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Barack OBAMA : « Four more years »

Après plusieurs heures de suspense, le président sortant Barack Obama a annoncé sa victoire à l’élection présidentielle américaine en postant sur Twitter un bref message, « Four more years » (« encore quatre ans »), accompagné d’une photo où il enlace sa femme Michelle Obama. Cette photo a été retweetée près de 700.000 fois et partagée plus de 300.000 fois sur Facebook.

« C’est arrivé grâce à vous, merci », a-t-il ajouté dans un autre message, juste après l’annonce de sa victoire dans l’État absolument crucial de l’Ohio, dans le nord du pays, aux dépens de son adversaire républicain Mitt ROMNEY.

Barack OBAMA, 51 ans, élu en 2008 pour un premier mandat, va diriger le pays le plus puissant du monde pendant les quatre prochaines années, à l’issue d’un scrutin qui reflète une profonde division de l’opinion américaine. Les deux candidats avaient dramatisé l’enjeu dans un pays qui a du mal à se remettre de la plus grave crise économique depuis 1929 en proposant des solutions opposées sur le rôle que doit jouer l’État pour réduire une dette considérable et un chômage élevé.

En 2008, après l’euphorie de la victoire, beaucoup de commentateurs politiques avaient prévu une cruelle « gueule de bois« . Barack OBAMA lui même ne s’y était pas trompé en annonçant dés le soir de son élection « A l’heure où nous célébrons la victoire ce soir, nous savons que les défis de demain sont les plus importants de notre existence: deux guerres, une planète en péril, la plus grave crise financière depuis un siècle ». La tâche était colossale. Elle l’est toujours.

Jonathan CAPEHART écrivait ce matin dans le Washington post : « Obama n’était pas censé gagner cette élection. C’est du moins ce que l’Histoire suggérait. Aucun président ne l’avait emporté avec une situation économique aussi mauvaise. Aucun président ne l’avait emporté avec des électeurs aussi angoissés. Mais, fidèle à son habitude, Obama a défié l’Histoire« . C’est vrai que cette victoire est un quasi-miracle puisqu’aucun président, depuis la Seconde Guerre mondiale, n’a remporté un second mandat avec plus de 7,2 % de taux de chômage.

Pourquoi un tel pied-de-nez à l’histoire ? Sans doute parce que la crise de 2008 a frappé en premier les Etats-Unis et les a donc d’abord plus durement touchés, d’où une montée en flèche du nombre des sans-emploi. Sans doute aussi parce que les décisions économiques adoptées ont été très réactives. Tout cela a permis d’améliorer la situation de l’emploi et à Barack OBAMA de présenter un bilan satisfaisant où plus de 40% des promesses électorales ont été tenues. De plus, il a du affronter l’opposition acharnée d’un Parti républicain hostile avant même son arrivée à la Maison-Blanche.

Aujourd’hui, il a été réélu à l’issue de la campagne électorale la plus coûteuse de l’histoire des Etats-Unis face à Mitt ROMNEY. Ce dernier, ancien gouverneur du Massachusetts, a mené une campagne très dure pour son concurrent politique mais aussi parfois pour certains électeurs. Ainsi que l’a souligné l’éditorial du Washington Post du week-end dernier : « Au-delà de toutes ses volte-face, le candidat républicain est resté cohérent sur un point : son mépris pour les électeurs. […] Mitt Romney semble faire le pari que les Américains n’ont pas de mémoire, une certaine inaptitude à l’arithmétique et une incapacité générale à voir ce qui se passe en coulisses. » Hélas pour lui, les Américains ont de la mémoire…

Le président américain a obtenu mardi soir 303 grands électeurs –il lui en fallait 270 pour gagner– contre 206 à son adversaire. Au niveau national, il a emporté environ 50,2% des voix contre 48,3% à son rival. Depuis deux ans, quand il avait subi un revers aux élections à la moitié de son premier mandat, M. Obama déplorait que le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, ait affirmé que son premier objectif était de le faire battre à la présidentielle. M. Obama affirmait que sa victoire à la présidentielle sonnerait la fin de cet état d’esprit.

L’espoir fut de courte durée puisque dés mercredi, le président républicain de la Chambre John BOEHNER a une nouvelle fois exprimé une position de fermeté sur la fiscalité : « Une approche équilibrée n’est pas équilibrée si cela veut dire davantage d’impôts sur les PME qui sont la clé des futurs progrès de notre économie« . Il a néanmoins assuré que ses troupes étaient prêtes à travailler avec le président réélu. Bonne nouvelle, car la tâche est ardue !

Personne ne peut le nier :  malgré sa réélection, Barack OBAMA avait déçu l’espoir immense de 2008. S’il rempile pour quatre ans, ce sera la liesse en moins, mais les cicatrices et la lucidité en plus. Il y a quatre ans, on célébrait un événement historique : l’élection du premier président noir qui promettait de changer l’Amérique. Aujourd’hui, on réélit « moins un sauveur qu’un être humain avec des défauts et des vertus, des échecs et des succès« , résume E.J. DIONNE, grand chroniqueur au Washington post.

Il a hérité d’un pays plus divisé que jamais. Certes, il a rallié en masse les jeunes, les Noirs, les Hispaniques, l’électorat féminin et les États côtiers. Mais les électeurs blancs, les seniors et tout le centre de l’Amérique l’ont amèrement boudé. Il hérite aussi de nouveau d’un Congrès divisé, entre un Sénat démocrate et une Chambre des représentants républicaine, truffée de conservateurs purs et durs qui vont sans doute tout faire pour lui mettre des bâtons dans les roues.

À moins que la défaite n’entraîne un déclic salutaire et qu’ils se décident à coopérer. Selon Alvin FELZENBERG, professeur à l’université de Pennsylvanie, cela ne sera pas évident. Cette opposition récurrente du parti « perdant » est l’une des raisons qui le pousse à penser que le second mandat est souvent moins heureux que le premier. Woodrow Wilson, Richard Nixon, Bill Clinton et Georges W. Bush en ont fait l’amère expérience. Quant à Lincoln, il a été assassiné. Reagan est une exception. puisqu’il a bénéficié de la fin de la guerre froide.

Pourtant déchargé  de la contrainte d’un renouvellement de son mandat, Barack OBAMA pourrait se consacrer entièrement aux réformes. Mais la plupart des présidents qui ont lancé de grandes réformes l’ont fait lors de leur premier mandat, lorsqu’ils bénéficiaient de l’excitation de la nouveauté. Une fois réélu, un président a en fait très peu de temps pour faire des choses avant les élections législatives de mi-mandat. Et puis rapidement, de plus en plus de prétendants à sa succession vont apparaître dans son parti et dans le parti adverse. Difficile d’être serein dans ce contexte, et pourtant…

Barack OBAMA est assuré de passer à la postérité. Non pas comme le président qui a reçu le prix Nobel de la paix en menant deux guerres de front, mais comme l’homme qui a donné aux Américains la première assurance santé universelle.

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Pour aller plus loin :

– un article du site LePoint.fr : « États-Unis : Barack Obama, le miraculé » (08/11/2012)
– un article du site LePoint.fr : « Barack Obama fera-t-il mentir « la malédiction du second mandat » ? » (08/11/2012)
– un diaporama du site l’Internaute : « L’incroyable destin de Barack Obama »
– un article du site 20minutes.fr : « Nettement réélu, Obama au défi de la crise et d’un Congrès toujours divisé » (07/11/2012)
– un article du site challenges.fr : « Pourquoi le chômage n’a pas fait tomber Barack Obama » (07/11/2012)
– un article du Washington Post traduit sur le site de courrierinternational.fr : « Obama fait un pied de nez à l’Histoire » (07/11/2012)
– un retour sur la campagne de 2008 sur la section qui y est consacrée sur ce Blog
– un article du site lexpress.fr : « Obama, l’homme qui peut changer le monde » (05/11/2008)
– un article du site lexpress.fr : « Saint Barack décevra » (06/11/2008)

 

 

 

 

 

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