Lettre ouverte aux défenseurs du Libre bienveillants…

stuxEn préambule, puisqu’on va inévitablement me soupçonner d’être “vendue à…”, j’utilise quotidiennement un ordinateur fixe sous Windows, un Netbook sous Ubuntu, une tablette et un smartphone sous Android et depuis peu le MacBook de mon fils qui me le prête gentiment. Je n’ai d’intérêt financier dans aucune de ces solutions, j’en apprécie certains aspects et moins d’autres mais je tiens à diversifier mes usages pour avoir un esprit ouvert et pouvoir parler en connaissance de cause.
 
Je suis par ailleurs, en tant que citoyenne, très intéressée par le Libre, son côté ouvert et collaboratif notamment, mais je refuse de diaboliser les entreprises privées sous prétexte que le premier serait forcément efficace et éthique et les secondes mal-intentionnées et uniquement vénales. Concevoir des produits et les vendre est, jusqu’à preuve du contraire, légitime. Je ne comprends pas pourquoi être pour l’un impliquerait forcément d’être contre tout le reste !
 
En tant qu’enseignante ce qui m’intéresse est ce qu’on fait de tous ces outils numériques à notre disposition pour proposer à nos élèves des apprentissages efficaces, pertinents et utiles. Dans ce cadre je me cogne totalement de savoir ce qui est utilisé comme marque, tout comme je me moque de la marque du stylo ou du manuel présent dans le cartable des élèves. Je ne dis pas que cela n’a aucune importance, je dis juste que ce n’est pas pour moi l’essentiel. De plus je précise que, pour le moment, notre avis concernant le type d’équipement numérique à choisir est vraiment très peu déterminant, le plus souvent pas du tout !
 
Venons-en au fait ! Ces derniers mois, mes collègues enseignants impliqués dans les usages du numérique en classe et moi nous faisons régulièrement littéralement agresser sur Twitter par… des défenseurs du Libre ! C’est récurrent, pénible et complètement contre-productif ! Se faire traiter d’ignorant, de paresseux, de “vendu à Apple, Microsoft, Google…”, d’irresponsable et j’en passe finirait presque par me donner une très mauvaise opinion du Libre ! Écrire le mot “tablette”, “iQuelqueChose”, “Google” ou autre déclenche des foudres immédiates et sans appel ! Pas ou peu d’explication, des reproches sur les politiques menées par le Ministère (avec notre complicité forcément), la stigmatisation de tout usage à l’école de matériel ou logiciel propriétaire, et enfin ils nous assènent #LaSolutionSimpleQuiRésoudraitTout : l’apprentissage du code par tous nos élèves dès demain !
 
Se rendent-ils comptent des dégâts qu’ils sont en train de causer en se mettant ainsi les enseignants, à la pointe des usages en classe, à dos ?!
 
Je sais qu’il ne s’agit que de quelques-uns, j’ai notamment rencontré des gens de Mozilla cet été qui m’ont fait découvrir les outils WebMaker, montré l’OS Mozilla pour smartphone et parlé du formidable travail collaboratif de traduction en cours… Eux m’ont donné envie de mieux les connaître et m’ont ouvert des horizons.
 
Comme la majorité de la population, nous enseignants, ne sommes pas forcément tous au clair sur ce qu’apporte le Libre, sur la différence Libre/gratuit, sur les modèles économiques…
 
Alors, s’il vous plait, défenseurs du Libre bienveillants, non-jugeants et pédagogues, faites-vous connaître, indiquez vos comptes Twitter, vos sites, vos manifestations, vos projets… les commentaires vous sont ouverts !
 
J’ai commencé une liste sur Twitter que l’on peut consulter ici.
 
[View the story « Peut-on expliquer le Libre sans agresser ? » on Storify]

« Imaginaires et promesses du numérique » pour une école qui avance

small__3900545238Alors que les grincheux et déclinologues de tout poil commencent à faire leur rentrée sur les réseaux, quel bonheur de préparer mon départ pour Ludovia !

“Imaginaires et promesses du numérique”, voilà un thème qui donne envie, envie d’explorer, de découvrir, de rêver, de se projeter vers l’avenir…

Ils sont nombreux nos collègues qui avancent en expérimentant et en réfléchissant, ceux-là d’ailleurs que je suis de près, n’ont pas vraiment fait de trêve estivale ; leurs idées, leurs trouvailles, leurs questions et leurs projets ont résonné tout l’été et ce n’est pas fini !

Pendant que certains agitent des peurs, promettent des drames et jugent sévèrement ceux qui se mouillent ; ces utopistes essaient, discutent, imaginent, échangent leurs idées et font évoluer l’École et les mentalités pour le plus grand bénéfice de leurs élèves.

Alors entre l’urgence d’attendre et de ne rien faire, terrée dans des peurs largement irrationnelles, proposée par les premiers et les promesses (pas dans le sens d’engagements mais dans celui d’espérances) et l’imagination des seconds mon choix est vite fait !

C’est donc à eux que je dédie ma chance de vivre ces quelques jours à Ludovia, à ceux que je vais y rencontrer, à ceux qui regrettent de ne pas pouvoir venir et aussi à tous ceux qui participent, sans en être forcément encore conscients, aux imaginaires et promesses du numériques…


Le site de Ludovia : l’université d’été du numérique
Le programme
Suivre et participer sur Twitter avec la balise #Ludovia2013
Vivre en direct à distance les grands moments


Crédit photo : 1D110 via photopin cc

N’allez surtout pas à Ludovia !

             
Surtout ne cédez pas aux sirènes numériques et n’allez pas à Ludovia, voici pourquoi il ne faut pas envisager d’y mettre les pieds…

 

Ce n’est pas sérieux !
Cette université d’été se présente comme un évènement sérieux avec tables rondes, conférences et colloque scientifique, or les thèmes montrent à l’évidence un manque de rigueur consternant, je vous laisse en juger : en 2012 nous avions “Plaisir & éducation numérique” et en 2013 “Imaginaire & promesses du numérique”. “Plaisir”, “imaginaire”, on sent tout de suite l’escroquerie intellectuelle qui nous guette…

 

Envahissement de vos réseaux
Aller à Ludovia en août c’est prendre le risque de rencontrer IRL (In Real Life) les gens intéressés par le numérique que nous cotoyons sur nos réseaux mais aussi et surtout c’est voir le nombre de nos contacts augmenter et envahir pour de nombreux mois nos échanges en ligne. Plus assez de temps pour soi, pour se concentrer sur son travail, pour se consacrer à sa famille… Ludovia peut générer à terme un burn out ou une rupture familiale !

 

On mélange tout !
À Ludovia tout est mélangé : des enseignants geeks, des représentants de collectivités locales, des personnels du ministère de l’Education Nationale, des chercheurs, des fournisseurs de matériels et de contenus… Vous n’êtes pas à l’abri d’échanger à table avec un responsable du Ministère ou de votre région sans le savoir et pire encore de le trouver sympathique ! De plus on alterne les formats classiques (conférences, tables rondes) avec des moments plus flous d’échanges (explorcamps, fabcamps) voire carrément improbables comme l’épreuve de pétanque du biathlon numérique… n’importe quoi !

 

Ajoutez à cela un risque d’addictions diverses (bière, caféine, Twitter…), un paysage peu compatible avec une vraie ambiance de travail, des bloggueurs qui vous poursuivent avec leur caméra et la proximité des machines à sous du casino où se déroule l’évènement… bref, vous l’avez compris, N’Y ALLEZ PAS !*

*Et moi me direz-vous ? Moi j’y serai pour la troisième fois cette année, c’est pas d’ma faute, chuis accro…

 

Crédit images : Gotlib