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Pourquoi la crise des subprimes bouleverse le monde ?

Vous étiez de plus en plus nombreux à l’attendre ce Billet sur la Crise… Mais pourquoi ais-je donc attendu si longtemps pour me mettre à sa rédaction ? C’est simple : j’attendais de voir son issue pour pouvoir la comprendre dans sa globalité. Mais cette journée folle où plan de sauvetage bancaire a été rejeté par la Chambre des représentants américains, où les Bourses chutent d’une manière inquiétante, m’a donné la mesure du phénomène. Non seulement la Crise n’est pas terminée mais elle est, à mon sens, encore loin de s’achever. Peut-on la comparer à celle de 1929 ? Oui et non. Oui par son ampleur. Non parce que le contexte et les procédures sont totalement différents. Pour mieux comprendre tout cela, je vais essayer d’être le plus simple possible. Peut être même un peu trop parfois et je m’en excuse par avance pour les plus initiés…

1. Aux origines de la crise

Tout a commencé aux Etats-Unis, avec l’emballement de l’immobilier. Après le 11 septembre 2001, l’économie américaine allait mal, plus personne n’osait investir tellement l’avenir du pays paraissait incertain. Pour remédier à cela, la Banque centrale américaine (FED) a poussé les gens à emprunter de l’argent en baissant ses taux de 6,5% à 1%. Le crédit moins cher, établissements de crédits et banques se sont alors lancés dans de folles aventures immobilières : on achetait tout, tout de suite, à n’importe quel prix. Une banque est une entreprise qui prospère grâce à ceux qui déposent de l’argent chez elle. Pour certains achats (maison, voiture…), parfois, on n’a pas assez d’argent. On l’emprunte alors à la banque. Celle-ci est d’accord pour nous le prêter… à condition de lui rendre, les intérêts en plus ! En 2001, tout paraissait possible et pour de tout petits intérêts. De fait, les prix se sont envolés pendant que les crédits se multipliaient comme jamais. De plus, ces prêts étaient souvent accordés à des gens dont la solvabilité (c’est-à-dire leur capacité à rembourser l’argent emprunté) était plus que douteuse. Mais bon… On ne reverrait pas de sitôt des taux aussi bas alors… Profitons en et continuons à acheter ! Ce sont ces types de crédits hypothécaires (dont basé sur le seul bien qu’il reste, la maison de l’emprunteur) qu’on appelle les maintenant tristement célèbre subprimes.

2. La crise du marché immobilier américain

Mais voilà que la Federal Reserve décide de favoriser cette fois ceux qui placent leur argent – on en a besoin pour financer les dépenses de l’État, les retraites … Elle relève donc progressivement son taux directeur de 1% à 5,25% entre 2004 et 2006. De fait, les remboursements de beaucoup de ménages devenaient de plus en plus chers ! Que pensez-vous que les plus endettés allaient alors faire pour s’en sortir ? Vendre leur maison au lieu de finir de l’acheter ? Oui, excellente idée seulement… Seulement, dés 2006, les prix de l’immobilier ont commencé à chuter dans plusieurs régions des États-Unis ! Le marché immobilier américain a perdu aux alentours de 20 % les 18 derniers mois précédant la crise. Votre maison perdait de sa valeur mais vous en pouviez plus la payer, ni la revendre. Les établissements de crédit ont dés lors très rapidement cherché à récupérer « leur bien » au plus vite : il fallait vendre les habitations hypothéquées au plus vite. Mais qui allait donc bien pouvoir en acheter autant d’un coup ? L’afflux de biens saisis mis en vente sur le marché a même aggravé le déséquilibre du marché immobilier où les prix se sont effondrés.

3. De la crise immobilière à la crise financière

Aujourd’hui, ce phénomène a pris une dimension financière quand ces emprunts ont été transformés en titres financiers et revendus à des investisseurs, attirés par leur rendement. Tout comme les maisons, plus personne n’en veut. Alors els titres ne valent plus rien et les banques ne peuvent plus récupérer quoi que ce soit ! Pour s’en sortir, les banques ont demandé de l’aide aux autres banques. Elles ont l’habitude de se prêter de l’argent entre elles. Car si l’une d’elles fait faillite, c’est tout le système qui en fait les frais. Mais aujourd’hui, les banques se méfient les unes des autres et refusent de se prêter de l’argent entre elles. Elles craignent que la banque d’en face ne soit à son tour en difficulté.

4. D’une crise américaine à une crise européenne (et française ?)

Mais quel rapport avec nous, me direz-vous ? Tout simplement parceque les banques de la planète sont interdépendantes puisqu’elles se prêtent de l’argent, investissent les unes chez les autres, d’un pays et d’un continent à l’autre et dans les mêmes fonds. Les produits financiers basés sur les crédits immobiliers américains ont circulé dans les portefeuilles des banques et fonds d’investissements du monde entier sans que les risques ou même la nature réelle des produits soient vraiment connus. Concoctés par des génies de l’ingénierie financière, ils ont été mal évalués par les agences de notation, qui garantissaient qu’ils étaient sûrs. Bref, tout le monde a fait confiance à ces produits financiers plus rentables qu’une table de Casino. Une fois encore, l’affaire était trop belle pour la laisser passer. Il fallait se servir au plus vite et le plus possible. Voilà pourquoi depuis un an, la crise des subprimes a coûté 18 milliards d’euros aux banques françaises, et cela malgré une alerte grave en août 2007 – première chute inquiétante des places financières internationales.

Après la déroute de Lehman Brothers, le ministère de l’économie et des finances a évoqué des répercussions «limitées». Pourtant, la banque américaine doit à ses homologues français près de 4 milliards d’euros. Celles qui ont prêté le plus d’argent à leur consoeur, sans garantie et donc sans espoir de recouvrement, sont BNP Paribas (405 millions d’euros), la Société générale (479 millions d’euros), le Crédit agricole (270 millions d’euros) et Dexia (350 millions d’euros)… Par conséquent, même si elles relativisent leurs pertes, les banques françaises subissent malgré tout la crise financière et la perte de confiance qui secouent les marchés mondiaux. Avons-nous tort de nous inquiéter ou de ne plus faire confiance à notre banque ? Que vont devenir nos économies ? Normalement, rien… Rien parceque, tout d’abord, « aucune banque française n’est, a priori, pas exposée à la faillite » (d’après Nicolas BOUZOU, économiste chez Asteres).

A la différence des Etats-Unis, les établissements français n’ont pas séparé leur activité «investissement», plus à risque, de leur activité «détail» (particuliers, PME), plus sûre. Cette spécificité pourrait nous sauver du tsunami financier qui vient de se lever. Elle pourrait… D’autre part, la loi de 1999 relative à l’épargne et à la sécurité financière a instauré un fonds de garantie des dépôts en banque en cas de faillite, plafonné à 70.000 euros par personne. Enfin, « si une banque française était en situation de faillite, ce qui paraît très peu probable, elle serait immédiatement nationalisée » (N. Bouzou). C’est justement ce que le président américain a voulu faire… et que la Chambre des représentants vient de refuser en mettant en avant le fait que ce ne sont pas les contribuables qui doivent payer les erreurs commis par l’incompétence des plus fortunés.

5. L’espoir d’une sortie de crise ?

Alors comment sortir de cette crise ? A court terme, il va falloir purger les actifs fictifs, c’est-à-dire faire le bilan de toutes les pertes et les gérer au mieux. L’Euro est également appelée à devenir la monnaie mondiale. La crise des subprimes a mis en circulation une masse gigantesque de dollars. Une masse artificiellement trop forte. Il faut désormais une monnaie alternative afin de détruire la dette américaine. Pour ce faire, l’Europe doit imposer ses achats de matières premières en euros.

Enfin, à long terme, il va falloir sérieusement réguler le système financier mondial. Une fois la «purge» terminée, c’est le système international dans sa globalité qui devra être repensé – par exemple, autour du F.M.I, comme le préconise son directeur, Dominique Strauss-Kahn. C’est la seule solution pour qu’il y ait un peu plus de transparence dans les jeux financiers, et donc pour voir la confiance revenir… Mais çà, c’est une autre histoire !

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Pour en savoir plus, consultez les nombreux articles dont je me suis inspiré pour ce sujet :

– 20 mois de crise financière (chronologie des évènements) [site 20 minutes.fr]

– Retour sur la crise d’août 2007 [Blog les échos d’une heure]

– La crise financière en 6 questions [site 20 minutes.fr]

– Les origines de la crise financière [site 20 minutes.fr]

– Argent, rien ne va plus ! [site les clés de l’actualité junior]

– L’Europe fait face à la crise [site 20 minutes.fr]

– Que risque l’économie française ? [site 20 minutes.fr]

– Que risquent les particuliers français ? [site 20 minutes.fr]

– Le rejet du plan bancaire américain [site Courrier International]

– Comment le monde peut sortir de la crise ? [site 20 minutes.fr]

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