INTERVIEW SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

1. Bonjour Stéphanie de Vanssay, vous êtes professeur des écoles depuis 1995. Quelle est votre expérience personnelle et professionnelle des réseaux sociaux ? Que vous ont-ils apporté dans votre vie professionnelle et personnelle ?

Bonjour, je suis présente sur les réseaux sociaux depuis deux ans pour Facebook et depuis un an pour Twitter. Ma présence sur ces réseaux est essentiellement professionnelle, ils me permettent d’échanger avec d’autres enseignants et de faire une veille pour me tenir au courant de ce qui se passe dans le monde de l’enseignement. C’est aussi et surtout un moyen pour moi de satisfaire ma curiosité, ma soif d’apprendre et un excellent moyen d’agrandir le cercle de mes contacts, y compris dans la vie réelle ; je ne compte plus le nombre de personnes rencontrées suite à des contacts virtuels.

2. Quand on évoque les réseaux sociaux, on pense tout de suite à Facebook. Pourtant, ce n’est pas le réseau social le plus utilisé dans le cadre scolaire ? Pourquoi, à votre avis ?

Je ne suis pas sûre que Facebook ne soit pas le plus utilisé, beaucoup d’enseignants de collège et lycée s’en servent pour communiquer avec leurs élèves. Par contre ce choix est délicat car les élèves l’utilisent déjà à titre personnel, je pense que c’est notamment pour cette raison que de nombreux enseignants ont plutôt choisi Twitter pour une utilisation pédagogique.

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Blogs

forum_enseignants_innovants_logo.jpgProjet retenu pour le Forum des enseignants innovants Roubaix 2009



 
ordinateurVous trouverez un article très complet sur ce travail paru dans la revue de l’EPI (association Enseignement Public & Informatique) ici.

 

Quand on doit aider des élèves de cycle 3 en difficulté importante de lecture, écrire un blog peut être un excellent moyen de travailler de façon motivante.

 

Pour ceux qui ne le connaissent pas je vous conseille vivement la lecture du texte d’Ouzoulias « 10 (bonnes) raisons de faire écrire pour enseigner la lecture ».
 
Bien entendu écrire un blog peut se faire dans le cadre d’un travail plus axé sur la production d’écrit.
 
Quels sont les avantages de cette situation de travail ?
 
En voici certains à travers l’exemple de Sofiane :
 
Il s’agit d’un élève de CE2 qui est en grosse difficulté scolaire. Il a du mal à investir le travail scolaire et son très faible niveau en lecture ne peut que l’enfermer davantage dans la difficulté et le refus.
 
Une aide individuelle a donc été décidée pour cet élève.
 
Je me suis demandée comment aider cet élève « résistant » en tête à tête et ce que je devais travailler avec lui.
 
Il ne connait que très imparfaitement les sons complexes (in, an, ou, on…), sa lecture hachée et approximative lui permet peu d’accéder au sens d’un texte. Il ne maîtrise pas la graphie de mots très courants comme « avec » par exemple. Il confond certaines lettres m/n, b/d.
 
J’ai donc pensé au blog.
 
D’abord, le fait de travailler sur l’ordinateur introduit un « tiers » dans la relation pédagogique et allège la sensation de malaise souvent inhérente au tête à tête enseignant/élève.
 
« Ecrire pour apprendre à lire » est particulièrement efficace et pertinent.
Le choix d’un thème cher à l’élève, la présentation impeccable permise par l’informatique vont de plus aider cet élève à investir ce travail et à être fier du résultat obtenu.
 
J’ai rapidement noté un bon investissement de Sofiane dans ce projet et un travail intense de codage-décodage pendant les séances. L’utilisation du clavier permet en outre de travailler autrement sur les confusions de lettres ; pour le b et le d le fait qu’elles soient en majuscule d’imprimerie sur le clavier aide à les discriminer plus sûrement. De plus, l’élève est aussi amené à lire en vraie situation : mode d’emploi pour créer le blog, informations diverses sur ce dont il veut parler, relecture du texte produit avant la mise en ligne… Enfin, par le biais des commentaires un échange réel peut s’engager avec des lecteurs.
 
Vous trouverez le blog de Sofiane qui nous parle de Titeuf à cette adresse :
http://titeuf23.blogspot.com

 

Sofiane est aujourd’hui en CM2 et est lecteur, même si sa lecture reste laborieuse il a maintenant accès au sens de ce qu’il lit et peut aborder la 6ème dans des conditions satisfaisantes.
 
Comment faire étape par étape ?
 
1) Montrer aux élèves des blogs faits par des enfants, par exemple ceux de mes élèves :

– celui de Tiger sur Dragon Ball : http://dragonballgt12.blogspot.com/

– celui de Maria sur le foot : http://mariaaimelefoot.blogspot.com/

– celui de Sofiane sur Titeuf : http://titeuf23.blogspot.com/

– celui de Zgelko sur le foot : http://toutsurlefootzgelko.blogspot.com/

– celui d’Auréliano sur le dessin animé « Foot 2 rue » : http://foot2rueaureliano.blogspot.com/

– celui de Serafim sur le catch : http://serafim-catch-sport.blogspot.com/

– celui de Valentin sur Naruto : http://naruto92290.blogspot.com/
 
2) Les aider à choisir un thème, c’est important que le thème leur tienne vraiment à cœur (peu importe qu’il nous plaise ou non !)
 
J’utilise ce questionnaire pour les aider à déterminer ce qui les intéresse : questionnaire.
 
3) Créer le blog

Il faut préalablement créer une adresse internet pour chaque élève puis leur faire suivre par exemple ce mode d’emploi.
 
4) Ecrire un premier article et l’illustrer

Comment écrire un article ?
 
Comment insérer une image ?
 
5) Ecrire d’autres articles, faire des recherches sur son sujet, répondre aux commentaires…

Enfin pour accompagner les élèves, les aider à gérer ensuite un vrai blog personnel, ou pour aider des adultes néophytes à découvrir ce qu’est un blog, comment on le fabrique, les possibilités qu’il offre… je vous conseille vivement l’excellent ouvrage « Mais non, je blogue ! » d’Astrid de Roquemaurel et Delphine Vaufrey chez Milan.

 

6) En 2009/2010 j’ai tenté deux nouvelles formules :

Des blogs sans thème fixé pour permettre un éventail plus large et éviter la lassitude, la difficulté étant que cela se rapproche alors du « Skyblog » pour les copains et l’intérêt étant que cela a permis d’aborder davantage les questions de publique/privé et la notion de plagiat. Ces blogs ont été davantage investis par les élèves et certains ont fait beaucoup d’articles chez eux me sollicitant même par mail pour que les erreurs d’orthographe soient corrigées avant la séance suivante.

 

– le blog « Ce que j’aime » de Jade : http://cequejaimejadoune.blogspot.com/

– « Mon blog » de Laura : http://leblogdelolo92.blogspot.com/

– « Mes découvertes » d’Ilona : http://mesdecouverteilolo.blogspot.com/

– « Le blog d’Adrien » : http://adrienjordan.blogspot.com/

– « Mes passions » de Valentin : http://lespassionsdevalentin.blogspot.com/

 

Et un blog collaboratif écrits par des élèves de CE1 et CM2 avec tutorat des petits par les grands :

– « Le blog des CE1 CM2 de Brossolette » de Céline, Alexis, Erwan, Jim, Georges-Alexis et Julien : http://ce1-cm2-brossolette.blogspot.com/

LIRE AVEC LES POKÉMONS

Niveau : CPPikachu
 


Matériel :

– Les dessins de Pokémons et leurs noms sur des étiquettes ici

– Un document avec les Pokémons et leurs noms ici


Déroulement :

Je donne aux élèves la feuille avec les étiquettes comportant les noms des Pokémons :

 » Á votre avis qu’est-ce que c’est ?  »
 

Comme il s’agit des Pokémons première génération (ceux d’il y a 10 ans) ils ne les connaissent pas très bien mais finissent par en reconnaître quelques uns.
 

Ensuite je leur donne les feuilles illustrées et leur demande de coller chaque nom sous le bon Pokémon.
 

Une fois le nom déchiffré, soit ils connaissent le Pokémon, soit ils s’aident du document pour l’identifier.
 

Quand ils commencent à fatiguer on passe au coloriage. Pour que les couleurs soient respectées j’ai mis à disposition un livre contenant les Pokémons en couleurs avec table des matières pour retrouver le Pokémon à colorier (merci à mon fils pour le prêt !).
 

Comme ils sont plusieurs et pas toujours synchrones on a aussi utilisé la recherche Google image pour avoir rapidement accès au Pokémon désiré en couleurs.
 

Mes élèves ont été très motivés par cette activité qui permet un travail intense de décodage (j’ai écarté les Pokémons ayant des prononciations « à l’anglaise » sauf l’incontournable Pikachu).
 

C’est intéressant de les voir confrontés à une tâche qui nécessite de s’organiser : il y a 4 feuilles à compléter, 46 étiquettes à lire, découper et coller, il faut se trouver une façon de programmer les tâches et gérer l’aspect matériel… au final c’est assez complexe !
 

Pour mettre ce travail en valeur j’ai relié les 4 pages obtenues avec une jolie couverture.

LE CORRESPONDANT ANONYME

anonyme.jpgNiveau : CP/CE1
 

Principe :

Les situations de vraies correspondances classiques sont riches et donnent du sens à l’acte d’écrire mais elles sont parfois difficiles à mettre en place et à organiser.
 

J’ai donc utilisé plusieurs fois cette astuce du « correspondant anonyme ». J’amène aux élèves une lettre écrite par un de mes enfants qui leur est adressée, elle n’est pas signée, il est juste écrit : « Devinez qui je suis, posez-moi des questions. » Les élèves sont très intrigués, font des hypothèses, formulent des questions et la machine est lancée… Il n’est pas nécessaire qu’ils connaissent le correspondant, juste qu’ils puissent déduire qui il est. Bien sûr quand une question est trop directe comme « Comment t’appelles-tu ? », la réponse peut être partielle « Mon prénom commence par la lettre F et comporte 7 lettres. »
 

Quand le mystère est levé, le correspondant, qui n’est plus anonyme, demande à chaque élève de lui écrire une lettre pour lui dire à son tour qui il est. Je leur propose alors de choisir un vrai papier à lettres décoré et chacun reçoit ensuite une réponse individuelle.
 

Des photocopies de chaque lettre reçue et envoyée, collées au fur et à mesure dans un cahier, permettent de revenir sur les réponses précédentes, aident à la production de nouvelles questions et à la rédaction de la lettre finale en servant de référence.
 

J’ai utilisé cette situation plusieurs fois, dont une fois avec des échanges par mails, elle a toujours rencontré un vif succès. Les élèves ont vraiment très envie de lire les réponses à leurs questions et cela peut aider à lever certains « blocages ».


Compétences visées :

– faire des hypothèses, justifier son point de vue

– formuler par oral puis par écrit des questions

– copier sans erreur au propre les questions élaborées collectivement

– confirmer ou infirmer ces hypothèses en lisant

– produire un texte (une lettre) en gérant correctement les problèmes de syntaxe et de lexique
 

Edit du 25/07/2014

6 ans après la rédaction de ce billet, Marie Bastie a mené ce travail avec ses élèves et a eu la bonne idée de partager le résultat ici :

LA BOÎTE MYSTÈRE

pizzaNiveau : CP/CE1

Idée : Dans mon travail auprès des élèves en grande difficulté de lecture j’aime utiliser d’autres supports que ceux de la classe et suis à la recherche de « vrais écrits » qu’ils côtoient chez eux : prospectus, magazine TV…

 

Lorsque j’étais petite, je lisais avidement ce qui était écrit sur mon paquet de céréales pendant le petit déjeuner, d’où l’idée de la « boîte mystère » qui plait beaucoup aux élèves et qui a l’avantage d’attirer leur attention sur des écrits présents chez eux.

 

Principe : J’apporte un emballage (souvent alimentaire) et le montre aux élèves. Ils émettent des hypothèses sur ce que contenait cette boîte que l’on vérifie en lisant. Pour plus de facilité je mets la boîte à plat pour la photocopier avant de la remettre en volume pour la présenter aux élèves, ainsi chacun peut essayer de lire, surligner les informations qu’il trouve…

 

J’invite bien sûr les élèves à amener leurs propres emballages.

 

Au bout d’un moment je «corse» le jeu en amenant des emballages moins évidents : boîte contenant des sacs d’aspirateur, emballages de cosmétiques…

 

Compétences visées :

– faire des hypothèses, justifier son point de vue

– confirmer ou infirmer ces hypothèses en lisant

– lire à haute voix les informations trouvées

 

Avantages de cette activité :

– chacun, aussi en difficulté soit-il, peut participer, ne serait-ce qu’en repérant des éléments pertinents dans les illustrations, les logos ou un seul mot mais qui répond à une des questions que l’on se pose

– les échanges oraux sont riches et à la portée de tous

– il faut pouvoir distinguer le Français des autres langues éventuellement présentes sur la boîte

– la situation de recherche est réelle, même s’il est évident que c’est une boîte de pizza par exemple, on peut chercher quels sont ses ingrédients, comment on doit la faire cuire…

Textodingo : le jeu des mots dingos

Niveau : CE2/CM
 

Principe : Il s’agit d’un texte « à trous » à compléter avec des mots à trouver en suivant des indications grammaticales. La liste de mots est composée avant de connaître le texte, le résultat obtenu est donc surprenant et souvent hilarant.

Cette situation permet de renouer avec le plaisir d’écrire grâce à la certitude d’un résultat très gratifiant.

 

Compétences visées :

– Trouver des mots appartenant à une classe donnée (nom, verbe, adjectif)

– maîtriser les notions singulier/pluriel et masculin/féminin

– proposer une écriture possible (et phonétiquement correcte) pour un mot régulier

– copier sans erreur

– lire à haute voix un texte en restituant correctement les accents de groupes et la courbe mélodique de la phrase (ET EN MAITRISANT D’EVENTUELS FOUS-RIRES !)

 

Supports :

Textodingo (la plage ; les dinosaures ; la colo ; le foot ; la famille …)

auteur : collectif

éditeur : Petit Musc

Hélas actuellement indisponible, on peut avec de la chance en trouver d’occasion.

On peut tester le principe  mais je trouve les textes des livres beaucoup plus amusants…

Textodingo2

 
Tâches, activités :

– création de listes de mots dans les différentes classes demandées

– choisir dans ces listes ou en dehors des mots correspondant aux critères demandés (classe, genre, nombre…)

– les orthographier correctement

– les reporter dans le texte en évitant les erreurs de copie

– lire le résultat obtenu à haute voix à ses camarades… SANS RIRE !!!