Culture : Critique du film « Ça » par nos journalistes

        Bonjour et bienvenue dans cette critique cinéma et, aujourd’hui, nous allons parler de Ça , une reprise du film original de 1990 et qui cette fois, a été réalisé par Andy Muschietti. Ne tournons pas autour du pot, j’ai trouvé que malgré quelques approximations, il s’agit d’un bon film et je vais vous expliquer pourquoi, mais d’abord, regardons ses quelques défauts.

   

Author : Lin Pictures ; Vertigo Entertainment ; KatzSmith Productions ; New Line Cinema Source : www.ew.com

 

Tout d’abord, certains acteurs secondaires ne sont pas mauvais mais ont tout de même un jeu moins fin que les acteurs principaux. Certaines facilités scénaristiques sont grossières (comme Mike qui recharge au-dessus d’un puit et qui, comme par hasard, fait tomber sa ceinture de munitions dans le puit). Ensuite, l’effet sonore composé de violons qui indiquent la présence de Pennywise à l’écran est un élément classique dans les films d’horreur, ce qui devient très redondant. De plus, le comic relief est parfois maladroit et les blagues peuvent devenir lourdes. La scène de combat final entre le groupe et Pennywise est mal filmée, la caméra tourne dans tous les sens et les “cuts” deviennent épileptiques alors qu’avant cette scène, le film ne tombe jamais dans ce travers typique des mauvais films d’horreur. Pour finir, la musique n’est pas mauvaise mais est oubliable, je suis bien incapable de chantonner n’importe quelle musique du film (à part ces satanés violons évidemment).

 

        Mais malgré ces quelques défauts, nous faisons aujourd’hui la critique d’un bon film, selon moi. La première raison est le jeu d’acteur des enfants qui est excellent (le meilleur acteur reste Bill Skarsgård dans le rôle de Pennywise, dont la folie meurtrière apparaît parfaitement à l’écran, notamment avec son sourire carnassier.) On observe également une bon travail du côté de la réalisation : les scènes sont très bien rythmées et la caméra est dans l’urgence mais ne rend l’action que très rarement illisible. De plus, la colorimétrie est bien gérée, le groupe, quand il est réuni, est souvent dans la lumière qui semble toujours naturelle. Le reste est souvent sombre et encore plus souvent baigné dans le jaune (ce qui est la couleur de l’opulence ou du crime). Le film est aussi économe en effets spéciaux, ce qui permet d’affiner ceux qui sont présents (et ils sont de bonne facture) et d’éviter le “gore” excessif.                                                                                                            

         Mais venons à ce que je considère comme la plus grande réussite du film, le sous-texte. Dans ce film, des enfants disparaissent à cause de Pennywise, ces disparitions engendrent des tensions dans les relations entre les enfants-parents (qui, à la base, sont tendues pour chaque personnage). Les enfants sont actifs et veulent faire la lumière sur cette histoire mais les adultes ne font rien, cela crée un décalage entre le monde des adultes et celui des enfants. Je pense que Pennywise représente le monde du travail et des adultes, un monde cruel ou l’humain n’a pas sa place. La dichotomie entre ces deux mondes est renforcée par la couleur rouge et une ambiance sombre qui représente fidèlement les difficultés et les travers de la vie adulte et d’autre part, une lumière plus pure lorsque les enfants sont à l’écran. De plus, le cadre est quelquefois de travers (par exemple, quand Beverly se réveille dans l’antre de Pennywise, la caméra est de travers et Beverly trébuche souvent, pourtant, quand le groupe arrive, personne ne trébuche car ils sont soudés. (Spoil majeur si tu n’as pas vu le film mais que tu veux le voir, fuis donc pauvre fou!) Pour finir, c’est ensemble qu’ils triomphent de Pennywise et ils jurent de s’entraider s’il revient (donc, métaphoriquement, si l’un d’entre eux ou plusieurs n’arrivent pas à survivre dans le monde des adultes). Selon moi, c’est la plus grande réussite du film car, dans le milieu du “slasher” en tout cas, je pense que, visuellement, tout a été fait et que pour se démarquer (en plus d’une technique de qualité) un “slasher” se doit d’avoir une certaine recherche symbolique.

Tout cela pour dire que Ça est un très bon film et que vous devriez le voir si vous aimez le genre.

Arthur Coté