Le Rapport de Brodeck
de Philippe Claudel
Extrait
Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi je n’ai rien fait, et lorsque j’ai su ce qui venait de se passer, j’aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu’elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m’ont forcé : « Toi, tu sais écrire, m’ont-ils dit, tu as fait des études. » J’ai répondu que c’étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d’ailleurs, et qui ne m’ont pas laissé un grand souvenir. Ils n’ont rien voulu savoir : « Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses […]. »
Ancrages programmes : 1re
C’est à la classe de Première que l’étude de ce corpus convient particulièrement. En effet, le programme comporte « l’étude approfondie d’une œuvre, éclairée par des textes complémentaires et des lectures cursives » ; ce roman doit être choisi par l’enseignant dans la littérature du XVIIe siècle à nos jours. La perspective définie par le texte officiel est de prendre pour entrée privilégiée l’étude des personnages, pour montrer « comment chaque univers romanesque construit une représentation de l’homme et du monde ». Cette réflexion doit en outre « dépasser le stade de l’identification psychologique au personnage », notamment « en dégageant les moyens formels qui permettent au romancier de construire le personnage ».
Vous trouverez ici un lien pour accéder à la fiche pédagogique sur Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel.
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