Les dormeurs du val

Parodiez, pastichez, il en restera toujours quelque chose

 
C’est un boui-boui cra-cra où dort la serpillière.
Les tables écorchées aux coups de la souillon
Qui traine le balai sans grande conviction,
Brillent des souvenirs des sodas et des bières.
 
Une cliente, jeune, à la lippe pendante,
Et le coude appuyé sur le bord du comptoir,
Rêve qu’on lui refait le plein à l’arrosoir,
Pâle, et, le godet vide sous la main tremblante,
 
Appelle le serveur, demande un autre romme,
L’écluse en souriant, réclame un jus de pomme,
« Nature, s’il vous plait, mon vieux, et pas trop froid ! »
 
Elle renifle un peu, recale sa poitrine
Sur la planche du bar, suçote la bibine,
Et rote. Elle a sa dose : un gramme vingt-et-trois.

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