Kant et l’Emile – Rousseau Memory Project

L’anecdote est connue, mais puisque cette page  est nouvelle, autant rappeler cette légende.

Kant était réputé dans ville de Königsberg pour la régularité de ses rituels, parmi lesquels s’inscrivait sa promenade quotidienne. Or la légende veut que deux événements seulement bouleversèrent cette régularité de métronome : la lecture de l’Emile, en 1762, et la Révolution française.

«L’histoire de la vie d’Emmanuel Kant est difficile à écrire, car il n’eut ni vie ni histoire ; il vécut d’une vie de célibataire, vie mécaniquement réglée et presque abstraite, dans une petite rue écartée de Kœnigsberg. Je ne crois pas que la grande horloge de la cathédrale ait accompli sa tâche visible avec moins de passion et plus de régularité que son compatriote Emmanuel Kant. Se lever, boire le café, écrire, faire son cours, dîner, aller à la promenade, tout avait son heure fixe, et les voisins savaient exactement qu’il était deux heures et demie quand Emmanuel Kant, vêtu de son habit gris, son jonc d’Espagne à la main, sortait de chez lui, et se dirigeait vers la petite allé de tilleuls, qu’on nomme encore à présent, en souvenir de lui, l’allée du Philosophe. Il la montait et la descendait huit fois le jour, en quelque saison que ce fût ; et quand le temps était couvert ou que les nuages noirs annonçaient la pluie, on voyait son domestique, le vieux Lampe, qui le suivait d’un air vigilant et inquiet, le parapluie sous le bras, véritable image de la Providence.» (Portrait de Kant par Heinrich Heine, De l’Allemagne, 1853)

Pascal Vasseur 

Photo : Kant et l’Emile</p>
<p>L’anecdote est connue, mais puisque cette page Facebook est nouvelle, autant rappeler cette légende.</p>
<p>Kant était réputé dans ville de Königsberg pour la régularité de ses rituels, parmi lesquels s’inscrivait sa promenade quotidienne. Or la légende veut que deux événements seulement bouleversèrent cette régularité de métronome : la lecture de l’Emile, en 1762, et la Révolution française.</p>
<p>«L'histoire de la vie d'Emmanuel Kant est difficile à écrire, car il n'eut ni vie ni histoire ; il vécut d'une vie de célibataire, vie mécaniquement réglée et presque abstraite, dans une petite rue écartée de Kœnigsberg. Je ne crois pas que la grande horloge de la cathédrale ait accompli sa tâche visible avec moins de passion et plus de régularité que son compatriote Emmanuel Kant. Se lever, boire le café, écrire, faire son cours, dîner, aller à la promenade, tout avait son heure fixe, et les voisins savaient exactement qu'il était deux heures et demie quand Emmanuel Kant, vêtu de son habit gris, son jonc d'Espagne à la main, sortait de chez lui, et se dirigeait vers la petite allé de tilleuls, qu'on nomme encore à présent, en souvenir de lui, l'allée du Philosophe. Il la montait et la descendait huit fois le jour, en quelque saison que ce fût ; et quand le temps était couvert ou que les nuages noirs annonçaient la pluie, on voyait son domestique, le vieux Lampe, qui le suivait d'un air vigilant et inquiet, le parapluie sous le bras, véritable image de la Providence.» (Portrait de Kant par Heinrich Heine, De l'Allemagne, 1853)