Haïkus des 6èmes 3, 2016-2017

Les nuages, le vent

La pluie, la grêle

J’affronte la rivière

Les étoiles filantes

Descendent vers la lune

Eclairs dorés du ciel

Lumière de la nuit

Pour éclairer

Tes yeux glacés

Voici cette joyeuse

Nostalgie qui couvre

Ton malheureux chagrin

Les mensonges de ton univers

font des fissures

dans ton cœur 

L’eau et le ciel ,

Quelle difference

Ce n’est qu’un jeu de lumière

C’est la guerre dans mon cœur

Il s’emballe et il pleure

Que faire ?

L’amour,

Plus grand mensonge de l’humanité

Il n’est pas réel

L’abcès est crevé

Tu ne m’as jamais aimée

Maintenant ça se sait

Rage

Me Ronge

En ce monde furtif

Mon cœur pur

Pour toi

Pour moi

Pour NOUS

Monde amer

Personne ne peut l’arrêter

Seule une météorite

Pourra le calmer

La réalité m’a fissuré le cœur

Elle est cruelle et suave

Monde cruel

Allergie dans mon cœur

Stop à la guerre

Terre cruelle

Univers brisé

Coeur gelé

J’entoure l’amour

L’amour m’entoure

Lumière de la vie

Noir de la nuit

M’enveloppent, m’étouffent

Bise froide comme la glace

Mélodie des oiseaux

Joie des enfants

Noir de l’ombre de la mort

Rouge de l’enfer

Blanc des portes du paradis

La réalité de ce monde

Me bouleverse

J’écoute cette mélodie cruelle

Monde cruel

S’en échapper

Mon cœur qui m’en empêche

Rejoins la quête

De la paix

Et de notre vie-victoire

La nostalgie

Seule fissure

de mon coeur

Les corbeaux parisiens

s’envolent

de la cheminée rouge-brique.

Ciel noir

Des gens disent que la magie existe

D’autres non,

Pourquoi ?

Le ciel est bleu.

Le ciel est blanc.

Saurons-nous pourquoi ?

Flot et soleil unis,

Amis pour moi

Envie de chanter

Dans le vent

Enfouis dans la terreur

Guerre infinie

Paix virtuelle

Quelle mélodie ?

Quel couplet ?

Quel chant ?

Pourquoi cet infini si cruel ?

Si seulement il était virtuel !

Le chant de la guerre

Nous réchauffe

Fin de l’hiver

Quand je brise ma vitre

Je pleure mes neurones

Nuit longue

J’arrive pas à dormir

Ma mère me chante une mélodie

Ciel bleu

Vérité blessée

Coeur d’une soeur

Qui ne peut sombrer

Chant des oiseaux

Mélodie d’eau

Cruauté des flots

La brise et la grèle

Fendent mon cœur

Nostalgie infinie

Rivière folle

Vague d’automne

Grenouilles des marais amers

Parents divorcés

Parents affligés

Dieu le sait

Coeur brisé

Coeur inerte

De mourir nous avons

PEUR

je me souviens 6ème4 et 6ème 3, 2016-2017

Je me souviens quand je me suis ouvert la tête. J’avais 5 ans, je sautillais en marchant. Mon père m’avait dit de ne pas courir dans la maison. J’ai trébuché et je suis tombé sur la tête. On voit encore 5 ans plus tard la trace de sang sur le sol dans le couloir.

Je me souviens de la première fois que je suis allée à Toulouse.  Je suis sortie par un côté du train fantôme  et je n’ai plus trouvé mes frères et soeurs. Ils m’ont cherchée partout. Moi aussi. Ils m’ont trouvée dans les bras d’un forain.

Je me souviens de mon premier cadeau de fête des mères. J’avais deux ans, ça ne ressemblait à rien sauf à de la peinture dans tous les sens!

 

Je me souviens de ma rentrée en 6ème. Je suis arrivée un mois après les autres parce que j’ai d’abord été dans un autre collège. Je n’avais pas les bonnes affaires. J’étais tellement timide que je n’osais pas le dire aux professeurs.  

 

Je me souviens que jusqu’à mes huit ans je croyais que mes doudous étaient vivants. Je les faisais parler.

 

Je me souviens que jusqu’à mes six ans je croyais que c’était la lune qui donnait la wi-fi. Comme on m’avait dit que c’était un satellite!

 

Je me souviens que j’ai vu un film d’horreur à 7 ans. J’ai cru que c’était la vraie vie et j’ai dit à ma mère « maman, je veux devenir un zombie! »

Je me souviens que j’ai cru à la petite souris jusqu’à ce que ma mère, voulant mettre de l’argent sous mon oreiller, fasse grincer l’échelle de ma mezzanine…

Je me souviens avoir cru au Père Noël jusqu’au jour où, à la foire aux animaux, m’a mère m’a dit d’aller prendre une photo avec lui. Lorsqu’il m’a prise dans ses bras, j’ai touché sa barbe sans faire exprès. Je l’ai tirée…elle était fausse… et j’ai boudé toute la journée!

Je me souviens des fiançailles de mon cousin. J’avais 10 ans et ça se passait dans le château de ma tante. J’ai dormi dans la partie ancienne où il faisait très froid. On était trois au sol sur le même matelas et j’ai vomi sur la belle coiffure de ma soeur!

Je me souviens de l’enterrement de ma mamie. J’étais très très triste mais un peu joyeux parce qu’elle souffrait d’un cancer. C’est avec mes cousins, mon frère et ma soeur qu’on a choisi le vase pour les cendres. A ce moment-là, je devais inaugurer la fresque de la classe, moment très important et très attendu. Je n’ai pas pu y aller. J’étais doublement triste. Au grand repas du jour de l’incinération, on éprouvait tout: joie, tristesse, colère.

Je me souviens quand j’ai su que j’étais juif. J’étais dans une synagogue et je portais une Kippa. Quand j’en suis sorti, ma mère m’a dit : « quand on rentre, on va faire des gâteaux au chocolat et aux pommes. »