À l’ère du numérique

La question devrait être purement rhétorique. Pourtant, les temps ont changé et l’heure est à la méfiance. Désormais, on remet son médecin en question, en lui opposant des théories lues sur Internet, son boucher, en doutant de la traçabilité de son étal, et tout naturellement son enseignant, que l’on tente de prendre en défaut, preuve numérique à l’appui. Si vous avez lu quelques-unes de mes chroniques, vous avez compris que je ne suis pas passéiste et adepte du sacro-saint « c’était mieux avant », ce qui ne m’empêche pas de m’interroger sur les évolutions actuelles.

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Alors, oui, l’enseignant part du postulat qu’il fait confiance à ses élèves, et n’est pas toujours à se méfier d’eux. Bien sûr, il surveille assidûment pendant les contrôles pour éviter la triche, avec les succès divers que l’on connaît. Il essaie aussi de ne pas être trop naïf, trop « bisounours », comme diraient les élèves, pour ne pas laisser traîner le contrôle du lendemain dans sa besace. Désormais, il doit être vigilant quand il ouvre sa session, pour saisir notamment ses absences. Car la faille est là : jour après jour, l’élève 2.0, voit votre code, le chaparde, et après il accède à votre espace numérique professionnel en toute impunité. Encore plus simple, si par malheur vous laissez votre session ouverte, ce qui est peut-être arrivé à quelques-uns d’entre nous, un coup de clé USB mal intentionné et votre dossier « Mes documents » vous échappe et se retrouve sur FB (« FB » signifie Facebook pour les moins initiés d’entre nous), et là tout est fuyant. Si par malheur, pendant vos pauses, vous aviez décidé d’inscrire la petite dernière au cours de danse, et que, pour cela, vous aviez scanné vos identifiants bancaires sur ce fameux espace privé, voilà ledit relevé sur la place publique.

Protéger ses données

On ne le dira jamais assez, la génération 2.0 n’a pas inventé la triche, ni le vol. En revanche, la capacité de circulation à l’infini de l’information rend les conséquences plus graves. Est-ce à dire qu’il faut considérer ces espaces privés mis à la disposition des profs comme des espaces potentiellement publics ? Malheureusement, il semble que oui et le seul conseil que l’on peut donner, c’est sans doute de n’avoir qu’une information secondaire stockée sur ces espaces. Alors, pour vos devoirs, oubliez la clé USB ou la session numérique offerte et privilégiez les nuages sécurisés, ces fameux « clouds ». Sinon la sanction est rapide, et vous retrouverez vos productions sur la toile sans plus aucun contrôle.

L’idée d’une telle vigilance, d’une telle paranoïa, pourrait-on dire, semble antinomique avec le métier de l’éducation mais nous voilà avertis. Et je ne parle même pas des photos prises à votre insu ou des enregistrements audio ou de ces nouvelles montres connectées… Mais, que l’on se rassure, et que l’on n’oublie pas que tout cela est répréhensible aux yeux de la loi, cela s’appelle du vol, et le rappel à la loi s’imposera pour les cas avérés. On peut dès lors penser que la génération 3.0 utilisera toutes ces technologies à bon escient.

 

Une chronique d’Octave

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