Usage des plantes au Moyen Âge – graines de l’année 2016-2017

Le Moyen Âge fait un grand usage des plantes. Elles sont médicinales, tinctoriales, textiles ou alimentaires, parfois tout à la fois !

Voici la liste des usages établis par les Recherches archéologiques girondines pour les graines de l’année scolaire 2016-2017 :

Acanthe (ornementale et médicinale) : servait à soigner les blessures, les brûlures.

Benoite (médicinale) : nombreuses vertus médicinales, digestif, antispasmodique, sédatif, utilisé contre les fortes fièvres.

Bleuet (médicinale et ornementale) : usage externe pour ses propriétés ophtalmiques (plante entière).

Épeautre (alimentaire) : Abandonné progressivement au profit des blés froment pour des raisons de rendement. Son grain vêtu impose un travail de transformation.

Fenugrec (alimentaire et médicinale) : recommandé contre une multitude de maladies, remède externe ; complément diététique de haute valeur, anti-asthénique, favorise la prise de poids.

Giroflée (ornementale)

Lin (alimentaire, textile et médicinale) : ses graines ont des propriétés laxatives. Les semences ont été utilisées comme aliments.

Maceron (alimentaire et médicinale) : feuilles et racines comestibles. Détrôné à partir du XVIe siècle par le céleri. Propriétés diurétiques et apéritives.

Nielle (toxique) : graines toxiques (elles pouvaient empoisonner le pain).

Nigelle (aromatique, ornementale et médicinale) : l’odeur de ses graines rappelle celle de plusieurs aromates : carvi, cumin, etc. ; diurétique, vermifuge, maladies du foie et de la rate.

Pastel (tinctoriale et médicinale oubliée) : cicatrisante, anti-hémorragique, vermifuge, plante tinctoriale (bleu).

Pois chiche (alimentaire et médicinale oubliée) : si on a de la fièvre, faire cuire des pois chiches sur des charbons ardents et les manger ; nombreux emplois médicinaux (fébrifuge et analgésique).

Rose trémière (ornementale)

Saponaire (herbe à savon et médicinale) : asthénie, dépurative. Elle contient des saponines qui émulsifient les graisses.

Plante, Recueil d’herbes et de médecine, fin du 12e siècle, Londres, British Library, Sloane 1975

 

Bientôt de nouveaux articles sur les propriétés des plantes, avec l’aide des classes !

Semaine du Goût : la cuisine antique

Pour continuer cette semaine du goût, nous vous proposons une petite douceur romaine de saison, la patina de poires.

« A condition de les cuire avec du miel, toutes les variétés de poires sont excellentes pour l’estomac. » Pline, Histoire naturelle, L. XXII.

Cette recette utilise un ingrédient bien particulier, le garum.

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Amphore bétique à garum, type Dressel-7-11

 

Cette sauce de poisson fermenté dans du sel était très appréciée des romains, qui l’utilisaient pour tous types de plats. Son pouvoir salant est équivalent à celui du sel, et comme ce dernier c’est un exhausteur de goût, c’est-à-dire qu’il relève les saveurs d’un plat. Le garum le plus prisé à l’époque romaine était produit en Bétique, dans le sud de l’Espagne. Il faisait l’objet d’un commerce très important et était exporté dans tout l’empire romain dans des amphores Bétiques, qui voyageaient par bateau.

Il existe un équivalent actuel du garum, la sauce nuoc-mâm, utilisée dans la cuisine asiatique pour accompagner les nêms par exemple. Attention pour la patina de poires quelques gouttes de garum (ou de nuoc-mâm) suffisent !

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Restitution d’une cuisine romaine, andalousie-culture-histoire.com

Le vin employé dans cette recette est le passum, un vin paillé. Ce type de vin est encore produit de nos jours dans le Jura, où l’on termine la maturation des raisins de vendanges tardives sur des clayettes de paille. On obtient ainsi un vin très liquoreux, que vous pouvez remplacer par un liquoreux de votre cave ! Même si l’alcool du vin s’évapore au cours de la cuisson, vous pouvez aussi le remplacer par du jus de pomme ou de raisin.

Patina de poires (patina de piris)

D’après le livre : Saveurs et senteurs de la Rome antique – 80 recettes d’Apicius Renzo Pedrazzini et Michèle Tesseyre, éditions Clairsud

Ingrédients :

  • 4 poires bien mûres
  • 5 cL d’huile d’olive

    Banquet romain, mosaïque

  • 3 œufs entiers
  • 2 cuillères à soupe de miel
  • 1 dL de passum, vin paillé (ou jus de pomme ou de raisin)
  • 1 pincée de cumin en poudre
  • Un peu de poivre du moulin
  • Quelques gouttes de garum (sauce asiatique nuoc-mâm)

Éplucher les poires, les couper en quatre et enlever le trognon et les pépins.

Mettre les poires à cuire à feu doux et à couvert, avec l’huile d’olive, le miel, le cumin, une pincée de poivre et quelques gouttes de garum.

Lorsque les poires sont cuites, les écraser en purée. Battre les 3 œufs en omelette et les rajouter à la purée de poires. Mouiller avec le vin paillé, bien mélanger.

Verser le mélange dans un plat de service allant au four ou dans des ramequins individuels.

Cuire 1h30 au bain marie, à four très doux. Le temps de cuisson peut varier en fonction de la taille du plat, de votre four… pensez à surveiller la cuisson !

Servir très frais, avec un tour de poivre du moulin.

Semaine du Goût : recette gauloise

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Intérieur d’une maison gauloise © Bibracte

 

Afin de vous mettre en appétit en cette semaine du Goût, nous vous proposons une recette gauloise. La cuisine gauloise se préparait fréquemment dans un gros pot à cuire en céramique, l’ancêtre du faitout ! Les ragoûts, bouillies, soupes et bouillons mijotaient donc longtemps, tout doucement sur le feu de bois….

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© Denis Gliksman, Inrap

 

 


 

Volaille marinée au sel (d’après le livre La Cuisine gauloise continue, A. Flouest et J.-P. Romac, éditions Bibracte et Bleu autour)

Ingrédients :

  • 1 volaille (poule ou canard)

Pour la marinade :

  • miel
  • sarriette
  • thym
  • bouquet garni
  • 250 g de sel
  • quelques grains de genièvre
  • racine de benoîte (ou clous de girofle)

Légumes pour le pot :

  • raves
  • carottes
  • champignons blancs
  • chou-rave
  • poireaux
  • céleri en branche

Préparer la marinade deux jours avant : mélanger le miel, le sel et les aromates (thym, sarriette, baies de genièvre, bouquet garni). Faire bouillir quelques instants, laisser refroidir puis filtrer. Plonger la volaille dans la marinade et l’y laisser reposer deux jours.                 Le lendemain, rincer la volaille à l’eau douce, la mettre dans un pot, glisser quelques légumes, branches de céleri et poireaux dans la bête et disposer le reste des légumes autour.                                                                                                                 Couvrir avec de l’eau bouillante non salée, mettre le couvercle et laisser cuire longtemps à feu doux ….                                                                                                           Servir la volaille découpée entourée des légumes du pot. Le jus, trop salé, ne doit pas être servi.

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