LE MYSTÈRE DU CALENDRIER DU DRAGON

Cette situation est née dans le cadre de Museomix auquel j’ai eu la chance de participer. Mon équipe a à cette occasion créé un parcours à la recherche des dragons dans le musée des Arts Décoratifs pour les enfants.

 
Vous trouverez sur ce site le descriptif de ce travail. En voyant cette œuvre, je n’ai pas pu m’empêcher de la transformer en situation problème !
 
La description donnée par le musée est la suivante :
Cadre en bronze en forme de fenêtre gothique à double ogive, terminés à la partie supérieure par un galbe muni d’un anneau entre deux pinacles et à la partie inférieure par un cul de lampe orné de deux dragons ; contient un calendrier mensuel. France 1835/1850.
 
 
 
Etape 1 : découverte, observation

  • De quoi s’agit-il ?
  • Quel mois est représenté à votre avis ? Justifiez.


 
Etape 2 : lancement de la situation problème complexe 

  • Maintenant que nous savons qu’il s’agit du mois de décembre, comment pourrait-on faire pour savoir de quelle année précisément ?
  • Une fois que les élèves ont déterminé qu’il faut prendre un repère associant une date et un jour (exemple le 25 décembre de cette année là était un mercredi), chercher avec eux de quoi on aurait besoin, quel outil utiliser (vieux calendriers datés ou calendrier perpétuel en ligne de ce type ou donner le calendrier de 1935 reconstitué à l’aide du site et leur demander de déduire) 1839, 1844 et 1850 sont 3 années possibles dans l’intervalle donné dans la description de l’œuvre.

 

Etape 3 : prolongements possible

  • Voir ce qu’il se passe les années bissextiles.
  • Comment reconnaît-on une année bissextile ?


Rechercher l’information :

Depuis l’instauration du calendrier grégorien à la fin du XVIème siècle, sont bissextiles les années :

  • soit divisibles par 4 mais non divisibles par 100
  • soit divisibles par 400 Travail sur les critères de divisibilité par 4, et les autres…

 
des-tâches-complexes-pour-apprendreVous trouverez dans le numéro des Cahiers Pédagogiques 510 sur les tâches complexes, un article écrit avec Aurélie Pasquier sur une mise en oeuvre concrète de cette situation. Une de ses élèves de CM a trouvé un moyen de déterminer une seule année possible en utilisant un indice qui m’avait échappé (et à sa maîtresse aussi !)…

LES CRAPUS ET LES CRAPUSES…

Image ©2008-2011 ~amarie600

Principe : 

À partir d’un texte sans sens mais comportant toutes les marques grammaticales, faire un état des lieux des connaissances des élèves en grammaire (classes et fonctions).

Cette situation inédite et déstabilisante permet de faire appréhender aux élèves que la grammaire est la « mécanique de la langue ».

Ce texte est le suivant :

Les crapus avaient boulissé les patounes, mais Traline les fridola. Alors crapus et crapuses lui chevirent des mantouves en ridulant vers la louparde. Enfin rapinée, Traline leur drava : «Vous m’embouquez, mais je vous patibulerai jusqu’à la garbelle !» Sur ces binets folicheux, elle rupa dans son pansart.[1]

 

Compétences visées :

– Identifier les différentes classes grammaticales uniquement à leurs marques quand le recours au sens est impossible ;

– Établir un inventaire en prenant conscience de l’importance des mots grammaticaux et des accords.

 

Déroulement :

– Lire le texte à haute voix avec le ton ou le faire lire silencieusement aux élèves

– Demander de quoi parle ce texte, recueillir les remarques des élèves

– Faire préciser le « on ne comprend rien » qui ne manquera pas de surgir, des mots sont connus et les mots inconnus comportent des informations sur leur nature et leur fonction

– Faire un inventaire des mots inconnus : Que sait-on d’eux ? Comment pourrait-on les classer ? Justifier ? Par exemple « Traline » est un nom propre (majuscule) et il est féminin  (rapinée)…

 

Prolongement :

On peut demander aux élèves de ré-écrire le texte en remplaçant les mots inconnus par des mots connus ayant les mêmes caractéristiques, avec ou sans exigence de cohérence du texte selon l’effet recherché.


[1] L’orthographe aux cycles 2 et 3, B. Couté Retz 1999 page 78


Blogs

forum_enseignants_innovants_logo.jpgProjet retenu pour le Forum des enseignants innovants Roubaix 2009



 
ordinateurVous trouverez un article très complet sur ce travail paru dans la revue de l’EPI (association Enseignement Public & Informatique) ici.

 

Quand on doit aider des élèves de cycle 3 en difficulté importante de lecture, écrire un blog peut être un excellent moyen de travailler de façon motivante.

 

Pour ceux qui ne le connaissent pas je vous conseille vivement la lecture du texte d’Ouzoulias « 10 (bonnes) raisons de faire écrire pour enseigner la lecture ».
 
Bien entendu écrire un blog peut se faire dans le cadre d’un travail plus axé sur la production d’écrit.
 
Quels sont les avantages de cette situation de travail ?
 
En voici certains à travers l’exemple de Sofiane :
 
Il s’agit d’un élève de CE2 qui est en grosse difficulté scolaire. Il a du mal à investir le travail scolaire et son très faible niveau en lecture ne peut que l’enfermer davantage dans la difficulté et le refus.
 
Une aide individuelle a donc été décidée pour cet élève.
 
Je me suis demandée comment aider cet élève « résistant » en tête à tête et ce que je devais travailler avec lui.
 
Il ne connait que très imparfaitement les sons complexes (in, an, ou, on…), sa lecture hachée et approximative lui permet peu d’accéder au sens d’un texte. Il ne maîtrise pas la graphie de mots très courants comme « avec » par exemple. Il confond certaines lettres m/n, b/d.
 
J’ai donc pensé au blog.
 
D’abord, le fait de travailler sur l’ordinateur introduit un « tiers » dans la relation pédagogique et allège la sensation de malaise souvent inhérente au tête à tête enseignant/élève.
 
« Ecrire pour apprendre à lire » est particulièrement efficace et pertinent.
Le choix d’un thème cher à l’élève, la présentation impeccable permise par l’informatique vont de plus aider cet élève à investir ce travail et à être fier du résultat obtenu.
 
J’ai rapidement noté un bon investissement de Sofiane dans ce projet et un travail intense de codage-décodage pendant les séances. L’utilisation du clavier permet en outre de travailler autrement sur les confusions de lettres ; pour le b et le d le fait qu’elles soient en majuscule d’imprimerie sur le clavier aide à les discriminer plus sûrement. De plus, l’élève est aussi amené à lire en vraie situation : mode d’emploi pour créer le blog, informations diverses sur ce dont il veut parler, relecture du texte produit avant la mise en ligne… Enfin, par le biais des commentaires un échange réel peut s’engager avec des lecteurs.
 
Vous trouverez le blog de Sofiane qui nous parle de Titeuf à cette adresse :
http://titeuf23.blogspot.com

 

Sofiane est aujourd’hui en CM2 et est lecteur, même si sa lecture reste laborieuse il a maintenant accès au sens de ce qu’il lit et peut aborder la 6ème dans des conditions satisfaisantes.
 
Comment faire étape par étape ?
 
1) Montrer aux élèves des blogs faits par des enfants, par exemple ceux de mes élèves :

– celui de Tiger sur Dragon Ball : http://dragonballgt12.blogspot.com/

– celui de Maria sur le foot : http://mariaaimelefoot.blogspot.com/

– celui de Sofiane sur Titeuf : http://titeuf23.blogspot.com/

– celui de Zgelko sur le foot : http://toutsurlefootzgelko.blogspot.com/

– celui d’Auréliano sur le dessin animé « Foot 2 rue » : http://foot2rueaureliano.blogspot.com/

– celui de Serafim sur le catch : http://serafim-catch-sport.blogspot.com/

– celui de Valentin sur Naruto : http://naruto92290.blogspot.com/
 
2) Les aider à choisir un thème, c’est important que le thème leur tienne vraiment à cœur (peu importe qu’il nous plaise ou non !)
 
J’utilise ce questionnaire pour les aider à déterminer ce qui les intéresse : questionnaire.
 
3) Créer le blog

Il faut préalablement créer une adresse internet pour chaque élève puis leur faire suivre par exemple ce mode d’emploi.
 
4) Ecrire un premier article et l’illustrer

Comment écrire un article ?
 
Comment insérer une image ?
 
5) Ecrire d’autres articles, faire des recherches sur son sujet, répondre aux commentaires…

Enfin pour accompagner les élèves, les aider à gérer ensuite un vrai blog personnel, ou pour aider des adultes néophytes à découvrir ce qu’est un blog, comment on le fabrique, les possibilités qu’il offre… je vous conseille vivement l’excellent ouvrage « Mais non, je blogue ! » d’Astrid de Roquemaurel et Delphine Vaufrey chez Milan.

 

6) En 2009/2010 j’ai tenté deux nouvelles formules :

Des blogs sans thème fixé pour permettre un éventail plus large et éviter la lassitude, la difficulté étant que cela se rapproche alors du « Skyblog » pour les copains et l’intérêt étant que cela a permis d’aborder davantage les questions de publique/privé et la notion de plagiat. Ces blogs ont été davantage investis par les élèves et certains ont fait beaucoup d’articles chez eux me sollicitant même par mail pour que les erreurs d’orthographe soient corrigées avant la séance suivante.

 

– le blog « Ce que j’aime » de Jade : http://cequejaimejadoune.blogspot.com/

– « Mon blog » de Laura : http://leblogdelolo92.blogspot.com/

– « Mes découvertes » d’Ilona : http://mesdecouverteilolo.blogspot.com/

– « Le blog d’Adrien » : http://adrienjordan.blogspot.com/

– « Mes passions » de Valentin : http://lespassionsdevalentin.blogspot.com/

 

Et un blog collaboratif écrits par des élèves de CE1 et CM2 avec tutorat des petits par les grands :

– « Le blog des CE1 CM2 de Brossolette » de Céline, Alexis, Erwan, Jim, Georges-Alexis et Julien : http://ce1-cm2-brossolette.blogspot.com/

PLANÉTARIUM EN CARTON

Construire un planétarium en carton avec ses élèves ? C’est possible, ils l’ont fait !!!

Sur ce site vous trouverez toutes les informations pour vous lancer : la démarche, le matériel, les séquences pédagogiques…

Je l’ai vu « en vrai », c’est une réalisation impressionnante et très motivante !

10 SÉANCES DE PROBLÈMES OUVERTS CLÉ EN MAIN

Niveau : CE1 mais utilisable aussi en CE2, en CLIS, en UPI moyennant quelques aménagements

Objectifs :

APPRENDRE À CHERCHER

Amener les élèves à :

– développer des procédures de résolutions diverses mais appropriées à la situation (dessin simplifié, calculs) : ils ne doivent pas se précipiter sur les nombres de l’énoncé pour faire l’opération qu’ils connaissent le mieux (l’addition), procédure non appropriée à la situation ;

– prendre conscience que les informations utiles sont dans le texte

– réinvestir, affiner ou faire évoluer les procédures mises en œuvre pour résoudre les problèmes précédents

– découvrir que l’on peut procéder par essais successifs

– découvrir qu’un problème peut avoir plusieurs solutions

– compter de 10 en 10, organiser et traiter des calculs additifs, dénombrer une quantité en utilisant des groupements par 10, utiliser la table de multiplication par 10

Le dossier consultable et téléchargeable ici contient :

– les 10 séances détaillées avec les documents destinés aux élèves

– des énigmes pour occuper les élèves les plus rapides

– des conseils pour la mise en œuvre notamment pour accompagner les élèves en difficulté

Ce dossier est mis en ligne avec l’aimable autorisation de l’équipe ERMEL et des éditions Hatier.

Les problèmes présentés sont :

– La rentrée (ERMEL CE1 de chez Hatier p 53 à 55)

– Le goûter (ERMEL CE1 de chez Hatier p 55)

– Poules et lapins

– Chameaux et dromadaires

– Animal imaginaire

– Catalogue

– Tous les doigts de l’école (d’après un article de Françoise Paletou IMF dans le Journal des Instituteurs n°9 Mai-Juin 1987 Nathan)

Ce travail a été mené dans 4 classes de CE1 dans le cadre de mon mémoire de master 1 en didactique des mathématiques. Ce mémoire est consultable en ligne. J’ai continué ce travail de recherche en Master 2, ce second mémoire est aussi disponible en ligne.

N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, questions, suggestions…


LE JEU DES TOURS

OLYMPUS DIGITAL CAMERANiveau : GS

Origine : Cette activité est une adaptation du jeu du gratte-ciel   que l’on pouvait trouver dans la revue « Tangente & jeux ».

Voici la description que l’on trouve sur le blog-notes mathématique du Coyote :

Encore un jeu logique : le jeu du gratte-ciel. Chaque case contient un immeuble de 10, 20, 30 ou 40 étages (on peut ajouter des immeubles plus hauts sur des grilles plus grandes). Les immeubles d’une même rangée (ligne ou colonne) ont tous des tailles différentes. Les informations données sur les bords indiquent le nombre d’immeubles visibles sur la rangée correspondante par un observateur situé à cet endroit. Par exemple, si une ligne contient la disposition 20-40-30-10, deux immeubles sont visibles depuis la gauche (le 20 et le 40), et trois immeubles sont visibles à partir de la droite (le 10, le 30 et le 40). Le but du jeu est de remplir la grille. Voici un exemple de problème :

grille jeu des tours

Vous trouverez la réponse dans les commentaires sur le blog du Coyote.

Références : L’adaptation présentée ici est issue de l’ouvrage de Dominique Valentin « Découvrir le monde avec les mathématiques – Situations pour la grande section» Hatier (Les tours p 115 à 128).

Compétences travaillées :
– prendre conscience qu’un objet plus grand qu’un autre peut cacher ce dernier

– utiliser des informations numériques dans un cadre spatial

– prendre en compte plusieurs contraintes


Matériel :

– tours unicolores de différentes hauteurs en grand et petit format

– bandes et grilles problèmes (matériel élève allant avec l’ouvrage de Dominique Valentin ou à fabriquer)

– 1 feuille bilan par élève


Déroulement possible :
Cette activité peut précéder ou suivre un travail sur les sudokus, il y a des points communs dans les raisonnements à mettre en œuvre.

1) Aligner 5 tours

– Découverte du principe à l’aide de gros matériel (de gymnastique par exemple) :

« Comment aligner ces 5 tours de tailles différentes (1, 2, 3, 4 et 5 étages) de façon à ce que l’élève X voit 3 tours et l’élève Y 2 tours ? »

Nombreux essais, on se déplace à chaque bout pour constater combien de tours sont visibles, on ajuste… On verbalise pourquoi pour voir 1 tour on met la plus grande devant, pourquoi pour en voir 5 on les aligne de la plus petite à la plus grande.

– Ensuite on passe à un format réduit en travail individuel, il faut prévoir des figurines pour figurer les 2 points de vue et ne pas hésiter à encourager les élèves à « se mettre dans la peau » de chaque figurine et à se déplacer tant qu’ils en ont encore besoin. Chacun note sur sa feuille bilan avec une croix les problèmes qu’il a résolus.

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2) Placer 9 tours sur quadrillage

– Sur une grille vierge, sans nombre, demander à l’élève de placer les 9 tours de façon à ce qu’il n’y ait pas deux tours identiques sur une même ligne ou colonne. Quand cette règle est bien comprise, on peut passer aux grilles avec des nombres.

– Prévoir un personnage qui prendra les différentes places en cours de résolution. Accompagner les élèves en rappelant que les 1 indiquent une grande tour en premier et les 3 un rangement ordonné de la plus petite à la plus grande.

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3) Placer 16 tours sur quadrillage

Le principe est le même mais cela devient beaucoup plus difficile car dans un premier temps plusieurs placements sont possibles à certains endroits et les élèves ont du mal à différencier les « positions sûres » des « positions possibles ». Ces grilles sont à réserver aux élèves plus à l’aise ou à accompagner tout particulièrement.

Tous les élèves en difficulté avec lesquels j’ai travaillé ont pu réussir seuls les alignements et les placements de 9 tours après un temps plus ou moins long d’appropriation de la situation.

SACRÉS LAPINS !

lapins.JPGNiveau : CE2/CM

 

Supports :

– l’énoncé du célèbre problème des lapins de Fibonacci

une biographie du mathématicien

 


Matériel :

dessins de lapins en couples (des adultes et des bébés) à coller sur des feuilles

 

Compétences travaillées :

– compréhension d’un énoncé ;

– résoudre des problèmes en utilisant un raisonnement logique ;

– contrôler et discuter la pertinence ou la vraisemblance d’une solution ;

– argumenter à propos de la validité d’une solution ;

– notion de double ;

– lire des grands nombres.

 

Énoncé :

Le mathématicien toscan Fibonnacci, dit aussi Léonard de Pise, pose en 1202 le « problème des lapins » :

un couple de lapins, né le 1er janvier, donne naissance à un autre couple de lapins chaque mois, dès qu’il a atteint l’âge de deux mois. Les nouveaux couples suivent la même loi de reproduction.

Combien y aura-t-il de lapins le 1er janvier de l’année suivante, en supposant qu’aucun couple n’ait disparu entre temps ? ».

On note A1 le nombre de couples au départ (c’est-à-dire que A1 = 1) et An le nombre de couples de lapins au cours du n-ième mois.

1° Donner A2, A3, A4, et A5

2° Expliquer pourquoi pour n ?3, An = An-1 = An-2.

3° Calculer alors A6, A7, A8… A13. Répondre au problème de Fibonacci.

Déclic 1èreS Hachette Éducation

 

Bien entendu on peut ne présenter que la première partie de l’énoncé !

 

Pour ma part j’ai choisi de leur donner à lire l’énoncé entier, pour que les élèves entrevoient qu’il existe d’autres manières de résoudre des problèmes qu’ils découvriront « plus tard ».

 

Tout de suite après la première lecture ils m’ont dit : « On ne comprend rien. », « Vraiment rien du tout ? » leur ai-je répondu. Ils ont donc admis pouvoir comprendre le début. Il a fallu clarifier quelques mots de vocabulaire : couple, reproduction et éclaircir le « en supposant qu’aucun couple n’ait disparu entre temps » qui fait ici la différence entre « la vraie vie » et le « monde des mathématiques » (de même pour la régularité supposée de la reproduction).

 

Déroulement :

– lecture et échanges pour comprendre l’énoncé

– représentation en collant sur des feuilles le couple de lapins en janvier (petits lapins), sur une autre feuille celui de février (encore trop petits pour se reproduire), puis chercher ce qui se passe en mars et le représenter (le premier couple est devenu adulte et a donné naissance à 2 nouveaux petits lapins)… Noter à chaque fois clairement le nombre de couples et de lapins

 

Il devient vite nécessaire de faire le point sur comment compter les lapins, certains élèves n’hésitant pas à compter les mêmes lapins représentés sur des mois différents. Mes élèves ont choisi de leur mettre des tâches de naissance de couleur pour les reconnaître (on peut aussi les nommer…) Cette précaution permet en outre de vérifier au cours du travail que certains lapins ne sont pas oubliés d’un mois sur l’autre (aucun ne meurt)

 

– quand la représentation sur feuille commence à devenir laborieuse il est temps d’amener les élèves à découvrir que les nombres de couples trouvés sont ceux de la suite de Fibonacci en leur faisant par exemple lire la biographie du mathématicien

 

Bien évidemment on ne peut attendre d’élèves de l’école primaire qu’ils découvrent seuls le fonctionnement de la suite.

 

– on vérifie que cela « marche vraiment » en cherchant encore un ou deux mois puis on termine le problème en utilisant la suite

 

Vous trouverez dans cet article de la revue « Animation & Éducation » de l’OCCE un descriptif très complet de la première séance. Merci à Marie-France RACHEDI qui a su apprécier et décrire finement cette séance de travail.

P4040025

Tentative d’explication :

Pourquoi le nombre de couples (et de lapins aussi d’ailleurs) suit-il la suite de Fibonacci ?

 

On peut tenter de l’expliquer aux élèves (avec l’aide du support des affiches) : chaque mois on retrouve les lapins du mois précédent + leurs enfants. Ces enfants sont aussi nombreux que les lapins ayant au moins 2 mois, soit le nombre de lapins présents 2 mois auparavant.

 

Nombre de lapins du mois n = nombre de lapins du mois n-1 + nombre de lapins du mois n-2


Prolongement possible :

À l’aide du petit programme concocté par mon fils (qui m’a donné l’excellente idée de traiter ce problème avec mes élèves, merci Florian ;-)) on peut faire chercher aux élèves au bout de combien de mois on dépasse 1 000 000 de lapins puis 1 000 000 000. Comme les espaces ne sont pas marqués dans le programme, c’est une situation idéale pour travailler la lecture de grands nombres et prendre conscience de la grande utilité d’espacer les différentes classes. Le programme ayant une présentation austère, Florian a aussi prévu un joli fond d’écran sur le thème des lapins pour égayer l’ordinateur pendant le travail.

 

Cette situation va être présentée par mes élèves dans le cadre du 6ème forum des sciences[1] organisé par la Maison des sciences de Châtenay-Malabry les 30 et 31 mai prochains.


[1] Le forum des sciences est une manifestation qui a lieu tous les ans, depuis 6 ans en fin d’année scolaire sur la ville de Châtenay-Malabry. Il est organisé par l’association « La Maison des Sciences » en partenariat avec le Réseau Réussite Scolaire de Châtenay-Malabry, l’École Centrale de Paris, l’École supérieure d’optique, l’Inspection académique des Hauts-de-Seine, la ville de Châtenay-Malabry, le CNRS, la Main à la Pâte, l’Andra, l’Observatoire de Paris à Meudon. Tout au long de l’année scolaire les classes de la commune sont invitées à travailler en sciences avec « La maison des sciences » (lieu avec un enseignant et du matériel scientifique) et/ou des élèves d’écoles supérieures qui viennent animer des ateliers scientifiques dans les écoles. Ensuite ces classes présentent leur travail au forum des sciences pendant une journée et demie, sous la forme d’une ou plusieurs expériences proposées aux visiteurs. Les visiteurs sont les élèves des autres classes, les enseignants, les étudiants et les parents. Depuis 3 ans, quelques classes présentent aussi des activités mathématiques.


LE CORRESPONDANT ANONYME

anonyme.jpgNiveau : CP/CE1
 

Principe :

Les situations de vraies correspondances classiques sont riches et donnent du sens à l’acte d’écrire mais elles sont parfois difficiles à mettre en place et à organiser.
 

J’ai donc utilisé plusieurs fois cette astuce du « correspondant anonyme ». J’amène aux élèves une lettre écrite par un de mes enfants qui leur est adressée, elle n’est pas signée, il est juste écrit : « Devinez qui je suis, posez-moi des questions. » Les élèves sont très intrigués, font des hypothèses, formulent des questions et la machine est lancée… Il n’est pas nécessaire qu’ils connaissent le correspondant, juste qu’ils puissent déduire qui il est. Bien sûr quand une question est trop directe comme « Comment t’appelles-tu ? », la réponse peut être partielle « Mon prénom commence par la lettre F et comporte 7 lettres. »
 

Quand le mystère est levé, le correspondant, qui n’est plus anonyme, demande à chaque élève de lui écrire une lettre pour lui dire à son tour qui il est. Je leur propose alors de choisir un vrai papier à lettres décoré et chacun reçoit ensuite une réponse individuelle.
 

Des photocopies de chaque lettre reçue et envoyée, collées au fur et à mesure dans un cahier, permettent de revenir sur les réponses précédentes, aident à la production de nouvelles questions et à la rédaction de la lettre finale en servant de référence.
 

J’ai utilisé cette situation plusieurs fois, dont une fois avec des échanges par mails, elle a toujours rencontré un vif succès. Les élèves ont vraiment très envie de lire les réponses à leurs questions et cela peut aider à lever certains « blocages ».


Compétences visées :

– faire des hypothèses, justifier son point de vue

– formuler par oral puis par écrit des questions

– copier sans erreur au propre les questions élaborées collectivement

– confirmer ou infirmer ces hypothèses en lisant

– produire un texte (une lettre) en gérant correctement les problèmes de syntaxe et de lexique
 

Edit du 25/07/2014

6 ans après la rédaction de ce billet, Marie Bastie a mené ce travail avec ses élèves et a eu la bonne idée de partager le résultat ici :

LES EMBOUTEILLAGES

embouteillagept.jpg

Niveau : fin PS – MS – GS dans sa version adaptée (jusqu’au CM2 et au delà dans sa version normale)
 
Il s’agit d’une adaptation du casse-tête « Embouteillages » (aussi connu sous le nom de rush hour). Une voiture rouge est bloquée par d’autres véhicules, le but est de déplacer les véhicules afin de faire sortir la voiture rouge de l’embouteillage.
Des cartes-problèmes donnent les positions de départ des véhicules.
 
On peut tester le principe du jeu ici, et même utiliser ce programme avec les élèves une fois qu’ils sont familiarisés avec le matériel.
 
Références :

L’adaptation de ce jeu et toute la démarche sont décrits dans les ouvrages suivants :
« Découvrir le monde avec les mathématiques – Situations pour la petite et la moyenne section » et « Découvrir le monde avec les mathématiques – Situations pour la grande section » de Dominique Valentin chez Hatier
 
Le jeu se trouve chez didacto pour environ 20 €
 
Compétences travaillées :
– apprendre à formuler des interrogations plus rationnelles, à anticiper des situations, à prévoir des conséquences, à observer les effets de ses actes, à construire des relations entre les phénomènes observés
– décrire des positions relatives ou des déplacements à l’aide d’indicateurs spatiaux et en se référant à des repères stables variés
 
Déroulement possible :
– présentation du matériel et des règles
– appropriation de la situation en petit groupe
– résolution de problèmes sur le jeu adapté
– résolution de problèmes sur le jeu normal
 
Prolongements possibles :
Ces ouvrages proposent de nombreuses autres situations très riches : les tours, Logix…