Coup de foudre en salle des profs

Comme toutes les communautés, la communauté éducative voit naître des relations amoureuses, de plus ou moins grande intensité. Il ne s’agit pas ici pour moi de m’attarder sur les relations adolescentes, dont nous connaissons tous la force mais aussi la violence pour les avoir vécues il y a plus ou moins longtemps. Mais plutôt de décrypter avec un sourire tendre et amusé les émois de toutes ses personnes qui se côtoient au quotidien, s’échangent des banalités alors qu’elles ont des sentiments profonds.

amour

Rapprochement platonique

Sans tomber dans le cliché du professeur de lettres, romantique, éternel amoureux, à l’image de Don Juan « ravi par la beauté partout où il la croise », il y a dans cet univers scolaire des regards, des attentions, des sourires qui en disent plus que toutes les photos que Voici pourrait faire s’il s’agissait de people. Pourtant, dans l’absolu, l’école ne se prête pas au marivaudage, tant les enseignants ne font que se croiser furtivement à la pause de dix heures, ou au repas de midi. Mais justement, peut-être est-ce cela qui augmente l’intensité, le rêve. Ces minutes furtives, évanescentes, volées, transcendent un quotidien pour le moins banal. Comment ne pas deviner, que ces deux collègues qui discutent autour d’un quelconque repas de cantine, ont en commun plus que le seul intérêt de la 4e B ? Qui peut croire qu’ils échangent seulement sur les EPI ? Il n’y a qu’à voir le regard plein de tendresse qu’il lui envoie pour comprendre que ce n’est qu’un prétexte. Et son sourire à elle en dit tout autant sur l’intérêt. Bien sûr, tout cela est platonique, comment pourrait-il en être autrement, chacun d’entre eux ayant une vie ailleurs, une famille ? Ce n’est d’ailleurs pas le propos ici. On imagine dès lors le tiraillement, ou au moins le questionnement, de ces deux tourtereaux, qui cherchent un contact sous le moindre prétexte. Ils sont tellement impliqués, qu’ils ne voient pas que le monde les observe (en tout cas moi !). Ils sont sur un nuage et on sent que leurs cours passent à la vitesse de la lumière. Ils arrivent enchantés le matin, ravis d’avoir des heures supplémentaires en abondance cette année, ce qui leur permettra d’accroître les moments de rencontres, oui, vous savez, ces quelques minutes d’intercours, cette réunion spéciale à laquelle ils seront convoqués et où ils essaieront d’être à côté. Que dire si le projet d’établissement, catalyseur ultime s’il en est, les entraîne dans un voyage scolaire ensemble ?

Le prof, un amoureux comme les autres

Lamour ne prévient pas, il s’invite quand on ne s’y attend pas. Pourtant, la balance avec une vie établie, ne fait pas le poids et nos jeunes quadra ou quinquagénaires, ne vont pas au-delà de la platonicité. Cela restera non dit, enfoui en eux, une part cachée, ou plutôt un jardin secret cultivé malgré eux. La plupart de ces amours naissantes, mourront en une ou deux saisons, ou se transformeront en tendresse amicale pour cause d’impossibilité matérielle, toujours ce sacro-saint pragmatisme. C’est finalement peut-être mieux ainsi. Le passage à l’acte importe peu et les rares exemples qui jalonnent l’historique de la salle des professeurs en ce sens ne sont pas encourageants. On se rappelle encore de l’histoire entre la professeure de techno et le professeur de physique qui a si mal fini et a retenti dans tout le collège. Le professeur, peut-être plus que ces concitoyens, encore que, pèse des jours et des mois les conséquences de ses tentations amoureuses.

Il n’empêche, c’est un tourbillon que ses sentiments d’adultes qui virevoltent tous les jours autour de nous. Le prof est un amoureux comme les autres : c’est peut-être aussi ça la vie !

Une chronique d’Octave

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