire. En contrepartie, la Suisse s’engage à ne pas participer à une guerre opposant d’autres Etats. Cette neutralité a été précisément conclue le 20 mars 1815 au Congrès de Vienne par les puissances signataires du traité de Paris. Jusqu’au XVIe siècle, les différents cantons suisses, furent partie prenante des conflits diplomatiques et militaires qui secouèrent l’Europe occidentale : guerres contre les Habsbourgs, guerres contre les ducs de Bourgogne, bataille de Marignan…

Dés le XVIIe siècle, la Suisse évolua vers cette neutralité. La guerre de Trente Ans, qui ravage l’Europe centrale, a un grand écho en Suisse, où les diverses formes du christianisme coexistent. Mais les Suisses se tiennent à l’écart des opérations militaires, tout en fournissant des armes aux différents belligérants. En 1647, les cantons s’engagent à se défendre contre tout agresseur, grâce à la direction d’un Conseil composé de catholiques et de protestants. À l’issue de la guerre, aux traités de Westphalie, l’empereur germanique et les différentes puissances européennes reconnaissent l’indépendance de la Confédération helvétique.

La Suisse est entraînée dans les remaniements territoriaux dus à la Révolution française et au Premier Empire. Dès 1798, l’armée française intervient en Suisse, qui doit renoncer à la neutralité. Les Français imposent la formation d’une République helvétique soumise aux directives de Paris.

En 1803, Napoléon Bonaparte impose l’ Acte de médiation et des contingents suisses participent à la campagne de Russie de 1812. Après la défaite française de Leipzig en 1813, la Suisse proclame sa neutralité, mais est néanmoins envahie par les armées des Alliés. Au traité de Paris de 1814, la Suisse fait reconnaitre sa neutralité et l’inviolabilité de son territoire par les vainqueurs de Napoléon Ier.

Pendant le XIXe siècle la Suisse pratique la neutralité. Pendant la Première guerre mondiale, la Confédération entourée par les deux camps belligérants reste neutre, tout en commerçant et en accueillant divers opposants au conflit (conférence socialiste de Zimmerwald en septembre 1915). Après le conflit, Genève est choisie pour être le siège de la Société des Nations (SDN). La Suisse, membre de l’organisation, fait reconnaitre par la Déclaration de Londres du 13 février 1920, sa neutralité et sa non participation à d’éventuelles sanctions militaires que décideraient la SDN. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse est totalement encerclée par les puissances de l’Axe (Allemagne et Italie). Elle reste neutre malgré la tentation de certains hommes politiques, non suivis par la population, de rejoindre l’Europe nouvelle d’Hitler. La Suisse accueille de nombreux réfugiés civils et militaires malgré quelques « bavures ».

La neutralité n’est en principe un obstacle ni à la participation à des sanctions économiques ni à l’adhésion à des organisations internationales telles que les Nations Unies (ONU) ou l’Union européenne (UE). Même un engagement militaire dans le cadre des opérations de maintien de la paix autorisées par l’ONU ou par les parties en conflit est conciliable avec la neutralité. En revanche, la Suisse ne peut devenir membre d’un alliance militaire telle que, par exemple, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

[kml_flashembed movie="http://www.dailymotion.com/swf/4FE18UD2VYxjR2xDM" width="425" height="335" wmode="transparent" /]J’irai dormir chez vous… en Suisse

Emission d’Antoine de Maximy (diffusée le 2 septembre 2006 – France 5)

Quelques sources :

– l’article « Neutralité de la Suisse » sur Wikipedia

– l’exposé en ligne de Frédéric Jaunin et Niklaus Johner (élèves suisses de 3e)

– la neutralité suisse vue par le site du ministère des affaires étrangères suisse


2 commentaires

  1. Quant à l’attitude et au rôle de la Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale, celle-ci a donné lieu dans les années quatre-vingt-dix à la mise sur pied de la Commission Indépendante d’Experts Suisse – Seconde Guerre Mondiale (CIE), appelée aussi Commission Bergier, du nom de son président. Les travaux et rapports de cette commission sont consultables en ligne en français à l’adresse suivante http://www.uek.ch/fr/index.htm

  2. Un grand merci à M. Kaufmann,professeur formateur à la HEP-VD à Lausanne en Suisse, pour ce lien très utile. Il permet enfin de faire le point une bonne fois pour toutes sur le rôle joué par la Suisse durant cette période trouble.
    Très honoré d’avoir reçu la visite d’un si illustre confrère. N’hésitez pas à visiter son Blog sur :
    http://lyonelkaufmann.ch/histoire/blog

Leave a comment

buy windows 11 pro test ediyorum